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37.

Comment le

C s'est divisé

autres.

des petites anguilles ou des bouts de cordes, qui sont si courts qu'ils ne se nouent point les uns aux autres. Et, au contraire, celles qui n'ont point été pliées d'abord ne l'ont pu être aussi par après; ce qui fait qu'elles sont toutes fort roides et inflexibles.

Et il faut ici remarquer que le corps D a comcorps marqué mencé à être séparé des deux autres B et C avant en plusieurs qu'ils fussent entièrement formés, c'est-à-dire avant que C fût devenu si dur que la matière du ciel ne pût serrer davantage ses parties, ni les faire descendre plus bas; et aussi avant que les parties du corps B fussent toutes réduites à tel ordre que cette matière du ciel pût librement passer de tous côtés parmi elles en lignes droites. De façon qu'il y a eu encore plusieurs parties de ce corps B qu'elle a fait descendre, quelques unes desquelles ont été plus solides que celles qui composent le corps D, et les autres l'ont été moins. Or, pour celles qui l'ont été davantage, elles ont facilement passé au travers de ce corps D, parcequ'il est liquide; et, descendant jusques à C, quelques unes sont entrées dans ses pores, et les autres, dont la grosseur ou la figure ne l'a pas permis, sont demeurées sur sa superficie; et ainsi le corps C a été divisé en plusieurs diverses régions, selon les diverses espèces de parties qui l'ont composé, et leurs divers arrangements; en

sorte qu'il y a même peut-être quelques unes de ces régions où il est entièrement fluide, à cause qu'il ne s'y est assemblé que des parties de telles figures, qu'elles ne se peuvent attacher les unes aux autres. Mais il est impossible d'expliquer

tout.

corps B par

Quant aux parties du troisième élément qui ont été poussées hors du l'action de la matière du ciel, et qui étoient moins solides que celles du corps D, elles ont dû demeurer audessus de sa superficie; et d'autant que plusieurs avoient des figures irrégulières, ainsi que sont celles des branches d'arbres, ou semblables, elles se sont peu à peu entrelacées et attachées les unes aux autres, en sorte qu'elles ont composé le corps E, qui est dur et fort différent des deux liquides B et D, entre lesquels il est. Et bien que ce corps E n'ait eu au commencement que fort peu d'épaisseur, et qu'il n'ait été que comme une petite peau ou écorce qui couvroit la superficie du corps D, il a dû devenir peu à peu plus épais, à cause qu'il y a eu beaucoup de parties qui se sont jointes à lui, tant de celles qui sont descendues du corps B, que de celles qui sont montées de D, en la façon que je dirai aux deux articles suivants. Et parceque les actions de la lumière et de la chaleur ont contribué à faire monter et descendre

ces parties du troisième élément qui se sont join

38.

Comment il

s'est formé un

quatrième

corps au-dessus du troisième.

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39. Comment ce

tes au corps E, celles qui s'y sont jointes en chaque lieu durant l'été ou durant le jour ont été autrement disposées que celles qui s'y sont jointes l'hiver ou la nuit; ce qui a mis quelque distinction entre les parties de ce corps, en sorte qu'il est maintenant composé de plusieurs couches de matière qui sont comme autant de petites peaux étendues l'une sur l'autre.

Or il n'a pas été besoin de beaucoup de temps quatrième pour diviser la plus haute région de la terre en corps s'est ac- deux corps tels que B et C, ni pour assembler vers

cru, et le

troisième s'est D les parties du troisième, ni même pour com

purifié.

mencer vers E la première couche du quatrième : mais ce ne peut avoir été qu'en plusieurs années que toutes les parties du corps D se sont réduites aux deux espèces tantôt décrites, et que toutes les couches du corps E se sont achevées, parcequ'au commencement il n'y a eu aucune raison qui ait empêché que les parties du troisième élément qui s'assembloient vers D ne fussent quelque peu plus longues ou plus grosses les unes que les autres; et même elles ont pu avoir diverses figures en leur longueur, et être plus grosses par un bout que par l'autre, et enfin avoir des superficies qui n'étoient pas tout-à-fait glissantes et polies, mais quelque peu rudes et inégales, pourvu qu'elles ne l'aient point tant été que cela les ait empêchées de se séparer des corps C ou E; mais parcequ'elles n'é

40. Comment l'é

toient pas jointes l'une à l'autre, et que la matière du ciel qui couloit autour d'elles ne cessoit de les agiter, elles ont dû, en s'entre-suivant, et passant toutes par les mêmes chemins, devenir fort glissantes et unies, et se réduire aux deux espèces de figures que j'ai décrites : ou bien celles qui n'ont pu s'y réduire ont dû sortir de ce corps D; et si elles ont été plus solides que celles qui y demeuroient, elles sont descendues vers C; mais celles qui l'ont été moins sont montées en haut, dont la plupart se sont arrêtées entre B et D, où elles ont servi de matière pour augmenter le corps E. Car, pendant le jour et l'été, la lumière et la chaleur du soleil, qui agissoient conjointement paisseur de contre toute une moitié du corps D', augmentoient tellement l'agitation des petites parties de cette moitié qu'elles ne pouvoient être contenues en si peu d'espace qu'auparavant; de façon que, se trouvant enfermées entre les deux corps durs C et E, plusieurs étoient contraintes de passer par les pores du corps E pour monter vers B, lesquelles par après, pendant l'hiver, descendoient derechef vers D, par le moyen de leur pesanteur, à cause que leur agitation étoit moindre. Mais plusieurs causes pouvoient les empêcher de retourner jusques à ce corps D, et faire que la plupart se joignissent au corps E: car la lumière et la cha

Voyez planche VIII, figure 1.

ce troisième corps s'est di

minuée, en demeuré de lui et le qua

sorte qu'il est

l'espace entre

trième corps, lequel espace s'est rempli

de

la matière du premier.

leur, en les agitant lorsqu'elles étoient enfermées entre B et C, les incitoient bien plus à monter, que par après leur pesanteur ne les incitoit à descendre; et ainsi plusieurs se faisoient des passages au travers du corps E lorsqu'elles montoient, qui, n'y en rencontrant point en descendant, s'arrêtoient sur sa superficie, où elles servoient de matière pour l'augmenter; et même quelques unes se trouvoient tellement engagées en ses pores que, ne pouvant monter plus avant, elles fermoient le chemin à celles qui descendoient. Et, enfin, enfin, c'étoit presque toujours les plus petites, et même celles qui avoient des figures plus différentes du commun des autres, qui, pouvant être chassées du corps D par la plus ordinaire action de la matière subtile, se présentoient les premières pour monter vers E et vers B, où rencontrant les parties de ces corps elles s'attachoient quelquefois à elles, mais le plus souvent elles se divisoient et changeoient de figure, et ainsi cessoient d'être propres à composer le corps D. Ce qui est cause qu'après plusieurs années il y a eu beaucoup moins de matière en ce corps D qu'il n'y en avoit lorsque le corps E a commencé se former, et qu'il n'est demeuré en lui que celles de ses parties qui ont pu se réduire aux deux espèces que j'ai décrites; et aussi que le corps E a été assez épais et serré, d'autant que la plupart des parties qui sont sorties de D se sont arrêtées

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