Les gloires du romantisme appréciés par leurs contemporains et recueillies, Volume 1

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Page 239 - Plein de ces chants honteux, dégoût de la mémoire, Un vieux livre est là-haut sur une vieille armoire, Par quelque vil passant dans cette ombre oublié ; Roman du dernier siècle ! œuvre d'ignominie ! Voltaire alors régnait, ce singe de génie Chez l'homme en mission par le diable envoyé.
Page 304 - L'amertume que cet état de l'âme répand sur la vie est incroyable ; le cœur se retourne et se replie en cent manières pour employer des forces qu'il sent lui être inutiles. Les anciens ont peu connu cette inquiétude secrète, cette aigreur des passions étouffées qui fermentent toutes ensemble : une grande existence politique...
Page 75 - Amis, voyez là-bas! — La terre est grande et plane! L'Orient délaissé s'y déroule au soleil; L'espace y lasse en vain la lente caravane, La solitude y dort son immense sommeil! Là, des peuples taris ont laissé leurs lits vides; Là, d'empires poudreux les sillons sont couverts : Là, comme un stylet d'or, l'ombre des Pyramides Mesure l'heure morte à des sables livides Sur le cadran nu des déserts!
Page 19 - Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystérieux, mortel, ange, ou démon, Qui que tu sois, Byron, bon ou fatal génie, J'aime de tes concerts la sauvage harmonie, Comme j'aime le bruit de la foudre et des vents Se mêlant dans l'orage à la voix des torrents!
Page 75 - Des artères du globe enlace le réseau , Rends l'herbe et la toison à cette glèbe ingrate, Que l'homme soit un peuple et les fleuves une eau ! Débordement armé des nations trop pleines , Au souffle de l'aurore envolés les premiers, Jetons les blonds essaims des familles humaines Autour des nœuds du cèdre et du tronc des palmiers ! Allons, comme Joseph, comme ses onze frères, Vers les limons du Nil que labourait Apis, Trouvant de leurs sillons les moissons trop légères , S'en allèrent...
Page 73 - Il ne tachera plus le cristal de ton onde, Le sang rouge du Franc, le sang bleu du Germain ; Ils ne crouleront plus sous le caisson qui gronde, Ces ponts qu'un peuple à l'autre étend comme une main!
Page 74 - Nations, mot pompeux pour dire barbarie, L'amour s'arrête-t-il où s'arrêtent vos pas? Déchirez ces drapeaux ; une autre voix vous crie : « L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; La fraternité n'en a pas ! » Roule libre et royal entre nous tons, ô fleuve!
Page 35 - Se roula sur mes pieds enchaîné de caresse, Léchant mes mains, mordant mon habit, mon soulier, Sautant du seuil au lit, de la chaise au foyer, Fêtant toute la chambre, et semblant aux murs même, Par ses bonds et ses cris, annoncer ce qu'il aime; Puis, sur mon sac poudreux à mes pieds étendu, Me couva d'un regard dans le mien suspendu.
Page 156 - Le beau n'a qu'un type ; le laid en a mille. C'est que le beau, à parler humainement, n'est que la forme considérée dans son rapport le plus simple, dans sa symétrie la plus absolue, dans son harmonie la plus intime avec notre organisation. Aussi nous offre-t-il toujours un ensemble complet, mais restreint comme nous. Ce que nous appelons le laid, au contraire, est un détail d'un grand ensemble qui nous échappe, et qui s'harmonise, non pas avec l'homme, mais avec la création tout entière....
Page 11 - Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu'on nommait la muse, au lieu d'une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l'homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l'âme et de la nature.

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