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Un mot est du féminin, quand il désigne la femme ou la femelle, comme une mere, une lionne, une fille, une louve.

Ensuite par imitation on a fait du masculin ou du féminin les autres substantifs, quoiqu'ils n'eussent aucun rapport ni à l'un, ni à l'autre sexe. Par exemple, le livre, le jeu, etc. sont masculin. La table, la plume, sont féminins, quoique ces substantifs ne puissent se dire ni de l'homme ni de la femme.

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Il y a deux Nombres, le singulier et le pluriel. Quand le mot ne désigne qu'une personne ou une chose, il est au singulier, comme l'histoire est utile, agréable.

Quand le mot désigne plusieurs personnes ou plusieurs choses, il est au pluriel. Ex. Les écoliers doivent aimer et respecter leurs maîtres.

On a aussi donné les deux genres et les deux nombres aux adjectifs, à l'article, aux pronoms, aux participes des verbes, parce que ces mots doivent se rapporter à des substantifs masculins ou féminins, singuliers ou pluriels.

DE L'ARTICLE

L'Article se place avant les noms communs: nous n'en avons qu'un dans notre langue ; c'est le masculin singulier, la féminin singulier, les pluriels des deux genres. Quand on peut mettre le ou un avec un substantif, il est masculin, et quand on peut mettre la ou uns', il est féminin. Exemple:

Le cœur, l'esprit, les mœurs, tout gagne à la culture.

Dans cet exemple, on met le avant cœur, parce que ce nom est masculin ; et l'on met la avant culture, parce que ce dernier mot est féminin.

I. REMARQUE. Le et la s'écrivent tous deux en cette sorte l' quand le mot qui suit commence par une voyelle ou un h qui ne se prononce pas. On dit, et l'on écrit l'amitié, F'entretien, l'homme, l'histoire, pour la amitié, le entretien, etc.

II. Comme les noms français ne changent point de terminaisons, il n'y a point de cas dans notre langue. Nous exprimons avec des prépositions, et sur-tout avec de et à, les rapports que les Grecs et les Latins exprimoient par les différentes terminaisons de leurs noms.

III. Du, des,au, aux, que l'on voit avant les noms masculins qui commencent par une consonne, sont mis pour de le, de les, à le, à les. Nous disons: Il est difficile de se faire aimer de tout le monde. La vertu est le plus beau de tous les biens, et il importe à tous les hommes de la pratiquer. Si nous ôtons les mots tout, tous, qui se trouvent entre de le, deles, à les, nous dirons alors: Il est difficile de se faire aimer du monde. La vertu est le plus beau des biens, et il importe aux hommes dela pratiquer.

Ainsi quand nous voulons joindre à ou de a l'article le avant un nom qui commence par une consonne, ou une haspirée, au lieu de dire de nous.disons du et au lieu de d le, nous.

le,

dirons au. Il est du devoir du Sujet d'obéir au Prince.

Il est de la gloire du héros de donner plus à la conduite qu'au hasard.

De les, à les, se changent en des, aux, voyez les exemples précédents.

DES NOMS DE NOMBRE.

Les Noms de Nombre expriment la quantité ou le rang des choses, comme, un, deux? etc. le premier, le second, etc. ils sont ou substantifs ou adjectifs.

ou'

Les nombres adjectifs sont ou Cardinaux ou Ordinaux.

Les Nombres Cardinaux ou Principaux, marquent le nombre des choses, et répondent à cette question: Combien y en a-t-il ? un, deux, trois, quatre, cent, mille, etc.

Les Nombres Ordinaux marquent l'ordre et le rang; ils répondent à cette question : Le quantieme est-il? le premier, le second, ou le deuxieme, le troisieme, etc.

Les nombres Cardinaux ou Principaux sont ainsi appelés, parce qu'ils sont les principes des autres nombres; et qu'ils servent à les former.

Les nombres Ordinaux se forment des Cardinaux en cette sorte. Si le nombre Cardinal finit en e, on change cet e en ieme: quatre', quatrieme, trente trentieme, etc. Si le nombre Cardinal finit par une consonne, on ajoute ieme deux, deuxieme, trois, troisieme, vingt et un, vingt et unieme.

Dans ceux en f, on change f, en v; neuf, neuvieme, dix-neuf, dix-neuvieme.

Les nombres Substantifs sont ou collectifs, ou distributifs, ou proportionnels.

Les collectifs marquent une certaine quantité de choses comme réunies. Ce sont une demi-douzaine, une huitaine, une neuvaine, une dizaine, une douzaine, une quinzaine, une vingtaine, une trentaine, une quarantaine une cinquantaine, une soixantaine, une centaine, un millier, un million, etc.

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Les Distributifs expriment les parties d'un tout, comme la moitié, le tiers, le quart, un cinquieme, etc. selon que la chose est partagée en deux, en trois, en quatre, etc.

Les Proportionnels sont le double, le triple, le quadruple, etc.

On forme les adverbes de nombre en ajoutant ment au singulier féminin des nombres Ordinaux; premiere, premiérement, seconde, secondement, etc.

DES DEGRÉS DE SIGNIFICATION OU DE COMPARAISON.

Les Adjectifs ont trois degrés de signification: le Positif, le Comparatif et le Superlatif. L'Adjectif est au Positif, quand il exprime simplement la qualité comme un homme poli, affable.

L'Adjectif est au Comparatif, quand, outre la qualité, il exprime la comparaison; comme meilleur, moindre, pire. Ces trois adjectifs expriment seuls une comparaison. Avant les

autres adjectifs, on met plus pour marquer un comparatif de supériorité; comme l'Asie est plus grande que l'Europe.

Moins avec l'adjectif, marque un comparatif d'infériorité; comme l'Afrique est moins peuplée que l'Europe.

Aussi avec l'adjectif, exprime un comparatif d'égalité; comme l'histoire est aussi utile qu'agréable.

L'Adjectif est au Superlatif, quand il exprime la qualité dans un très-haut, ou dans le plus haut degré.

Le Superlatif est de deux sortes, l'un Absolu, l'autre Relatif.

Le Superlatif absolu exprimé une qualité au suprême degré mais sans aucun rapport à une autre chose: pour lors l'adjectif est précédé de très, fort, ou bien. Ex. Lille, capitale de la Flandre Française, est une ville trèsbelle et fort marchande.

Le Superlatif relatif exprime la qualité dans le plus haut degré, avec rapport à quel que autre chose: pour lors on met le, mon ton, son, notre, votre, ou leur avant meilleur, moindre,pire, plus, moins; comme le mensonge est le plus bas de tous les vices. Son meilleur ami, leur moindre souci, notre plus grand ami. C'est comme s'il y avoit le meilleur de ses amis, ete.

Mais si avant meilleur, moindre, pire, plus ou moins, il n'y avoit que de, à, à de, ce seroient des comparatifs, et non des superlatifs. Ex. Pour se fortifier dans la vertu, il n'y a

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