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85.

Pourquoi ces

tre doit augmenter leur vitesse: car, d'autant qu'il se meut plus vite qu'elles et qu'il sort continuellement de lui quelques parties de sa matière qui coulent entre celles du second élément vers l'écliptique, pendant qu'il en reçoit d'autres vers les poles, il est évident qu'il doit entraîner avec soi toute la matière du ciel qui est autour de lui, jusques à une certaine distance. Et les limites de cette distance sont ici représentés par l'ellipse HNQR plutôt que par un cercle: car, encore que le soleil soit rond, et qu'il ne pousse pas moins fort les parties du ciel qui sont vers les poles que celles qui sont vers l'écliptique, par l'action que j'ai dit devoir être prise pour sa lumière, il n'en est pas néanmoins de même de cette autre action par laquelle il entraîne avec soi celles qui sont les plus proches de lui, parcequ'elle ne dépend que du mouvement circulaire qu'il fait autour de son essieu, lequel sans doute a moins de force vers les poles que vers l'écliptique; c'est pourquoi Het Q doivent être plus éloignés du centre S que N et R; et ceci servira ci-après pour rendre raison de ce que les queues des comètes nous paroissent quelquefois droites, et quelquefois

courbées.

Or, de ce que les parties du second élément qui plus proches sont fort proches du soleil se meuvent plus vite que

du soleil sont

plus petites celles qui en sont un peu plus éloignées, jusques à

l'endroit du ciel marqué HNQR, on peut prouver qu'elles doivent aussi être plus petites; car, si elles étoient plus grosses ou égales, elles iroient au-dessus des autres, à cause que ce qu'elles ont de vitesse plus que ces autres leur feroit avoir plus de force. Mais lorsqu'il arrive que quelqu'une de ces parties devient si petite, à proportion de celles qui sont au-dessus d'elle, que la vitesse dont elle les surpasse, à cause qu'elle est plus proche du soleil, n'augmente pas sa force de tant comme la grandeur dont ces autres la surpassent augmente la leur, il est évident qu'elle doit toujours demeurer au-dessous d'elle vers le soleil, encore qu'elle se meuve plus vite. Et bien que j'aie supposé que toutes ces parties du second élément ont été égales en leur commencement, quelques unes ont dû par succession de temps devenir plus petites que les autres, à cause que les endroits par où elles étoient contraintes de passer n'étant pas tous égaux, il a dû y avoir quelque inégalité en leur mouvement, ainsi que j'ai tantôt prouvé; et il a dû aussi suivre de là quelque inégalité en leur grosseur, parceque celles qui ont eu le plus de vitesse se sont heurtées l'une l'autre avec plus de force, et ainsi ont perdu davantage de leur matière. Et il ne peut y en avoir eu si peu qui par succession de temps soient devenues notablement moindres que les autres, qu'il ne soit facile à croire qu'elles

que celles qui

en sont plus

éloignées.

86. Que ces par

élément ont

vements qui

rondes en

tous sens.

suffisent pour remplir l'espace HNQR, parcequ'il est extrêmement petit à comparaison de tout le ciel AYBM, bien qu'à comparaison du soleil il soit assez grand: mais la proportion qui est entre eux n'a pu être représentée en cette figure, à cause qu'il l'eût fallu faire trop grande. Il y a encore plusieurs autres inégalités à remarquer touchant le mouvement des parties du ciel, principalement de celles qui sont en l'espace HNQR', mais elles pourront plus commodément ci-après être expliquées.

Au reste il ne faut pas oublier ici à prendre ties du second garde que, bien que la matière du premier élédivers mou- ment qui vient des tourbillons KL, et semblables, les rendent prenne principalement son cours vers le soleil, elle ne laisse pas de couler aussi de divers côtés vers les autres endroits du ciel AYBM, et de passer de là vers les autres tourbillons CO, et semblables, sans avoir été jusques au soleil, et que coulant ainsi de divers côtés entre les petites parties du second élément, elle fait que chacune d'elles se meut non seulement autour de son centre, mais souvent aussi en plusieurs autres façons. Ensuite de quoi il est évident que, quelques figures que ces parties du second élément aient eues au commencement, elles ont dû par succession de temps devenir rondes de tous côtés comme des boules, et non point

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seulement comme des cylindres, ou autres solides qui ne sont ronds que d'un côté.

que

la matière

87. Qu'il y a divers degrés d'agitation dans les peti

tes parties du premier élé

Après avoir acquis une médiocre notion de la nature des deux premiers éléments, il faut que nous tâchions aussi de connoître celle du troisième : et à cet effet il est besoin de considérer du premier n'est pas également agitée en toutes ses parties, et que souvent en une fort petite quantité de cette matière il y a tant de divers degrés de vitesse qu'il seroit impossible de les nombrer; ce qui peut facilement être prouvé, tant par la façon que j'ai supposé ci-dessus qu'elle a été produite, que par l'usage auquel elle doit continuellement servir. Car j'ai supposé qu'elle a été produite de ce que, lorsque les parties du second élément n'étoient pas encore rondes, et qu'elles remplissoient entièrement l'espace qui les contenoit, elles n'ont pu se mouvoir sans rompre les petites pointes de leurs ་ angles, et sans que ce qui s'est séparé d'elles à mesure qu'elles se sont arrondies ait changé diversement de figures pour remplir exactement tous les petits intervalles qu'elles ont laissés autour d'elles, au moyen de quoi il a pris la forme du premier élément. Et je crois que maintenant encore son usage est de remplir ainsi tous les petits espaces qui se trouvent entre tous les corps, quels qu'ils soient: d'où il est évident que chacune des parties dont ce premier élément est composé n'a pu au commence

ment.

ont pu

ment être plus grande que les petites pointes d'angles qui devoient être ôtées de celles du second afin qu'elles se pussent mouvoir, ou tout au plus que l'espace qui s'est trouvé entre trois de ces parties du second élément, jointes l'une à l'autre après qu'elles ont été arrondies, et que quelques unes retenir par après la même grosseur; mais qu'il a fallu que les autres se soient froissées et divisées en une infinité de plus petites parties, qui n'eussent aucune grosseur ni figure déterminée, afin qu'elles se pussent accommoder aux diverses grandeurs des petits espaces qui se trouvent entre les parties du second élément pendant qu'elles se meuvent. Par exemple, si nous pensons que les petites boules ABC sont trois de ces parties du second élément, et que les deux premières A et B qui se touchent au point G ne se meuvent chacune qu'autour de son propre centre, pendant que la troisième C, qui touche la première au point E, roule sur la superficie de cette première d'E vers I jusques à ce que son point D aille rencontrer le point F de la seconde, il est évident que la matière du premier élément qui est dans l'espace triangulaire FIG y peut cependant demeurer sans avoir aucun mouvement, et ainsi n'être composée que d'une seule partie ( bien qu'elle puisse aussi être composée de plusieurs), mais que celle qui remVoyez planche IV, figure 3.

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