,,il y répondroit, non feulement,,d'avances qu'il ne dût faire pour "" 29 "2 achevé de me défabufer, & je ,,qu'il ne le pourroit fuivre, &,,mon fujet. Je vous supplie de A Chazeu, 30 Mai, 1673. Lettre de Mr. DESPREAUX *Cette Lettre a été imprimée dans la premiere partie des Nouvelles +Cette Lettre n'a pas été imprimée. §. On fe trompe. On la trou „Elle eft fi pleine d'honnêtetés &,,avec vous: & puifque l'occafion ÉPITRE V。 A M. DE GUILLERAGUES, SECRETAIRE DU CABINET. la Cour, & Maître en l'art de plaire, SPRIT né Lue fujet de cette Épître eft la Con- GUILLERAGUES, à qui elle eft noiffance de foi-même. L'Auteur adreffée, étoit de Bourdeaux, où il fait voir, que cette connoiffance eft avoit été Premier Président de la la fource de notre félicité: ce n'eft Cour des Aides. En ce temps-là il ni l'ambition, ni les richeffes, ni fe fit connoître à Mr. le Prince de les Sciences, ni enfin les biens ex- Conti, Gouverneur de Languedoc, térieurs, qui peuvent nous rendre qui le fit Secretaire de fes Commanheureux dans le monde : notre bon- demens, & l'obligea de quitter la heur dépend uniquement de nous; Province. Il eut l'agrément du Roi, & c'eft dans nous-mêmes que nous pour la charge de Secretaire de la devons le chercher. Cette réflexion Chambre & du Cabinet de Sa Ma a été faite par un Écrivain célèbre. * jefté; & pendant quelque temps il Nous cherchons, dit-il, notre bonheur eut la direction de la Gazette. Il hors de nous-mêmes, & dans l'opi- n'y avoit perfonne à la Cour, qui nion des hommes que nous connoiffons eût plus de Politeffe, qui parlât plus flatteurs, peu finceres, fans équité, agréablement, qui entendit mieux pleins d'envie, de caprices, & de pré- la fine raillerie, ni qui fût plus ventions: quelle bizarrerie! Cette généralement aimé, que Mr. de Epitre fut compofée en 1674. & pu- Guilleragues. Au mois de Decembliée l'année fuivante. Mr. de bre 1677. le Roi le nomma Ambassa * Caractères de LA BRUYÈRE, chap. de l'Homme p. 395. 10 Que mes cheveux plus noirs ombrageoient mon vifage. Que tout, jufqu'à Pinchêne & m'infulte & n'accable, Ainfi donc Philosophe à la Raison foûmis, deur à Conftantinople, où il alla IMIT. Vers 2. Qui fais & parler & te taire.] Perfe, Satire IV. v. 5. Dicenda tacendaque calles. IMIT. Vers 3. Apprends-moi, fije dois ou me taire ou parler.) Scaliger le pere commence ainfi une Satire: At melius fuerat non fcribere; namque tacere Tutum femper erit. VERS 10. Que mes cheveux plus noirs ombrageoient mon vifage.) L'Auteur portoit alors fes cheveux, qui commençoient à blanchir. VERS 13. Bientôt s'en va frapper à fon neuvieme luftrc.) Un luftre eft l'efpage de cinq ans: ainfi le huitieme luftre comprend les années qui font depuis trente- cinq jusqu'à quarante. L'Auteur compofa cette Epitre à trente-huit ans: il'en avoit environ quarante, quand il la donna au Public; & par conféquent il approchoit de fon neuvieme luftre; c'est-à-dire, de fa quarante-unieme année. VERS 17. Que tout jufqu'à Pinchêne, &c.] Voyez la Remarque fur le vers 163. du cinquieme Chant du Lutrin, où il eft parlé de PINCHÊNE. Il avoit écrit quelque chofe contre notre Auteur, mais il ne fentit point la force de ce trait de Satire: ayant cru au contraire, que Mr. Despreaux lui demandoit grace en cet endroit, & il en tiroit vanité. 25 C'est l'Erreur que je fuis; c'est la Vertu que j'aime. Que Rohaut vainement féche pour concevoir, S. Mr. Despreaux a fait dans ce vers & dans les fuivans deux ou trois fautes très - confidérables. 1. L'Aftrolabe n'eft pas un Inftrument propre à obferver fi le Soleil eft fixe, où s'il tourne fur fon axe, 2. Etre fixe par rapport au Soleil, & tourner fur fon axe, ne font pas deux chofes oppofees; car le Soleil eft fixe, & il tourne en même temps fur fon axe: il n'y a donc point là d'alternative. Madame de la Sabliere avoit raifon d'en reprendre Mr.Despreaux,qui eût beaucoup mieux fait de profiter de la Critique de cette Dame, que de s'en venger, en la dépeignant comme une Savante ridicule dans fa X. Satire. Voyez la Rematque fur le Vers 429. de cette Satire. Du MONTEIL. VERS 30, Si Saturne à nos yeux peut faire un parallaxe.) Les Aftronomes appellent Parallaxe, la diffé rence qui eft entre le lieu véritable d'un Aftre, & fon lieu apparent; c'est-à-dire entre le lieu du Firmament auquel l'Aftre répondroit s'il étoit vû du centre de là Terre; & le lieu auquel cet Aftre répond étant vû de la furface de la Terre. Cette différence ou Parallaxe eft d'autant plus grande, que l'Aftre eft plus près de l'Horifon, & qu'il eft moins éloigné de la Terre. Ainfi, il n'y a point de Parallaxe, quand l'Aftre eft fur notre tête; & la grande diftance qu'il y a entre Saturne & la Terre, fait que la Parallaxe de cette Planete n'eft prefque pas fenfible à notre égard. Tous les Aftronomes font le mot de Parallaxe, du genre féminin. Notre Auteur auroit pu dire: Si Saturne à nos yeux fait une Parallaxe. Mais il a préfére l'autre maniere comme plus poëtique. S. Le mot de Parallaxe eft toûjours féminin, & jamais masculin, comme l'a fait Mr. Despreaux, qui n'en favoit apparemment pas le genre. Cela eft bien plus vraisemblable, que de dire, comme fait le Commentateur, que Mr. Despreaux 4 préfére le mafculin comme plus poëtique. Les Poëtes ne fe font jamais donné la liberté de changer les gen. res à leur fantaifie; & Mr. Des |