Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ; Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles : Dame baleine était trop grosse. Du reste, contents d'eux. Mais parmi les plus fous Nous créa besaciers a tous de même manière, Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui: Le Rat de ville et le Rat des champs. Autrefois le rat de ville" Sur un tapis de Turquie Le régal fut fort honnête; a Porteurs de besaces. Restes de repas. À la porte de la salle Ils entendirent du bruit: Le bruit cesse, on se retire: "C'est assez," dit le rustique; De tous vos festins de roi: Mais rien ne vient m'interrompre; Adieu donc. Fi du plaisir Que la crainte peut corrompre !" Le Loup et l'Agneau. La raison du plus fort est toujours la meilleurea: Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, "Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?" "Tu seras châtié de ta témérité." "Sire," répond l'agneau, “que votre majesté * Pour prévenir l'erreur où ce premier vers, qui a l'air d'annoncer une maxime quand il n'expose qu'un fait, pourrait entraîner ses jeunes lecteurs, La Fontaine aurait dû emprunter à Phèdre la réflexion suivante: "Cette fable a été écrite contre les pervers qui oppriment l'innocence en lui imputant des crimes imaginaires." Ne se mette pas en colère; Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'elle; Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson." "Tu la troubles!" reprit cette bête cruelle; "Et je sais que de moi tu médis l'an passé." "Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né?" Reprit l'agneau; "je tette encor ma mère.”"Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.""Je n'en ai point."-" C'est donc quelqu'un des tiens; Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. On me l'a dit: il faut que je me venge." Là-dessus, au fond des forêts Le loup l'emporte, et puis le mange, Le Coq et la Perle. Un jour un coq détourna "Mais le moindre grain de mila Serait bien mieux mon affaire." Un ignorant hérita D'un manuscrit, qu'il porta Chez son voisin le libraire. "Je crois," dit-il, " qu'il est bon; Mais le moindre ducaton Serait bien mieux mon affaire." a Mil. Plante graminée qui porte une graine fort petite, à laquelle on a donné le même nom. On dit plus ordinairement, millet. Le Chêne et le Roseau. Le chêne un jour dit au roseau : Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête; Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr. Vous n'auriez pas tant à souffrir; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste." "Votre compassion," lui répondit l'arbuste, "Part d'un bon naturel; mais quittez ce souci: Les vents me sont moins qu'à vous redoutables; Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos; Mais attendons la fin." Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le nord eût portés jusque-là dans ses flancs. Et fait si bien qu'il déracine a Petit oiseau, très-petit passereau (wren). Le Lion et le Rat. soi. Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde : Un rat sortit de terre assez à l'étourdie. Dont ses rugissements ne le purent défaire. Patience et longueur de temps a La Colombe et la Fourmi. L'autre exemple est tiré d'animaux plus petits. Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe, S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive. a Expression toute latine: Nihil est quod longinquitas temporis efficere non possit.-CICERO, de Divinatione. b Autrefois on écrivait fourmis avec un s, même au singulier: du temps de La Fontaine, ce mot, comme aujourd'hui, ne prenait d's qu'au pluriel; et notre auteur, dans la même fable, écrit ce mot au singulier avec ou sans s, selon le besoin de son vers. Exemple remarquable d'un genre de licence qui se reproduit assez fréquemment chez les poëtes du siècle de Louis XIV. |