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rendre plus fupportables au Lecteur. J'y ai fait auff ajouter, deux nouvelles Lettres, l'une que j'écris à Mr Perrault & où je badine avec lui fur noftre démêlé Poëtique, prefque auffi-toft éteint qu'allumé. L'autre eft un Remerciment à M. le Comte d'Ericcyra, au fujet de la Traduction de mon Art Poëtique, faite par lui en Vers Portugais, qu'il a eu la bonté de m'envoyer de Lifbone, avec une Lettre & des Vers François de fa compofition, où il me donne des loüanges tres-delicates, & aufquelles il ne manque que d'eftre appliquées à un meilleur fujet. J'aurois bien voulu pouvoir m'acquitter de la parole que je lui donne à la fin de ce Remerciment, de faire imprimer cette excellen te traduction à la fuite de mes Poëfies; mais malheureusement (7) un de mes Amis à qui je l'avois preftée m'en a égaré le premier Chant; & j'ay eu la mauvaise honte de n'ofer récrire à Lisbonne pour en avoir une autre copie. Ce font là à peu près tous les ouvrages de ma façon bons ou méchans dont on trouvera icy mon Livre augmenté. Mais une chofe qui fera feurement agréable au Public,c'eft le préfent que je luy fais dans ce mefme Livre, de la Lettre que le celebre M. Arnauld a écrite à M. Perrault à propos de ma dixiéme Satire, & où, comme je l'ay dit dans l'Epiftre à mes vers, il fait en quelque forte mon apologie. (8) Je ne doute point que beaucoup de Gens ne m'accufent de temerité, d'avoir ofé affocier à mes écrits (9) l'ouREMARQUES.

1701. Dans celle de 1713. & toutes les autres depuis, il y a: ma plus tendre jeunesse.

(7) un de mes Amis ] M. l'Abbé Regnier - Defmarais, Sé cretaire de l'Académie FranCoife. BROSS

(2)Je ne doute point &c.] Dans

l'Edit, de 1701, avant cette Phra fe eft celle-ci, qui ne fe trouve plus dans cette Préface depuis l'Edit, de 1713. J'ay mis cette Lettre la dernière de tout le volume, afin qu'on la trouvast plus aisémens.

(9) l'ouvrage ] C'est ainsi qu'il ya dans l'Edition de 1791. &

vrage d'un fi excellent homme; & j'avoue que leur accufation eft bien fondée. Mais le moyen de réfister à la tentation de montrer à toute la Terre, comme je le montre en effet par l'impreffion de cette Lettre, que ce grand Perfonnage me faifoit l'honneur de m'eftimer, & avoit la bonté meas effe aliquid putare nugas !

Au refte comme malgré une apologie fi authentique, & malgré les bonnes raifons que j'ay vingt fois alleguées en vers & en prôfe, il y a encore des gens qui traitent de médifances les railleries que j'ay faites de quantité d'Auteurs modernes, & qui publient qu'en attaquant les défauts de ces Auteurs,je n'ai pas rendu juitice à leurs bonnes qua→ litez; je veux bien, pour les convaincre du contraire, repeter encore ici les mêmes paroles que j'ai dites fur cela dans la Préface (10) de mes deux Editions précedentes. Les voici. Il eft bon que le Lecteur foit averti d'une chofe; c'eft qu'en attaquant dans mes ouvrages les defauts de plufieurs Ecrivains de noftre Siecle, je n'ay pas prétendu pour cela ofter à ces Ecrivains le merite & les bonnes qualitez qu'ils

REMARQUES.

c'est ce que le fens demande; & non pas les Ouvrages, comme portent l'Edition de 1713. & toutes celles que l'on a faites depuis.

(10) de mes deux Editions précedentes.] De 1683. & 1694.BROSS. Il falloit dire de 168. & 1694. car ce font deux Editions, qui précèdèrent celle de 1701. bu M. Defpréaux mit cette Préface; mais le Commentateur n'a pas connu l'Edition de 1685. DU MONTEIL.

Cet Editeur s'eft affurément trompé. La Préface, dont il s'agic eft certainement celle des

Editions de 1683. & de 1694. que j'ai fous les feux. J'ignore qu'il y en ait une de 1685. En tout cas, fi cette Edition exifte,ce ne peut être que celle de 1683.à. laquelle on aura joint le Remerciment de nôtre Auteur à l'Académie, & que l'on aura rajeunie d'un nouveau frontifpice. Tour de passe-passe affés ufité parmi les Libraires. Depuis 1683. jufqu'en 1694. M. Defpréaux ne compofa point d'autre Ouvrage, que le Difcours, dont je viens de parler. C'est ce que l'on peut voir dans la Life citée ci-devant, Remarque 1.

peuvent avoir d'ailleurs. Je n'ay pas prétendu, disje, nier que Chappelain, par exemple, quoique Poëte fort dur, n'ait fait autrefois, je ne fçay comment, une affez belle Ode; & qu'il n'y ait beaucoup d'efprit dans les ouvrages de Monfieur Quinaut, quoique fi éloigné de la perfection de Virgile. Fajoû teray mefme fur ce dernier, que dans le temps où j'écrivis contre luy, nous eftions tous deux fort jeunes & qu'il n'avoit pas fait alors beaucoup d'ouvrages, qui lui ont dans la fuite acquis une jufte réputation. Je veux bien auffi avouer qu'il y a du genie dans les écrits de Saint-Amand, de Brebeuf, (11) de Scuderi, de Cotin mefme, & de plufieurs autres que j'ay critiquez. En un mot, avec la mefme fincerité que j'ay raillé de ce qu'ils ont de blâmable, je fuis preft à convenir de ce qu'ils peuvent avoir d'excellent. Voilà, ce me femble, leur rendre justice, & faire bien voir, que ce n'eft point un efprit d'envie & de médifance qui m'a fait écrire contre eux.

Aprés cela, fi on m'accufe encore de médifance, je ne fçai point de Lecteur qui n'en doive auffi eftre accufé: puifqu'il n'y en a point qui ne dife librement fon avis des écrits qu'on fait imprimer; & qui ne fe croye en plein droit de le faire du confentement mefme de ceux qui les mettent au jour. En effet, qu'est-ce que mettre un ouvrage au jour ? N'eft-ce pas en quelque forte dire au Public, Jugez-moy? Pourquoi donc trouver mauvais qu'on nous juge? Mais j'ai mis tout ce raifonnement en

REMARQUES.

(11) de Scuderi,] On m'accutfe, difoit M. Despréaux, de ne rien louer de ce qu'a fait Il n'eft rien de fi doux à

Scuderi; voici pourtant deux beaux Vers que je fuis étonní qui foient de lui.

des cœurs pleins de gloire

Que la paifible nuit qui fuit une victoire.

Cette Note de l'Edition de Paris 1740, est tirée du Boleana.

rimes dans ma neuviéme Satire, & il fuffit d'y renvoyer mes Cenfeurs.

LA PREFACE, que l'on vient de lire, eft fuivie dans l'Edition de 1713. de ce que voici.

ŒUVRES DE M. DESPRE AUX, Selon l'ordre qu'elles font icy imprimées; felon l'âge auquel il les a compofées; & felon l'année où il les a publiées.

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Voilà au vray, dit M. Defpreaux dans un Efcrit

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