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vient de K est plus disposée à se mouvoir vers e, et celle qui vient d'L à se mouvoir vers g, cela sera cause que les poles fet d, autour desquels elle tourne lorsqu'elle compose le corps du soleil, ne seront pas dans les lignes droites menées de K et L vers S, mais que le pole austral fs'avancera quelque peu plus vers e, et le septentrional d vers g. Tout de même, si la ligne droite SM, suivant laquelle je suppose que la matière du premier élément va plus facilement d'S vers C que suivant aucune autre, passe par un point de la circonférence fed qui soit plus proche du point d que du point f; de même aussi, si la ligne SY, suivant laquelle je suppose que cette matière tend d'S vers O, passe par un point de la circonférence fgd qui soit plus proche du point f que du point d, cela sera cause que gSe, qui représente ici l'écliptique du soleil, c'est-à-dire le plan dans lequel se meut la partie de sa matière qui décrit le plus grand cercle, aura sa partie Se plus penchée vers le pole d que vers le pole f, mais non pas toutefois du tout tant qu'est la ligne droite SM, et que son autre partie Sg sera plus penchée vers f que vers d, mais non pas aussi du tout tant que la ligne droite SY. D'où il suit que l'essieu autour duquel toute la matière dont le corps du soleil est composé fait son tour, et qui est terminé par les deux poles f et d, n'est pas exactement droit, mais quelque

peu courbé des deux côtés; et que cette matière tourne quelque peu plus vite entre e et d ou entre f et g, qu'entre e et f, ou d et g; et que peutêtre aussi la vitesse dont elle tourne entre e et d n'est pas entièrement égale à celle dont elle tourne entre fet g.

75.

Que cela

pas que la figure ne soit ronde.

Mais cela ne peut pourtant empêcher que le corps du soleil ne soit assez exactement rond, par- n'empêche ceque sa matière a cependant un autre mouvement, savoir de ses poles vers son écliptique, lequel corrige ces inégalités et comme on voit qu'une bouteille de verre se fait ronde par cela seul qu'en soufflant par un tuyau de fer on fait entrer de l'air dans la matière dont on la fait, à cause que cet air n'a pas plus de force à pousser la partie de cette matière qui est directement opposée au bout du tuyau par où il entre, qu'à pousser celle qui est en tous les autres côtés vers lesquels il est repoussé par la résistance qu'elle lui fait, ainsi la matière du premier élément qui entre dans le corps du soleil par ses poles doit pousser également de tous côtés les parties du second qui l'environnent, aussi bien celles contre qui elle est repoussée obliquement que celles qu'elle rencontre de front.

Il faut aussi remarquer, touchant cette matière du premier élément, que, pendant qu'elle est entre les petites boules qui composent le ciel AMBY, outre

76.

Comment se

meut la ma

tière du pre

mier élément

qui est entre qu'elle a deux mouvements, l'un en ligne droite, second dans qui la porte des poles A et B vers le soleil, puis

les parties du

le ciel.

77.

Que le soleil

du soleil vers l'écliptique YM, et l'autre circulaire
autour de ces poles, qui lui est commun avec tout
le reste de ce ciel, elle emploie la plus grande
partie de son agitation à se mouvoir en toutes les
autres façons qui sont requises pour changer con-
tinuellement les figures de ses petites parties, et
ainsi remplir exactement tous les recoins qu'elle
trouve autour des petites boules entre lesquelles
elle passe; ce qui est cause que sa force est plus
foible étant ainsi divisée, et que ce peu de ma-
tière qui est en chacun des petits recoins par où
elle
passe est toujours près d'en sortir et de céder
au mouvement de ces boules, pour continuer le
sien en ligne droite vers quelque côté que ce soit.
Mais ce qu'il y a de cette matière vers S, où elle
compose le corps du soleil, a une force qui est
très notable et très grande, à cause que toutes ses
parties s'accordent ensemble à se mouvoir fort vite
en même sens, et qu'elle emploie cette force à
pousser toutes les petites boules du second élément
qui environnent le soleil.

Ensuite de quoi il est aisé de connoître combien n'envoie pas la matière du premier élément contribue à l'action lumière vers que je crois devoir être prise pour la lumière, et l'écliptique, comment cette action s'étend de tous côtés, aussi

seulement sa

mais aussi

vers les poles. bien vers les poles que vers l'écliptique; car, pre

mièrement, si nous supposons qu'il y ait en quelque endroit du ciel vers l'écliptique, par exemple en l'endroit marqué H, un espace assez grand pour contenir une ou plusieurs des petites boules du second élément, dans lequel il n'y ait que de la matière du premier, nous pourrons facilement remarquer que les petites boules qui sont dans le cône dHf, lequel a pour base l'hémisphère def, se doivent avancer toutes en même temps vers cet espace pour le remplir.

78.

Comment il

l'écliptique.

Et j'ai déjà prouvé ceci touchant les petites boules qui sont comprises dans le triangle qui a l'envoie vers pour sa base l'écliptique du soleil, bien que je ne considérasse point encore que la matière du premier élément y contribue; mais le même peut maintenant être encore mieux expliqué par son moyen, non seulement touchant les petites boules qui sont en ce triangle, mais aussi touchant toutes les autres qui sont dans le cône dHf: car, en tant que cette matière compose le corps du soleil, elle pousse aussi bien celles qui sont dans le demi-cercle def, et généralement toutes celles qui sont dans le cône' dHf, que celles qui sont dans le demi-cercle qui coupe def à angles droits au point e; d'autant qu'elle ne se meut pas avec plus de force vers l'écliptique e que vers les poles d et f, et vers toutes les autres parties de la superficie sphérique defg; et, en tant que nous la supposons remplir l'espace H,

79.

Combien il

quefois aux

elle est disposée à sortir du lieu où elle est pour aller vers C, et de là, passant par les tourbillons Let K, et autres semblables, retourner vers S. C'est pourquoi elle n'empêche en aucune façon que toutes les petites boules comprises dans le côned Hf ne s'avancent vers H; et, en même temps qu'elles s'avancent, il vient des tourbillons K et L, et semblables, autant de matière du premier élément vers le soleil qu'il en entre de celle du second en l'espace H.

Et tant s'en faut qu'elle les empêche de s'avanest aisé quel- cer ainsi vers H, que plutôt elle les y dispose; car, corps qui se puisque tout corps qui se meut tend à continuer tendre extre- son mouvement en ligne droite, ainsi que j'ai prouvé mement loin ci-dessus, cette matière du premier élément qui est

meuvent d'é

leur action.

en l'espace H étant extrêmement agitée, a bien plus de facilité à passer en ligne droite vers C, qu'à tournoyer dans le lieu où elle est; et, n'y ayant point de vide en la nature, il est nécessaire qu'il y ait toujours tout un cercle de matière qui se meuve ensemble en même temps, ainsi que j'ai aussi prouvé ci-dessus. Mais d'autant plus que le cercle de la matière qui se meut ainsi ensemble est grand, d'autant plus le mouvement de chacune de ses parties est libre, à cause qu'il se fait suivant une ligne moins courbée ou moins différente de la droite; ce qui peut servir pour empêcher qu'on ne trouve étrange que souvent le mouvement des plus petits

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