BULLETIN

DE

L'AGENCE FINANCIÈRE.

DES ASSURANCES

Nous avons la satisfaction d'annoncer à nos clients et à nos lecteurs que M. Alfred Bécourt, ancien directeur-gérant de la Caisse centrale des assurances vient d'être nommé administrateur-directeur adjoint de l'Agence financière des assurances, en remplacement de M. A. Vauzanges, dont nous avons annoncé la retraite.

REVUE FINANCIÈRE

Depuis un mois, la situation du marché des assurances n'a pas subi de modifications sensibles; les transactions sont sans importance et les cours demeurent sans variations appréciables sur la plupart des valeurs.

Mais il n'est pas téméraire de penser que cette atonie ne se prolongera pas au delà de la période, dans laquelle nous entrons, des assemblées générales. Ce n'est pas, en effet, un cas spécial au moment actuel que le ralentissement des transactions. De tout temps, vers l'époque des réunions d'actionnaires, les vendeurs se sont faits rares, chacun désirant encaisser, sous forme de dividendes, le revenu de son capital. L'atonie présente n'a donc pas lieu de nous préoccuper outre mesure, malgré les prédictions sinistres de quelques

pessimistes par tempérament qui oublient volontiers les temps, assez proches, cependant, où ils conseillaient l'achat des valeurs d'assurances, avec une conviction dont leur système de dénigrement actuel donne la mesure, mais qui n'en avait pas moins alors l'apparence d'une parfaite sincérité.

Quoi qu'il en soit, nous croyons que le public fera bien de se méfier quelque peu des renseignements qui lui parviennent, depuis quelque temps, sur certaines Compagnies dont les actions sont dépréciées dans des proportions presque invraisemblables, par une spéculation qui nous paraît tout au moins imprudente. Nous considérons comme très regrettables, également, certaines affirmations formulées à la légère sur des faits qui ne sont rien moins qu'acquis et qui prouvent, chez leurs auteurs, peut-être une grande science divinatoire, mais assurément un manque complet de renseignements sérieux. Avant même que les inventaires soient clos, on affirme qu'il y aura ou qu'il n'y aura pas de dividende, que telle Compagnie a fait tant de bénéfices, que telle autre solde en perte. Il nous paraîtrait plus sage d'attendre, tout au moins, les documents officiels; la spéculation aurait moins beau jeu, c'est vrai, mais les perturbations du marché seraient moins profondes et nous estimons que tout le monde y gagnerait. Les écarts subits et quelquefois considérables qui affectent les meilleures valeurs comme les plus mauvaises, ont pour premier effet de jeter le trouble dans le public, d'inspirer la méfiance et, par conséquent, de paralyser les transactions confiées à la bonne foi des intermédiaires.

Vie. La Générale, la Nationale, l'Urbaine, la Foncière sont en hausse assez marquée. Il y a hausse également, mais d'un caractère spécial, sur les titres du Crédit Viager, qu'on a fait coter, momentanément du moins, 350 francs, et même davantage; malheureusement, c'est un feu de paille.

En général, les titres des jeunes Compagnies sont faibles, spécia lement ceux du Patrimoine, de la France, du Nord, du Progrès National, etc. Il faut songer à de sérieuses réformes dans les frais d'exploitation de cette branche.

A la Nationale, l'à-compte sur le dividende de l'exercice biennal 1882-83 est fixé à 250 francs.

Accidents. Cours presque invariables. Le dividende du Soleil paraît devoir être d'au moins 12 francs; celui de la Générale accidents sera de 6 fr. 25.

Incendie.

Les cours n'ont guère varié depuis un mois.

Le Phénix vient de mettre en distribution un dividende de 125 fr. pour le 2o semestre 1882. On annonce que le dividende de la Providence sera de 325 à 350 francs; celui du Soleil de 100 francs ; celui de l'Aigle, de 110 francs; celui de l'Union de 400 francs.

Le dividende de la Nationale est fixé à 900 francs, sur lesquels un à-compte de 300 francs a été payé en janvier.

Assurances maritimes. Nous enregistrons, sous la rubrique Ventes publiques, les seules négociations réalisées depuis un mois en titres de cette branche, sauf le petit courant d'affaires auquel donnent toujours lieu l'Armement et la Foncière-transports.

L'exercice 1882 s'est soldé, pour la Compagnie Sécurité, par un bénéfice net de 46,035 francs, sur lesquels il sera distribué aux actionnaires, à titre de dividende, une somme de 30,900 francs. C'est, sur un capital versé de 375,000 francs, un peu plus de 8 p. 100. L'exercice 1881 avait été moins heureux. Aucune distribution de dividende n'avait été faite.

Les actionnaires de la Compagnie d'assurances maritimes La Mer ont tenu leur assemblée annuelle le 20 mars dernier. Les comptes de l'exercice 1882 ont été approuvés.

Les primes nettes des risques éteints se sont élevées à 231,087 fr. ; divers autres encaissements ont porté le total des recettes à 259,293 fr. Aux dépenses figurent:

Les sinistres pour 154,116 francs; les courtages et escomptes pour 31.875 francs; les frais généraux pour 14,932 francs.

L'exercice s'est soldé par un bénéfice de 53,540 francs, qui a permis de réduire à 25,390 francs les pertes léguées par les exercices précédents.

Les actionnaires de la Vigie ont approuvé les comptes de 1882 dans leur assemblée générale du 27 mars.

Sur 823,960 francs de souscriptions en primes pendant l'exercice et de risques en cours au 31 décembre 1881, il y a eu 531,313 francs d'extinctions nettes en 1882, ce qui laisse 292,647 francs de primes pour les risques en cours au 31 décembre de cette année.

Le compte de profits et pertes a présenté au débit 537,073 francs pour primes éteintes et intérêts, et au crédit 534,121 francs pour pertes et frais, soit un bénéfice de 2,952 francs.

L'assemblée générale ordinaire des actionnaires de l'Indépendance maritime a eu lieu le 31 mars. Les comptes de l'exercice 1882 présentent les résultats suivants :

Le bénéfice de l'année a été de 31,551 fr. 45 sur lesquels 5,500 francs ont été distribués aux actionnaires comme dividende sur les 50,000 francs versés.

Les réserves au 31 décembre 1882, statutaire et spéciale, formaient un total de 18,376 fr. 81.

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Compagnies étrangères. Le Phénix Espagnol est faible à 430 francs; La Baloise (incendie) vaut 1,000 francs, le dividende est fixé à 60 francs. La Baloise (vie) est à 500 francs; le dividende sera de 30 francs. La Baloise (réassurance) distribuera 4 francs, et la Baloise (transports) 16 francs. L'Helvetia (incendie) distribuera 125 francs, soit 25 francs de plus que l'année précédente. Par contre, l'Helvetia (transports) ne donnera que 80 francs au lieu de 310 francs.

La Franco-hongroise fait annoncer un dividende de 6 fr. 25, payable le 1er juillet prochain; on ne connait pas encore celui de l'Austrohongroise.

Les Assurances générales de Trieste et Venise donneront probablement 255 francs.

VENTES PUBLIQUES.

16 mars 1883 (M° Duluard, notaire à Paris). -- Six actions du Lloyd français ont été adjugées à 370, 410 et 420 francs l'une, soit, en moyenne, frais compris, à 420 fr. 50 l'une; cinq actions de la Compagnie Centrale (maritime) ont été adjugées à 210, 230, 270, 285 et enfin 290 francs; le prix moyen ressort, frais compris, à 265 francs, par action libérée de 1,175 francs.

On offrait, dans la même séance, deux actions de l'Indemnité (maritime) en liquidation, au prix de 50 francs l'une, et quatre actions

de la Chambre d'assurances maritimes, aussi en liquidation, au prix de 12 fr. 50 l'une. Ces actions n'ont pu être adjugées, faute d'amateurs.

5 avril 1883 (M. Besnard, notaire à Versailles). Une action de la Nationale (incendie), a été adjugée à 14,660 francs, soit 15,100 francs avec les frais. Le vendeur s'était réservé le dividende de 1882. Une action de la Compagnie d'assurances générales maritimes a été adjugée à 5,020 francs, soit 5,200 francs avec les frais.

INFORMATIONS DIVERSES.

La Nationale (incendie).

Le sous-directeur de la Nationale

(incendie) M. Vaney vient d'être nommé directeur, en remplacement du regretté M. Monnerot et M. Ollier, inspecteur général, a été promu aux fonctions de sous-directeur.

L'Aigle-Incendie.-Les titulaires de quatre actions sont convoqués en assemblée générale ordinaire et extraordinaire pour le mardi 17 avril, au siège social, 44, rue de Châteaudun. L'assemblée extraordinaire a pour but de proroger la durée de la Société qui expire en 1893 et de transformer la Compagnie en Société anonyme libre.

Par suite de cette dernière décision, les actions sur lesquelles il n'a été versé que 100 francs devront être libérées du quart, soit 125 francs.

Ce complément de versement, qui représente 100,000 francs, sera pris sur la réserve pour éventualités, qui s'élève actuellement à 776,084 francs.

La Centrale (incendie). L'assemblée du 24 mars a abouti, non sans peine, à un maigre résultat l'élection d'un nouveau Conseil d'administration, qui vient d'adresser aux actionnaires la circulaire suivante :

Monsieur, après la lecture du rapport de la Commission spéciale que vous avez nommée dans l'Assemblée extraordinaire du 4 décembre 1882, et après la discussion qui a eu lieu à la suite, les cinq membres présents de votre Conseil d'administration, MM. Meunier, Péligot, Levylier, Prévot et Truelle SaintEvrou, ont donné leur démission qui a été acceptée par l'Assemblée générale.