Page images
PDF
EPUB

LES

HOMONYMES FRANÇAIS.

AVANT-PROPOS

Nous lisons dans le dictionnaire de Pierre Larousse : « Les homonymes sont une source d'équivoques; ce sont donc des défauts dans une langue, car n'avoir pour présenter l'idée d'un objet qu'un mot qui présente également l'idée d'un ou de plusieurs autres objets différents, est un inconvénient à peu près égal à celui de n'avoir pas de mots pour cette idée puisqu'il est égal de ne rien dire ou de dire des choses qui produisent des erreurs ou laissent en proie à des doutes pires que l'erreur. »

<< La langue française est une des langues qui renferme le plus d'homonymes; d'ailleurs, il n'est pas de langue qui n'en offre un nombre plus ou moins grand. »

Dans tout le cours de notre professorat, nous avons été à même de constater les difficultés que les homonymes offrent aux élèves les plus intelligents et les plus studieux; les règles du participe, celles de l'emploi des temps du verbe, qui sont les pierres d'achoppement de notre syntaxe, s'apprennent vite et bien, même par les étrangers; tandis que pour les homonymes, il faut un temps relativement long et une bonne méthode pour arriver à connaître les plus importants et à les employer dans leur vrai

sens.

Le travail que nous soumettons, aujourd'hui, aux professeurs de langues, est la condensation des exercices oraux que, pendant de longues années, nous avons fait faire à nos élèves françaises, belges et étrangères et, grâce auxquels nous avons obtenu d'excellents résultats, non-seulement pour leur faire apprendre le français, mais encore, l'anglais et l'allemand.

Il est inutile de souligner aux maîtres expérimentés, les avantages de notre méthode, consistant à mettre en regard de chaque mot français et de sa définition, le même mot traduit en anglais et en allemand : l'élève est frappé de voir que tels mots qui ont six ou sept sens différents en français et qui, pourtant, se prononcent exactement de même, n'ont dans les autres langues, aucune analogie entre eux.

Les applications qui accompagnent les homonymes ont été l'objet de toute notre sollicitude de professeur; nous nous sommes attachée à ne les employer que dans des phrases destinées à inculquer ou à rappeler des faits scientifiques, historiques, géographiques et ethnographiques; l'esthétique et l'architecture, en particulier, nous ont

fourni des données simples et utiles à connaître; la linguistique, l'hygiène, le droit et l'économie générale ont aussi apporté leur tribut à nos petits alinéas; nous avons cité, à l'occasion, des vers de nos meilleurs poètes et nous avons emprunté aux moralistes et aux philosophes, des pensées propres à développer le sentiment et l'amour du Vrai, du Bien et du Beau; d'ailleurs, le conseil, pour être salutaire, doit être basé sur l'évidence; or, nous nous sommes efforcée, par la comparaison ou par l'emploi de nos expressions, de faire ressortir de chacune de nos phrases, un enseignement moral, en exaltant le bien et en flétrissant l'injuste.

Nous savons tous, par expérience, que la plupart des exemples de nos « Exercices » ou de nos Grammaires, restent à jamais gravés dans la mémoire et, que tel élève qui oublie les enseignements reçus par des cours complets, se souvient toujours de la simple phrase qui servait d'exemple et qui l'a instruit en quelque science, tout en ne paraissant lui offrir d'abord, qu'une obligation de placer ou de corriger le mot spécialement visé; nous espérons atteindre ce même double but.

Nos applications peuvent servir d'exercices oraux ou écrits, de cours de dictées et même de lectures instructives; qu'on nous permette d'ajouter qu'il est nécessaire que les élèves apprennent les homonymes et leur définition, avant de chercher à les appliquer.

MARIE BONNANGE.

[ocr errors][merged small][merged small]

Le mot homonyme vient du grec: homo: semblable et onuma: nom. On dit qu'un mot est homonyme d'un autre, quand il s'écrit et, se prononce comme cet autre sans avoir le même sens.

Il y a deux espèces d'homonymes:

1o Les homonymes univoques qui ne présentent aucune différence, soit pour la prononciation, soit pour l'orthographe, tels que son: adj. poss., son: bruit qui frappe l'ouïe, et son: partie la plus grossière du blé moulu. Les homonymes univoques sont aussi appelés aurioculaires, c'est-à-dire pour l'oreille (auri) et pour l'œil (oculaire), parce qu'ils frappent en même temps, l'oreille et les yeux ;

2o Les homonymes équivoques qui n'ont entre eux que des différences très-légères, soit dans l'orthographe, soit dans la prononciation, soit dans l'une et dans l'autre, bien que leurs significations soient tout à fait différentes.

On subdivise les homonymes épuivoques en homonymes oculaires et et en homonymes auriculaires.

Les homonymes oculaires ou homonymes pour l'oeil se ressemblent pour l'orthographe, mais diffèrent pour le sens et pour la prononciation comme nous portions, les portions; différent, adj., et ils diffèrent; le fils et fils pluriel de fil. (1)

Les homonymes auriculaires ou homonymes pour l'oreille, ont une prononciation semblable mais une orthographe et un sens différents, comme chêne et chaîne ; vair, ver, verset verre. Les homonymes auriculaires sont encore appelés homophones (du grec homo: pareil et phone: voix, son,) c'est-à-dire qui ont un même son, une même articulation.

(1) Dans ce traité, nous avons négligé les homonymes oculaires, parce qu'ils sont peu nombreux, qu'ils ne présentent aucune difficulté et qu'ils ne peuvent donner lieu à aucune erreur dans la pratique.

[blocks in formation]

L'eau, à l'état de vapeur, occupe dix-sept cents fois plus de place qu'à l'état liquide, cette vapeur est une puissance motrice qui a fait faire un pas immense à la navigation, à l'industrie, au commerce et à la fusion des intérêts de tout le monde civilisé.

Aristote a dit: les animaux ont la voix, mais, toi, homme, tu as la parole. Ah! qu'il a dû faire froid à Bruxelles, le 28 janvier 1776, on a constaté que le thermomètre descendit, ce jour-là, à 21 degrés centigrades au-dessous de zéro.

La lettre a, chez presque toutes les nations de l'antiquité, devint une lettre sacrée parce qu'elle était la première; cependant, chez les grecs, elle était de mauvais augure comme initiale de ara, terme de malédiction dont les sacrificateurs se servaient pour leurs imprécations.

[blocks in formation]

La rivière de France, qui se nomme Aa, coule dans le département du Pas-de-Calais et se jette dans la mer du Nord.

L'Aa, rivière de Russie, se jette dans le golfe de Riga.

Vander A a fonda à Harlem, au 17me siècle, l'Académie des sciences.

On raconte que le nom de Ahah, qu'on donne à une ouverture sans grille, ni parapet et qu'on pratique au niveau des allées pour ménager une jolie vue aux promeneurs, nous vient du fils de Louis XIV qui, en ayant aperçu un, pour la première fois, dans les jardins de Meudon, s'écria dans sa surprise: Ah! Ah!; les courtisans s'emparèrent du mot et l'Académie l'adopta.

Le mot Aa est celtique, il signifie eau courante; il n'est donc pas étonnant qu'on trouve en Suisse, en Hollande, en Prusse et même en Russie, plusieurs rivières qui portent ce nom.

[blocks in formation]

L'aba sert à habiller, en Turquie, les soldats, les matelots et les indigents. On appelle aussi aba, un costume fait de cette étoffe et qui consiste en une espèce de redingote sans manches, avec un large pantalon.

Les abattoirs sont des établissements dans lesquels on abat, dépouille et dépèce les bestiaux destinés à l'alimentation des villes; chaque boucher introduit l'animal qu'il veut faire tuer dans une case d'abat où l'abatteur vient l'assommer d'un coup de maillet.

L'électricité exerce son influence sur la condensation des nuages et sur leur précipitation; c'est en été, que les abats sont le plus fréquents parce que l'électricité agissant plus puissamment sur les nuages, les pluies ont lieu sur des points très-circonscrits; en hiver, au contraire, les pluies peuvent couvrir, en quelques jours, plusieurs centaines de lieues d'étendue.

[blocks in formation]
« PreviousContinue »