ÉPITRE IV. AU ROI. Lues marques de bonté & de diftin- EN N vain, pour Te louer, ma Mufe toûjours prête, 5 Des Villes, que Tu prends, les noms durs & barbares Et, l'oreille effrayée, il faut depuis l'Iffel, R v 265 * Voyez la note fur le dernier vers de l'Épitre 1. Ibid. Il faut depuis l'Iffel, &c.) Riviere des Pays - Bas, qui fe Pour trouver un beau mot, courir jufqu'au Teffel. Oferoit approcher des bords du Zuiderzée? Zutphen, Wageninghen, Harderwic, Knotzembourg; jette dans le Zuider-zée, ou la Mer du Sud. Cette Riviere reçoit les eaux du Rhin par un canal qui fut tiré depuis Arnheim jufqu'a Doesbourg, par Drufus, Pere de l'Empereur Claude, & de Germanicus. Le Prince d'Orange, qui comman de Frife, d'Over-Iffel, de Gueldre & de Hollande. Anciennement c'étoit un Lac & des Marais, formés par la branche Septentrionale du Rhin jointe à l'Iffel; & les anciens Géographes le nommoient Flevus, ou Flevilacus. Les eaux de doit les Troupes des Hollandois, la Mer ont dans la fuite couvert & abandonna l'isel, le 22. de Juin, inondé tous ces marais, & il s'en 1672. eft formé le Zuider-zée: Mare Au VERS 8. ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ VERS II. Courir jufqu'au frinum, Sinus Auftrinus. En Fla Teffel.) Isle de la Hollande, dans mand, Zuid, fignifie le Sud; & Zée, rOcéan Germanique, à l'entrée du la Mer. Golphe nommé le Zuider-zée. VERS 15. Affiéger Doës Aborder Woër-bourg.] Les Hollandois prononcent den ?) Ville du côté de Hollande, Dousbourg: Ville du Comité de Zutfituée fur le Rhin. phen, fituée à l'endroit où les eaux Au du Rhin fe joignent à l'Iffel par le feul nom de Heusden?) Dans les canal de Drufus: Drufiburgum. Cette premieres éditions on Ville fut prife le 22. de Juin, 1672. lifoit : Narden. par MONSIEUR, Frere du Roi. CHANG. Vers 12. Ibid. Au feul nom de Heusden?) Autre ville de la même Province près de la Meufe. VERS 14. Des bords du Zuiderzee.) Le Zuider-zée eft un grand Golphe entre les Provinces VERS 16. Zutphen, Wageningen, Harderwic, Knotzembourg.] Zutphen: Ville Capitale du Comté de Zutphen, prife par MONSIEUR, le 26. de Juin. Wageninghen, Harderwic: Villes du Duché de Gueldre, 20 Le vers eft en déroute, & le Poëte à fec. Encor, fi Tes exploits, moins grands & moins rapides, Laiffoient prendre courage à nos Mufes timides, Peut-être avec le temps, à force d'y rêver, Par quelque coup de l'Art nous pourrions nous fauver. 25 Mais dès qu'on veut tenter cette vafte carriere, Pégafe s'effarouche & recule en arriere: Mon Apollon s'étonne & Nimegue eft à Toi, 30 Il faut au moins du Rhin tenter l'heureux paffage. Unies; & en 1679. entre la France & l'Empire. VERS 28. Au Camp devant Orfoy.) Ville & place forte fur la rive gauche du Rhin, dans le Duché de Clèves. Au commencement de la Campagne, le Roi fit affiéger Orfoy, le premier de Juin, & le prit en deux jours. Sa Majefté tint longtemps fon Camp devant cette Place après qu'elle eut été prife, de forte que les Gazettes & les Lettres particulieres, datoient toujours, du Camp devant Orfoy. C'eft à quoi l'Auteur fait allufion. CHANG. Vers 31. Un trop jufte devoir &c.) Premieres éditions: Mufes, pour le tracer, cherchez tous vos crayons. Au pied du mont Adulle, entre mille roseaux, VERS 39. Au pied du mont Adulle.) Montagne, d'où le Rhin prend fa fource: Adula felon Ptolémée, & Strabon. On l'appelle maintenant le Mont St. Godart. Le Poëte a employé le nom ancien, foit parce qu'il eft plus beau & plus poëtique, foit auffi parce que voulant parler du Dieu du Rhin & des Naiades il auroit fait un anachronisme poëtique s'il en avoit ufé autrement. Le lieu particulier où eft la principale Source du Rhin (car il y en a deux) eft une montagne qui fait partie du Mont St. Godart, & qui eft appellée Vogel-berg, ou Monte d'Uccello: le mont de l'Oifeau: Avicula. Ce dernier mot a été peutêtre formé d'Adula. VERS 50. A de fes bords fameux flétri l'antique gloire.) MOLIERE n'approuva pas ce vers, parce qu'il fignifie, que la préfence du Roi a deshonoré le Fleuve du Rhin. L'Auteur lui représenta, que ce font les Naïades de ce Fleuve qui parlent VERS 51. Que Rhimberg & Wefel Villes font fituées fur le Rhin: terraffés en deux jours.) Ces deux l'une fur la rive gauche du Fleuve, & l'autre fur la rive droite. Wefel eft une Ville du Duché de Cleves, qui appartenoit aux Hollandois depuis l'an 1629. & le Prince de Condé la prit le 4. de Juin, 1672. après auffi fous la domination des Holdeux jours de Siege. Rhimberg étoit landois, & fut pris le 6. du même mois. VERS 55. Il marche vers Tholus.) Village fur la rive gauche du Rhin au-deffus du Fort de Skink, à la pointe du Bétaw. Tolhuis, en Il voit fuir à grands pas fes Naïades craintives, Il apprend qu'un Héros, conduit par la Victoire, so A de fes bords fameux flétri l'antique gloire; Que Rhimberg & Wesel, terraffés en deux jours, Et depuis ce Romain, dont l'infolent paffage Sur un pont en deux jours trompa tous tes efforts, LangageFlamand, fignifie: un Bureau faifant la guerre dans les Gaules, paffa deux fois le Rhin pour aller châtier les Peuples d'Allemagne, qui avoient envoyé du fecours aux Gaulois. La premiere fois fon armée paffa fur un pont, pour la conftruction duquel il employa dix jours de temps, * & non pas deux jours, comme le dit ici notre Poëte. Je VERS 57. Il a de Jupiter la taille & le vifage.) Louis XIV. eft ici comparé à Jupiter, mais c'eft à Jupiter foudroyant & exterminateur. Ainfi cette comparaifon eft bien plus glo- lui fis faire cette obfervation, dans rieufe que file Poëte avoit dit, que une Lettre que je lui écrivis le 4. le Roi reffembloit au Dieu Mars d'Avril, 1703.,,Au fond cette circomme quelques Critiques le vou-,,conftance eft affez indifférente, lui loient: car Mars n'eft qu'un Dieu,,difois-je, mais il femble que vous fubalterne. Homere donne au Roi,,auriez dû marquer un peu plus Agamemnon, la tête & les yeux de ,,d'exactitude dans le fait hiftorique. Jupiter quand il lance la foudre,,,Elle tourne même à la gloire du Iliade II. v. 478. ,,Roi, qui a fait en un moment, ce ,,que le plus grand Capitaine de VERS 5S. Et depuis ce Romain,,,l'Empire Romain n'a pu faire dont l'infolent paffage, Sur un pont,,qu'en dix jours, & avec le secours en deux jours &c.) JULES CESAR „d'un pont.“ * Comment. de Céfar, L. 4. ch. 2, & L. 6. Plutarq. Vie de Jules Céfar, sh. 7. |