C'est par ces procédés, qui se passent de commentaires, que l'on arrive à faire ressortir une différence de près de plusieurs millions entre le bilan de 1881 et celui de 1882,

Les énonciations relatives aux frais et commissions sont en contradiction avec les chiffres portés aux tableaux joints à l'opuscule lui-même et qui sont à l'avantage de notre Compagnie, par comparaison avec les charges qui pèsent de ce chef sur les Sociétés similaires de Hongrie.

En ce qui concerne l'acquisition des actions du Phoenix-Autrichien, nous avons acquis les titres d'une des meilleures et des plus anciennes Compagnies d'Autriche, qui, pour les deux années 1881 et 1882, a donné un revenu de 180.000 fl., soit plus de 5 p. 100 du capital engagé, et l'assemblée générale des actionnaires, en modifiant les statuts, a ratifié' l'opération, qui d'ailleurs n'était pas contraire à la loi hongroise, celle-ci laissant aux Compagnies d'assurances, pour le placement de leurs fonds, la plus grande latitude.

Pour les réserves, la mauvaise foi éclate plus que partout ailleurs : les chiffres sont inexacts, aussi bien pour l'incendie que pour le transport; pour l'incendie notamment notre réserve est de 33 1/3 p. 100 et non de 27 p. 100 comme il est dit à la page 11 de la brochure, les calculs de l'anonyme sont faits sur le montant des primes brutes, alors qu'il doit l'être sur les primes nettes, déduction faite des sommes réassurées.

En ce qui concerne les sommes dues et non encore encaissées, auxquelles il est fait allusion à la page 13, il suffit d'indiquer que la plus grande partie était rentrée dès la fin du premier trimestre, époque à laquelle peuvent seulement arriver à règlement les comptes courants avec les Compagnies de réassurance et de coassurance.

Pour l'appel de fonds, dont il est question à la page 20, on joue sur les mots, en attribuant à la direction, le pouvoir de le décider.

En Hongrie, les Sociétés sont administrées, comme en France, par un conseil, mais celui-ci porte le nom de direction. Cette expression ne vise donc pas une seule personne, comme on voudrait le faire croire, mais bien le conseil tout entier, nommé par les actionnaires et responsable de sa gestion vis-à-vis de ses mandants. D'ailleurs il ne faut pas oublier que, pour une Société d'assurance, le capital social n'est qu'un capital de garantie qui, au chiffre de 10.000.000 fr. effectivement versés, est largement suffisant, et ne sera jamais augmenté par voie d'appei de fonds. L'allusion que la brochure fait à ce sujet n'est qu'une manoeuvre destinée à effrayer le porteur et à discréditer la valeur. Notre devoir est de vous mettre en garde contre de pareils procédés, dont nous vous laissons le soin de faire justice.

En résumé, la Société déclare hautement avoir actuellemeut :

1o Son capital social entièrement intact, soit. . . . . . Fr. 10.000.000 2o Des réserves statutaires et extraordinaires s'élevant à

environ..

3o Des réserves de primes pour un total d'environ.

1.200.000 4.000.000

4o Tous les frais d'organisation et de premier établissement sont amortis. Dans ces conditions, une Société qui n'a que trois ans d'existence, qui a eu à traverser à ses débuts une période désastreuse, même pour les plus anciennes

et les meilleures Compagnies et vis-à-vis de laquelle les événements qu'il est inutile de rappeler ont mis entre les mains de la concurence des armes puissantes, a le droit d'être fière des résultats obtenus et elle peut défier toutes les attaques.

Nous préparons d'ailleurs une réponse à la brochure, avec chiffres détaillés ; nous aurons soin de vous la faire parvenir et nous sommes, en attendant, à votre entière disposition pour vous fournir toutes les explications complémentaires que vous pourriez désirer, et livrer à votre examen tous les documents officiels qu'il vous conviendrait de consulter.

Veuillez agréer, Monsieur, etc.

LE CONSEIL D'ADMINISTRATION.

Le dividende de la Riunione adriatica di sicurtà pour 1882 a été fixé à 40 fl. d'Autriche par action (10 p. 100); il est payable depuis le 2 juillet.

La Compagnie l'Union et le Phénix espagnol a eu son assemblée le 15 juin; le dividende de 1882 a été fixé à 30 francs, net d'impôts, sur lesquels un acompte de 17 fr. 50 a été payé en janvier dernier; le solde, 12 fr. 50, est en distribution depuis le 5 juillet.

Le dividende de la Franco-Hongroise, fixé à 6 fr. 25, est payé depuis le 1er juin contre remise du coupon n° 2.

Par une circulaire en date du 30 juin dernier, les liquidateurs du Lloyd suisse (Reassurances) ont appelé un troisième versement de 100 francs par action. Cette circulaire fournit des renseignements assez rassurants sur la situation actuelle, mais ces renseignements sont encore trop vagues pour donner quelque certitude au sujet du résultat final.

D'un jugement rendu par le tribunal de commerce de la Seine, le 30 mai 1883, il résulte :

Que la faillite de l'Union nationale a été maintenue;

Et que le traité de fusion du Capital et de l'Union nationale, des 10 et 20 juin 1882, a été déclaré nul; que l'actif et le passif de ces deux Sociétés demeureront entièrement distincts et séparés.

Nous effaçons sur notre tableau financier les mentions relatives à la Fédération les actionnaires de cette Compagnie ont été appelés, le 7 juillet courant, à approuver les comptes des liquidateurs et à prononcer la clôture de la liquidation.