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L'Académie semble indiquer que le mot endenté ne se dit que dans cette phrase: bouche bien ou mal endentée. La Fontaine l'emploie d'une manière plus générale, et je crois qu'il serait d'un bon usage surtout dans le style familier et badin.

Page 89, ligne dernière, ajoutez aux auteurs à consulter : VOLTAIRE, Comment. sur Corneille.

Page 93, ligne 11, ajoutez: Il a été employé dans le même sens par quelques anciens auteurs.

Leurs courses entre-suivies

Vont comme un flux et reflux.

RACAN. La venue du printemps, ode.

Page 95, ligne 13, ajoutez: Si l'on en croit quelques grammairiens, le mot érudition aurait été inventé, ou du moins introduit dans la langue française, par l'abbé de Pons, né en 1683, mort en 1733, et dont les œuvres ont été imprimées à Paris, 1738, 1 vol. in-12. L'abbé de Pons est, disent-ils, le premier qui se soit servi de ce mot dans un article du Mercure. On voit, par le passage de La Fontaine, cité plus haut, que cette assertion est inexacte. Érudition se trouve également dans La Bruyère, Carac!., ch. 1.

Page 97, ligne 1. Après ces mots : l'employer avec succès, ajoutez faire estime était à cette époque d'un usage général. Messieurs de l'Académie s'en servent dans leurs Sentiments sur le Cid. «Ils (les auteurs) ne peuvent avec justice « désirer de lui qu'il fasse la même estime des fausses beautés que des vraies. >>

Page 99, ligne 4, après ces mots: Dict. Breton, col. 843, ajoutez ce vieux mot a été employé par Chaulieu ;

Or, en ce temps, Amour et moi chétif,
Pour certain cas étions en grand étrif.

Vers pour Mad. de Valois.

Il serait peut-être bon à renouveler dans le style léger et badin.

Page 101, ligne 12, après ces mots : nos anciens écrivains, ajoutez La Bruyère s'en est également servi.

Je conseille à un auteur de ne choisir pour exemplaires que ces sortes d'ouvrages, où il entre de l'esprit, de l'imagination, ou mème de l'érudition.

Caract., ch. 1.

Page 102, ligne 13, après ces mots : se prend toujours en mauvaise part, ajoutez : et répond en quelque sorte à ces manières de parler sentir la hart (CLÉM. MAROT), sentir 'échelle (MOLIÈRE, l' Avare, act. II, sc. 1, etc.). Je pense donc, avec les auteurs du Dictionnaire de Trévoux....

Page 108, après la dernière ligne, ajoutez: Ce mot a été par Montaigne dans le sens de virginité.

Et peut-on marier ma fortune à celle de Quartilla, qui n'avoit point mémoire de son fillage.

Ess., liv. III, ch. 13.

Page 112, ligne 21, ajoutez : La croyance aux follets est encore en vigueur chez les paysans russes. Voyez Hip. MasCLET, trad. des fables de Krylof, Moscou, 1828, liv. VII, fab. 15, p. 263, notes.

Page. 117, après l'article GALER, v. a., ajoutez :

GALERIE, s. f.

FAIRE SES GALERIES, locution familière, se dit d'un endroit que l'on fréquente habituellement.

Des fossés du château faisant leurs galeries.

Liv. III, fabl. 12.

Selon feu Ch. Nodier, le mot galerie est, dans cette locution, formé du vieux français galer, se réjouir; opinion qui a été adoptée par M. Géruzez. Malgré ces deux respectables autorités, j'estime qu'il est plus naturel de croire que la locution faire ses galeries est une allusion aux galeries qui ornent les grands hôtels et quelques monuments publics, ou

peut-être à celles du Palais qui, sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, étaient le lieu de réunion habituelle de la haute société. Voyez la comédie de P. Corneille, intitulée : la Galerie du Palais.

Page 120, ligne 20, après l'article GESINE, ajoutez :

GIBOYEUR, s. m.

Quand l'adroit giboyeur a, d'une main cruelle,
Fait mourir à ses yeux l'objet de ses amours;

Adonis. Poëme.

Le Dictionnaire de l'Académie signale ce mot comme vieux. J'ajouterai que, du moins à mon avis, il ne peut s'employer que dérisoirement.

Page 137, ligne dernière, après la citation de La Fontaine, ajoutez :

Fille du Styx, huissière d'Atropos.

VOLTAIRE. Puc., ch 5.

Page 140, ligne 11, ajoutez: Je ferai observer en passant que l'adjectif impatient, avec un verbe pour régime, se dit plus ordinairement d'une personne qui désire, avec une ardeur désordonnée, de parvenir à un but: impatient d'arriver, etc.; avec un substantif, il signifie : celui qui ne souffre, qui ne supporte pas volontiers. « Impatient du joug et de la contrainte.» BALZAC. Socrate chrest., Épît. dédicat.

Page 142, ligne 1, après ces mots: dans son roman de Gil Blas, ajoutez liv. II, ch. 4.

Page 149, fin art. JUPON, ajoutez: Consultez sur cet emploi du mot jupon, jupe, Note sur la satire 10 de MATH. REGNIER; OEuv., Lond., 1746, in-12, t. 1, p. 173.

Page 151, ligne 7, après la citation de Marot, ajoutez :

L'autre fut un langard, révélant les secrets.

MATH. REGNIER. Sat. 14.

Page 153, après l'article LÉGATION, ajoutez :

LÉGITIME, adj. des deux genres.

La Fontaine prend ce mot dans le sens de exact, conforme
aux règles :

Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes.

Liv. I, fab. 2.

Je vous arrête à cette rime,

Je ne la tiens pas légitime,

Liv. II, fab. 1.

Cette acception, donnée au mot légitime, me paraît un
peu hasardée.

Page 157, ligne 6, après ces mots: de longtemps je ne
ferai telle chose, etc., ajoutez: Nos anciens écrivains l'ont,
comme La Fontaine, employé sans négation, et pour dési-
gner un temps passé :

La pluie qui avoit batu les blez de lonc temps, les avoit fait germer.
JOINVILLE. Hist.; édit. de la Bibloth., p. 29.

Page 163, après l'article MAIS, ajoutez :

MAJESTÉ, s. f.

Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté

Ne se mette point en colère.

Liv. I, fab. 10.

Si l'on a égard à l'espèce de hiérarchie que les fabulistes
ont établie, les titres de Sire et de Majesté n'appartiennent
qu'au lion parmi les quadrupèdes, et à l'aigle parmi les
oiseaux; mais il est facile de s'apercevoir ici que l'agneau,
qui a tout à craindre du loup, cherche à le flatter et à adoucir
sa colère en lui donnant, de courtoisie, un titre auquel il n'a
point de droit, comme les gens du peuple, en Italie, prodi-
guent le titre d'eccellenza à toutes les personnes dont ils
attendent quelque faveur. - Selon, Robertson, Charles-Quint
est le premier monarque qui ait pris le titre de Majesté, lors-
qu'il fut nommé empereur en 1519. Avant lui, les rois ne
prenaient que ceux de Grandeur ou de Gráce. Les autres

souverains ne tardèrent pas à l'imiter. Consultez ROBERTSON, Hist. de Charles Quint, liv. I.

Page 166, à la fin de l'article MARTIN, ajoutez il serait possible aussi que l'origine de ce nom remontât jusqu'au roman du Renard. Isangrin (le loup) ravage le troupeau de maître Martin: celui-ci lui tend un piége dans lequel tombe le loup. Martin survient, et lui dit qu'il va bientôt lui apprendre, au moyen de son bâton, « comment maître Martin a nom. » Cela dit, il étrille mon drôle d'importance.

Page 169, ligne 25, ajoutez : L'adjectif méme se rencontre souvent sous la même forme dans les écrivains de cette époque.

Il éleva votre âme avec même tendresse.

P. CORNEILLE. Cinna. Act. V, sc. 2, etc.

Page 170, avant l'art. MÉPRIS, ajoutez :

MÉNAGE, économie, épargne.

Lui, berger, pour plus de ménage,
Auroit deux ou trois mâtinaux.

Liv. 8, fab. 18.

L'Académie admet, sauf une légère nuance, le mot ménage, sous cette acception qui a donné naissance à la locution familière vivre de ménage, employée plaisamment par Molière.

MARTINE.

Qui me vend pièce à pièce tout ce qui est dans le logis.

C'est vivre de ménage.

SGANARELLE.

Médecin malgré lui. Acte I, sc. 1.

Dans toute autre circonstance, ce jeu de mots paraîtrait froid et de mauvais goût; mais ici, c'est un trait de caractère. Sganarelle est le type de l'homme du peuple, gai, jovial, goguenard: or, on sait que le peuple ne se fait pas faute des quolibets de cette espèce.

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