Quant te voyra cestuy dont az reçu la vie, Mon jeune espoulx, le plus beau des humains? Oui, déjà cuide veoir ta mère aux cieulx ravie a Que tends vers luy tes innocentes mains! Comme ira se duyzant à ta prime caresse! Ainz ne compte, à toy seul, d'espuyser sa tendresse, Qu'aura playsir, en toy, de cerner son ymaige, Ses grands yeulx vairs, vifs, et pourtant si doulx! Pour moy, des siens transportz onc ne seray jalouse Te parle, et ne m'entends...eh! que dis-je? insensée ! Trestouz avons esté comme ez toy, dans ceste heure; O cher enfantelet, vray pourtraict de ton père, a Penser, croire. b Du verbe se duire qui signifie se plaire, trouver du plaisir. Changeants, expressifs. d Partager. e Tout à fait, très. À SON ESPOULX. Clotilde au sien amy doulce mande accolade, SEIZIÈME SIÈCLE. Extrait des poésies de CLÉMENT Marot. ÉPIGRAMME DE CUPIDO ET DE SA DAME, IMITÉE D'ANACREON. Amour trouva celle qui m'est amère, (Et j'y étois; j'en sçais bien mieux le conte:) 66 “Bon jour," dit-il, ❝ bon jour, Vénus ma mère.” Puis tout à coup il voit qu'il se mécompte, Dont la couleur au visage lui monte, D'avoir failli, honteux, Dieu sçait combien ! 66 Non, non, Amour," ce dis-je, " n'ayez honte, Plus clair-voyans que vous s'y trompent bien." Extrait des poésies de FRANÇOIs Ier. roi de France, né à Cognac en 1494, mort à Rambouillet en 1547. FRAGMENT DE L'ÉPITAPHE DE LA FAMEUSE LAURE. En petit lieu comprins vous pouvez voir par l'aimée. O gentille âme! étant tant estimée, Car la parole est toujours réprimée Cette petite pièce est charmante; on ne dirait pas plus aujourd'hui en si peu de paroles, et peut-être ne parviendrait-on pas à dire aussi bien, même en des vers de la plus rare élégance. a Les Grecs ont pu dire et penser la même chose, mais non d'une manière si fine et si naïve. Extrait des poésies de JOACHIM du Bellay. FRAGMENT DU DISCOURS AU ROI FRANÇOIS II. Extrait des poésies de RONSARD. FRAGMENT DE L'HYMNE DE L'ÉTERNITÉ. Immense Éternité, la première des dieux, Et fais que mes chansons, par toi seule entonnées, O grande Eternité, Tu maintiens l'univers en tranquille unité! Dans l'Art poétique de Boileau, ce critique sévère dit de Ronsard que ... sa muse en français parlait grec et latin. (Voyez la page 3.) Ce ne sont certainement pas les beaux vers que nous venons de citer qui méritent ce reproche. Personne, avant Ronsard, n'avait eu le sentiment de cette haute poésie dans notre langue. Boileau a en vue d'autres poésies de Ronsard, telles que cet extrait d'une Prière à Bacchus : ......o Archète, hymérien, Nourri-vigne, aime-pampre, enfant, Extrait des poésies de CHARLES IX, roi de France. À RONSARD. L'art de faire des vers, dût-on s'en indigner, Extrait des poésies de MARIE Stuart. Chanson faite lors du départ de Marie Stuart pour étant encore en vue des côtes de France. Adieu, plaisant pays de France, La plus chérie, Qui as nourri ma jeune enfance! La nef qui disjoint nos amours N'a c'y de moi que la moitié : Une part te reste, elle est tienne; Je la fie à ton amitié, Pour que de l'autre il te souvienne. l'Écosse, Extrait de la fameuse SATIRE MÉNIPPÉE, par Jean Passerat et Le duc d'Aumale, qui perdit la bataille de Senlis et se sauva par la fuite. Souvent celui qui demeure Celui qui fuit de bonne heure Il vaut mieux des pieds combattre Que se faire occire ou battre Pour n'avoir pas pris le devant. DIX-SEPTIÈME SIÈCLE. Ce siècle, si fécond pour la littérature française, va nous donner les principaux extraits de ce recueil, car la langue, telle qu'elle existe aujourd'hui, est trouvée, et nous n'avons qu'à dire avec Boileau : Enfin Malherbe vint. .(Voyez la page 3.) ..... Avec Malherbe, comme on le verra par les morceaux suivants, la langue française parvint à un degré de pureté jusqu'alors inconnu. C'est dans le dix-septième siècle et le commencement du dix-huitième, depuis Pascal (Voyez le RÉPERTOIRE littéraire, page 184) jusqu'à Bossuet pour la prose, et depuis Malherbe a "In Butler's Hudibras, Part iii. canto iii. 1. 243, we find 'For those that fly may fight again, Which he can never do that 's slain.' The following lines, 'For he that fights and runs away Will live to fight another day: But he that is in battle slain Will never live to fight again.' were written by Sir John Mennes, in the time of Charles the Second. The idea first occurs in one of the Orations of Demosthenes→→ ̓Ανὴρ ὁ φέυγων, καὶ παλὶν μαχὴσεται.” Cette note indique un rapprochement curieux entre deux satires également célèbres : la satire Ménippée et Hudibras. Comme nous la devons à l'obligeance d'un de nos collègues, nous nous sommes fait un plaisir de la reproduire textuellement. b |