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plit l'espace FIED ne peut manquer de se mouvoir, et même qu'on ne sauroit déterminer aucune partie si petite entre les points F et D, qu'elle ne soit plus grande que celle qui doit sortir à chaque moment hors de la ligne FD, à cause que, pendant tous les moments de temps que la boule C approche de B, elle accourcit cette ligne FD, et lui fait avoir successivement plus de différentes longueurs qu'on n'en sauroit exprimer par aucun nombre.

Ainsi on voit qu'il doit y avoir quelques parties en la matière du premier élément qui soient moins petites et moins agitées que les autres : et, parceque nous supposons qu'elles ont été faites de la raclure qui est sortie d'autour de celles du second

élément pendant qu'elles se sont arrondies, leurs figures doivent avoir eu beaucoup d'angles et être fort empêchantes; ce qui est cause qu'elles s'attachent facilement les unes aux autres et transfèrent une grande partie de leur agitation à celles qui sont les plus petites et les plus agitées : car, suivant les lois de la nature, quand des corps de diverses grandeurs sont mêlés ensemble, le mouvement des uns est souvent communiqué aux autres; mais il y a bien plus de rencontres où celui des plus grands doit passer dans les plus petits, qu'il n'y en a au contraire où les plus petits puissent donner le leur aux plus grands, de façon qu'on peut assu

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89.

Que c'est principalement en la matière qui

coule des po

les vers le

centre de cha

que tourbillon qu'il se trouve de tel

les parties.

go.

Quelle est la

figure de ces

nous nomme

rons canne

lées.

rer que ces plus petits sont ordinairement les plus agités.

Et les parties qui s'attachent ainsi les unes aux autres, et qui retiennent le moins d'agitation, se trouvent principalement en la matière du premier élément qui coule en ligne droite des poles de chaque tourbillon vers son centre : car elles n'ont pas besoin d'être tant agitées pour ce seul mouvement droit, que pour les autres plus détournés et divers qui se font aux autres lieux; de façon que lorsqu'elles se trouvent en ces autres lieux, elles ont coutume d'en être repoussées vers celui-là, où elles se joignent plusieurs ensemble, et composent certains petits corps dont je tâcherai d'expliquer ici fort particulièrement la figure, à cause qu'elle mérite d'être remarquée.

Premièrement, ils doivent avoir la figure d'un triangle en leur largeur et profondeur, à cause parties, que qu'ils passent par ces petits espaces triangulaires qui se trouvent au milieu de trois des parties du second élément quand elles se touchent; et pour ce qui est de leur longueur, il n'est pas aisé de la déterminer, d'autant qu'il ne semble pas qu'elle dépende d'aucune autre cause que de l'abondance de la matière qui se trouve aux endroits où se forment ces petits corps; mais il suffit que nous les concevions ainsi que de petites colonnes cannelées, à trois raies ou canaux, et tournées comme

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la coquille d'un limaçon, tellement qu'elles puissent passer en tournoyant par les petits intervalles qui ont la figure du triangle curviligne FIG, et qui se rencontrent infailliblement entre trois boules lorsqu'elles s'entre-touchent. Car d'autant que ces parties cannelées peuvent être beaucoup plus longues que larges, et qu'elles passent fort promptement entre les parties du second élément, pendant que celles-ci suivent le cours du tourbillon qui les emporte autour de son essieu, on conçoit aisément que les trois canaux qui sont en la superficie de chacune doivent être tournés à vis ou comme une coquille, et que ces trois canaux sont plus ou moins tournés, selon qu'elles passent par des endroits qui sont plus ou moins éloignés de cet essieu, à cause que les parties du second élément tournent plus vite aux endroits qui en sont plus éloignés qu'aux autres qui en sont plus proches.

gi. Qu'entre ces

parties canneviennent d'un

lées, celles qui

pole sont

tout autre

ment tour

Et parcequ'elles viennent vers le milieu du ciel de deux côtés qui sont opposés l'un à l'autre, à savoir les unes du pole austral, et les autres du septentrional, pendant que tout le ciel tourne en même sens sur son essieu, il est manifeste que nées que celcelles qui viennent du pole austral doivent être les qui vientournées en coquille d'un autre sens que celles qui viennent du septentrional; et cette particularité me semble fort remarquable, à cause que

nent de l'au

tre.

92.

Qu'il n'y a

que trois ca

naux en la su

perficie de

chacune.

c'est principalement d'elle que dépend la force ou la vertu de l'aimant, laquelle j'expliquerai ciaprès.

Mais afin qu'on ne croie pas que j'assure sans raison que ces parties du premier élément n'ont que trois canaux en leur superficie, nonobstant que les parties du second ne se touchent pas toujours de telle sorte que les intervalles qu'elles laissent entre elles aient la figure d'un triangle, on peut voir ici que les autres figures qu'ont les intervalles qui se trouvent entre ces parties du second élément ont toujours leurs angles entièrement égaux à ceux du triangle FGI; et qu'au reste elles se remuent incessamment, ce qui fait que les parties cannelées qui passent par ces intervalles y doivent prendre la figure que j'ai décrite. Par exemple, les quatre boules ABCH', qui se touchent aux points KLGE, laissent au milieu d'elles un espace qui a quatre angles, chacun desquels est égal à chaque angle du triangle FGI; et parceque ces petites boules, en se remuant, changent sans cesse la figure de cet espace, en sorte que tantôt il est carré, tantôt plus long que large, et qu'il est aussi quelquefois divisé en deux autres espaces qui ont chacun la figure d'un triangle, cela fait que la matière du premier élément la moins agitée qui se trouve là est contrainte de se retirer vers un ou

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deux de ces angles, et de quitter ce qui reste de place à la matière la plus agitée, laquelle peut changer à tous moments de figure pour s'accommoder à tous les mouvements de ces petites boules. Et si par hasard il y a quelque partie de cette matière du premier élément, ainsi retirée vers l'un de ces angles, qui s'étende vers l'endroit opposé à cet angle, au-delà d'un espace égal au triangle FGI, elle sera heurtée et divisée par la rencontre de la troisième boule lorsqu'elle s'avancera pour toucher les deux autres qui font l'angle où cette matière s'est retirée. Par exemple, si la matière qui n'est pas la plus agitée, après s'être retirée en l'angle G, s'étend vers D, plus loin que la ligne FI, la boule C, en roulant vers B, la chassera hors de cet angle, ou bien en retranchera ce qui l'empêche de fermer le triangle FGI. Et parceque les parties du premier élément qui sont les moins petites et les moins agitées doivent fort souvent, pendant qu'elles passent çà et là dans les cieux, se trouver entre trois boules qui s'avancent ainsi pour s'entre-toucher, il ne semble pas qu'elles puissent avoir aucune figure déterminée qui demeure en elles pendant quelque temps, excepté celle que je viens de décrire.

Or, encore que ces parties cannelées soient fort différentes des plus petites parties du premier élément, je ne laisse pas de les comprendre sous ce

93. Qu'entre les

parties canne

lées et les plus

petites du pre

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