Mémoires inédites du comte Leveneur de Tillières: ambassadeur en Angleterre, sur la cour de Charles Ier, et son mariage avec Henriette de France

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Firmin Didot frères, 1863 - Great Britain - 261 pages
 

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Popular passages

Page xxxix - ... la tyrannie sous le nom de liberté; une reine fugitive > qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes, et à qui sa propre patrie n'est plus qu'un triste lieu d'exil; neuf voyages sur mer, entrepris par une princesse, malgré les tempêtes; l'Océan étonné de se voir traversé tant de fois en des appareils si divers, et pour des causes si différentes; un trône indignement renversé, et miraculeusement rétabli.
Page xvi - II l'encourageait à devenir l'Esther du peuple opprimé, la Clotilde qui conquit à la foi le cœur de son époux, l'Audeberge dont le mariage rétablit en Angleterre le culte catholique. Il ajoutait enfin « que les yeux du monde entier et principalement du monde catholique étaient tournés vers elle. » A la veille de ses fiançailles avec le prince de Galles, Henriette déclara solennellement à son frère et au pape sa résolution d'employer tout son pouvoir sur l'esprit de son époux pour...
Page 73 - ... plus en plus, vous ouvrirez votre esprit à ceux qui auront le soin de votre conscience, pour leur rendre compte de tout ce qui la regardera. Fréquentez les sacrements qui sont la vraie nourriture des bonnes âmes et communiez tous les premiers dimanches des mois, toutes les fêtes de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ et celle de sa sainte Mère, à laquelle je vous exhorte d'avoir une dévotion particulière. Vivant ainsi, vous ferez des œuvres dignes de la foi que Dieu vous a empreinte et que...
Page 76 - ... honorée. Votre qualité de reine vous lie à l'Angleterre, et, partant, vous devez désormais en considérer les intérêts; et parce qu'un des principaux est d'être inséparablement unie avec ce royaume, à qui telle union importe également, vous êtes obligée de vous rendre le lien et le ciment de ces deux couronnes et contribuer en tout ce que vous pourrez à leur bien mutuel.
Page xxxix - Macaulay, pour qu'il devint manifeste que ces zélateurs politiques et religieux, à qui un doit attribuer cet acte, avaient commis non-seulement un crime, mais une faute. Ils avaient en effet fourni à un prince connu jusqu'alors de son peuple, surtout par ses défauts, l'occasion de déployer sur un grand théâtre, aux yeux de toutes les nations et de tous les siècles, quelques-unes des qualités qui attirent insensiblement l'amour et l'admiration des hommes, c'est-àdire le courage d'un brave...
Page 71 - Eecevez, ma fille, ces instructions de ma bouche. Commencez et finissez chaque journée dans votre oratoire par ces bonnes pensées, et là, en vos prières, prenez la résolution de conduire le cours de votre vie selon les lois de Dieu et non les vanités du monde, qui n'est à chacun de nous qu'un moment duquel dépend une éternité que vous devez passer ou en paradis avec Dieu, si vous faites bien, ou en enfer avec les esprits malins, si vous faite
Page iii - Tillières, donné à la famille le beau château de Carrouges, situé dans le département de l'Orne et possédé encore aujourd'hui par ses descendants (1). Ce nom réveille forcément le souvenir du duel fameux et si souvent raconté qui eut lieu, en 1386, entre le seigneur de Carrouges et le malheureux chevalier Le Gris (2). Tanneguy Leveneur, premier comte de Tillières et de Carrouges, lieutenant général de Normandie, capitaine de cent hommes d'armes, gouverneur du vieux palais de Rouen en...
Page 75 - Par ce saint désir, vous devez faire effort à vous-même en plusieurs choses qui seraient peut-être difficiles à votre humeur; mais vous êtes obligée de vous oublier pour vous rendre davantage à celui à qui Dieu vous donne et pour lui complaire dans ses humeurs et volontés. J'entends, ma fille, hors ce qui concerne la religion, car en ce point, vous devez avoir et montrer de bonne heure tant de constance et de fermeté que vous ne craigniez point de lui dire hardiment et franchement que...
Page 77 - Soyez officieuse et presque respectueuse envers tous, n'offensant jamais personne ni de parole ni d'effet; faites qu'ils connaissent que l'autorité que vous avez pardessus eux est pour leur bien et non pour les déprimer ou offenser ; bannissez de votre présence la médisance et la moquerie, vices ordinaires dans la cour des grands, qui diminuent l'affection des sujets envers leurs princes. Je ne finirais jamais si je n'arrêtais les mouvements de mon cœur, tant je suis émue et remplie de diverses...
Page 73 - ... personne. Ne les oubliez pas, ma fille : Dieu vous a envoyée en ce pays pour eux, car c'est son peuple, et son peuple qui a souffert depuis tant d'années. Accueillez-les avec charité, écoutez-les avec facilité, protégez-les avec assiduité ; vous le devez, car ils sont recommandables, non-seulement à cause des afflictions qu'ils ont reçues, mais encore davantage à cause de la religion pour laquelle ils ont pâti. En vous recommandant ceux-ci, je...

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