Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

qu'après le verbe comme: On a commencé à suivre la bonne route. Nous nous sommes proposé d'étudier une science. J'ai entendu chanter cette cantate. J'ai vu jouer ces comédies; j'ai fait passer plusieurs dames, etc.

Mais on dira: La résolution que vous avez prise d'aller à la campagne me fait plaisir. Et en parlant d'une Dame qui passoit, qui peignoit, qui chantoit; Je l'ai vue passer, je l'ai vue peindre, je l'ai entendue chanter.

Dans ces dernieres phrases, c'est le participe qui régit le pronom; parce que l'antécédent du pronom peut se mettre immédiatement après le participe; comme: Vous avez pris la résolution. J'ai vu la Dame qui passoit, qui peignoit. J'ai entendu la Dame qui chantoit.

Voyez notre Grammaire Française, édition de 1763, p. 222 et suiv.

REMARQUES SUR LE PRÉSENT DE L'INDICATIF.

I. Le présent de l'indicatif s'emploie quelquefois pour un futur prochain. Ex. Il vous suit tout-à-l'heure ; il part demain pour Arras. c'est-à-dire, il vous suivra, il partira, etc.

Les présents des verbes aller et devoir suivis d'un infinitif, ont le même sens. Il va partir c'est-à-dire, il partira tout-àl'heure. Il doit partir, profecturus est.

de

Il ne fait, il ne faisoit que jouer, signifie, il joue, il jouoit sans cesse. Il ne fait que finir; il vient de finir, c'est-à-dire, il a fini il n'y a qu'un instant.

II. Le présent marque encore un futur, quand il est précédé de si, pour supposé que, Ex. Je vous irai voir si je me porte bien.

III. On se sert de présent au lieu du passé, pour donner plus de vivacité à ce qu'on raconte, comme dans ce récit d'une tempête. Des que la flotte est en pleine mer, le ciel commence à se couvrir de nuages ; les éclairs brillent de toute part, le tonnerre gronde, la mer écume, les flots s'entrechoquent, les abymes s'ouvrent, les vaisseaux perdent leurs voiles, leurs mâts, leurs gouvernails; et vont se briser contre les bancs et les rochers.

IV. Quand on se sert du présent pour le passé, il faut que les verbes qui ont rapport à ces présents, soient aussi au présent. Les phrases suivantes ne sont pas correctes.

Le Centurion envoyé par Mucien, entre dans le port de Carthage; et dès qu'il fut débarqué, il éleve la voix, etc. Il falloit, et dès qu'il est débarqué, il éleve la voix.

Ils vinrent en diligence et de grand matin, avant que le jour fût bien décidé, ils entrent avec violence dans le palais de Pison. Il falloit ils viennent en diligence; et de grand matin, avant que le jour soit bien décidé, ils entrent, etc. ou, ils vinrent..... avant que le jour fût bien décidé, ils entrerent etc.

Tandis que le Cardinal (Mazarin) gagnoit des batailles contre les ennemis de l'Etat, les siens particuliers combattent contre lui. Il falloit, tandis que le Cardinal gagne des

batailles

batailles contre les ennemis de l'Etat, les siens combattent contre lui.

REMARQUES SUR LES TEMPS DE L'INDICATIF, PRÉCÉDÉS DE LA CONJONCTION que.

I. Quand l'imparfait de l'indicatif est précédé d'un présent ou d'un futur et d'un que, alors il désigne un passé. Ex. Vous n'ignorez pas que les premiers chrétiens étoient remplis d'une foi vive et d'une ardente charité.

II. L'imparfait de l'indicatif désigne un présent, quand il est précédé d'un imparfait, d'un, parfait, d'un plusque parfait, ou d'un conditionnel. Ex. On disoit, ou l'on a dit de l'éloquent Périclès, qu'il éclairoit, qu'il tonnoit qu'il portoit une foudre sur la langue.

[ocr errors]

Dès qu' Ariste eut dit que la proposition de Thémistocle étoit injuste, tout le peuple s'écria qu'il n'y falloit plus penser.

EXCEPTION. L'imparfait désigne un passé, quand il marque une chose passée avant celle qui est exprimée par le premier verbe. Vous avez sans doute lu dans l'Histoire, que les Egyptiens étoient fort superstitieux, et qu'ils adoroient jusqu'aux légumes de leurs jardins. Si vous aviez étudié l'Histoire Romaine vous sauriez que Rome étoit d'abord gouver née par des Rois.

En ce cas on peut, sans changer le sens de la phrase, substituer un passé à l'imparfait. Vous avez lu que les Egyptiens furent trèssuperstitieux, et qu'ils adorerent, etc. Si vous aviez étudié, vous sauriez que Rome

F

a été ou fut d'abord gouvernée par des Rois. III. Quand le premier Verbe est à l'imparfait ou au parfait, on met le second à l'imparfait, si l'on veut marquer un présent ; je croyois, j'ai cru, j'avois cru que vous vous appliquiez à l'étude.

Au plusque-parfait, si l'on veut marquer un passé. Darius dans sa déroute, réduit à boire d'une eau bourbeuse et infectée par des corps morts, assura qu'il n'avoit jamais bu avec tant de plaisir.

Au conditionnel présent, si l'on veut marquer un futur simple. Platon disoit que les peuples seroient heureux, si le bien public étoit le seul objet de ceux qui gouvernent l'état.

Si donc vous avez à traduire, soror dicebat se venturam esse, vous traduirez : ma sœur disoit qu'elle viendroit, et non pas, qu'elle viendra, etc.

IV. Quoique le premier verbe soit à l'imparfait ou au parfait, le second peut se mettre au présent, quand ce second verbe exprime une chose vraie dans tous les temps. Ex. Un sage de la Grece soutenoit que la santé fait la félicité du corps ; et le savoir, celle de l'esprit.

Ovide a dit que l'étude adoucit les mœurs, et qu'elle efface ce qu'il y a en nous de grossier et de barbare.

REMARQUES SUR L'IMPÉRATIF.

1. Me, te, moi, toi, peuvent se trouver entre un impératif et un infinitif, comme,

venez me voir, va te laver ; laissez-moi faire ; fais-toi friser. On emploie me, te, quand le verbe à l'imperatif est sans régime simple, comme, venez, va; et l'on se sert de moi toi, quand il est actif avec régime simple comme, laissez, fait.

II. On dit, rendez-vous-y; envoies-y moi; donnes-toi le nécessaire ; donnez-m'en; donne-t'en. Observez la même chose avec les autres verbes.

Envoyez-m'y ou moiz-y; donne-t'y ou donnez-moiz-en; donne-toiz-en

toiz-y

sont des barbarismes.

DE L'EMPLOI DE L'INDICATIF ET DU SUBJONCTIF.

I. On emploie l'indicatif après que, quand par le verbe on veut marquer absolument une chose qui est, qui étoit, qui a été, qui sera, qui seroit ou qui auroit été.

Pendant que M. de Turenne commandoit en Allemagne, une ville neutre qui crut que Parmée du Roi alloit de son côté, fit offrir à ce Général cent mille écus pour l'engager à prendre une autre route: Je ne puis en conscience accepter cette somme, répondit M. de Turenne, parce que je n'ai point eu intention de passer par cette Ville.

Il s'est comporté de telle sorte, ou de telle maniere, qu'il a mérité l'estime des gens de bien. Fl a pris de fort justes mesures en sorte qu'il n'aura rien à se reprocher, si l'affaire ne réussit pas.

« PreviousContinue »