Page images
PDF
EPUB

Ouvrages? Comment accorder ce procedé avec cet,, te droiture & cette équité, dont il fe faifoit un ,, rempart ?

[ocr errors]

On a encore ajouté ici la Réponse de Mr. de la Motte à la XI.Réflexion de Mr. Despréaux fur Longin (10).Mr. de la Motte, dans fon Difcours fur l'Ode, avoit trouvé trop hyperbolique & trop affecté ce Vers de la Phedre de Mr. Racine, où Théramene parlant du Monftre qui fut caufe de la mort d'Hippolyte, dit:

Le flot qui l'apporta, recule épouvanté.

Mr. Defpréaux a défendu Racine, son Ami, dans la Réflexion qu'on vient de marquer: & Mr. de la Motte a répondu. Le Lecteur fera fans doute bien aise de pouvoir comparer cette Réponse avec la Réflexion de Mr. Defpréaux, fans être obligé de l'aller chercher dans les Ouvrages de Mr. de la Motte.

2. On a fait entrer dans cette Edition quelques autres Piéces qui n'ont, à la vérité, aucun raport avec les Ecrits de Mr. Defpréaux, mais qui font, comme on l'a déja rémarqué, néceffairement liées avec d'autres Ouvrages qu'il a plû au Commentateur d'inférer dans l'Edition de Geneve. Ainfi on a joint à la Lettre de Mr. Racine contre Mr. Nicole, les deux Réponfes qui y furent faites, & la feconde Lettre de Mr. Racine, qui eft une Replique à ces deux Réponses (11). On a auffi joint au Sonnet de Mr. de Nantes contre la Satire fur l'Equivoque, deux autres petites Piéces du même Auteur; & dans une Remarque on a fait l'Hiftoire de ces Ouvrages (12). Le Commen¬

REMARQUES.

(10) Tom. III. page 497. (11) On a retranché toutes ces Pièces, comme n'aïant auçun rapport aux Oeuvres de M. Defpréaux, Volés Tom. III. page

496. Rem. 6. 3. Alinea.

(12) Les petites Pièces de Poësie de M. de Nantes font auffi retranchées de cette Edition.C'eft ce que j'ai du faire à l'exemple

tateur n'a publié dans l'Edition de Geneve que le fecond Sonnet, qui eft contre Mr. Despréaux : nous avons crû devoir y ajouter le premier, qui contient fon éloge. La troifiéme Piéce eft une plaifanterie ingénieufe fur les deux autres. C'eft dans le même efprit d'équité & de defintereffement qu'on a mis à la fuite des Remarques du Commentateur fur l'Epigramme LI, un extrait de la Défense du Grand Corneille contre le Commentateur de Mr. Despréaux, par Mesfieurs les Journalistes de Trevoux. (13)

III. Le Commentateur a divifé fes Notes en trois claffes. La premiere contient les Changemens que Mr. Defpréaux a faits dans les nouvelles Editions de fes Ouvrages: la feconde, les Remarques qui expliquent les expreffions ou les allufions de Mr. Defpréaux: & la troifiéme, les Imitations, c'est-à-dire, les paffages qu'il a imitez des anciens Poëtes. On trouvera ici la même divifion. Mais au lieu que dans l'Edition de Geneve, on a féparé & diftingué chaque claffe d'une maniere qui ne fervoit qu'à groffir inutilement les volumes, & qui interrompoit même quelquefois la fuite naturelle des Notes: nous avons placé dans celle-ci toutes les Notes felon l'ordre & la fuite des vers: en diftinguant néanmoins les Changemens & les Imitations, d'avec les Remarques (14). Si cette distinction ne se trouve pas par tout où elle devroit être, c'eft parce qu'on a d'ailleurs fuivi fcrupuleufement l'Edition de Geneve, elle n'eft pas toûjours obfervée. Le Commentateur s'est éloigné ici de fes propres régles. Son plan l'obligeoit à comprendre fous le titre de Changemens, tous les Vers que Mr. Defpréaux a

REMARQUES.

des Editeurs de 1735. & de 1740. (13) Voies Tom. II. les Remarques fur l'Epigr. XIV.

(14) On trouvera le même

arrangement dans cette Edition. Mais je perfifte à le croire moins commode, que celui de M. Broffette,

retranchez dans les Editions pofterieures de fes Ouvrages: il ne laiffe pas de les produire très-fouvent fous le titre de Remarques (15).

AVERTISSEMENT

DU

LIBRAIRE

(Pour l'Edition de Paris 1735. en 2. Vol. in-12.)

ON fait combien M. l'Abbé Renaudot & M. de Valincour, tous deux de l'Académie Françoife, étoient intimement liés avec M. Despréaux. Quand les Remarques fur fes Oeuvres imprimées à Genève en 1716. parurent, ils s'enfermerent quelques matinées pour les Îire. Le zéle dont ils étoient animés pour la gloire de leur illuftre ami, leur fit crayonner impitoyablement tout ce qui parut la bleffer dans ce vafte Commentaire. Ils corrigerent tout ce qui n'étoit pas d'une exacte verité dans plufieurs Remarques; ils en abrégerent un grand nombre, & fupprimérent entiérement toutes celles qui n'étoient d'aucune utilité pour l'intelligence de l'Auteur.

Une Dame de leur connoiffance emprunta d'eux l'Exemplaire fur lequel ils avoient fait leurs corrections; & ce même Exemplaire m'étant tombé dans les mains, des connoiffeurs à qui je l'ai communiqué m'ont affuré que je ne pouvois mieux faire que de

REMARQUES.

(15) Comparez dans l'Edition de Geneve, LUTRIN Chant II. vers 8. 7. avec Chant IV.

vers 105. & avec Satire I. vers 65, 94, 132, &c. Du MONTEIL,

m'y conformer (1). Car, m'ont-ils dit, il n'en eft pas de la Poéfie comme des Ouvrages hiftoriques ou dogmatiques. A l'égard de ceux-ci, les Notes d'un Commentateur peuvent être utiles fans jamais pouvoir nuire. Mais la Poésie, qui veut être lue de fuite, ne fouffre point de notes, que celles qui font absolument néceffaires pour l'entendre. Les notes fuperflues, quoique favantes d'ailleurs & bien écrites, partagent trop l'attention du Lecteur, & ne font qu'éteindre mal-àpropos fon feu ( 2 ).

Je me fuis donc déterminé fans peine à fuivre ici J'Exemplaire des deux celebres Académiciens, en ce qui concerne les Remarques.

Pour les Imitations, je les ai confervées avec refpect, fur tout celles qui font tirées d'Horace & de Juvenal. M. Defpréaux lui-même fe faifoit honneur de s'être enrichi des dépouilles de ces deux anciens Poétes, & bien loin de rougir de ces ingénieux larcins il ofoit en propofer le défi à ceux de fes Adverfaires qui les lui reprochoient. Ces Imitations en effet ne font point des imitations ferviles, dont on doive fe défendre. Les Génies médiocres traduifent les bons Auteurs plûtôt qu'ils ne les imitent = n'ayant pas affez de feu pour fondre la matiére, ils font réduits à la fouder groffierement. M. Def préaux au contraire favoit s'approprier les pensées des autres i les créoit en quelque forte, & ne manquoit jamais de les embellir en les employant. Ses

REM A R QUE S.

(1) Le Public n'eft jamais la dupe de pareilles Hiftoires. Le Libraire, trompé le premier trompe fon Editeur. Celui-ci ne fe charge que du foin d'écrire ce qu'on lui dit, & ne s'en kend nullement garant.

(2) Cette réflexion, que l'in

génieux Editeur met fur le com te des Connoiffeurs qu'il a confultés n'a qu'une apparence da vrai. Le Lecteur judicieux fait toujours parer aux inconvé niens. Il lit d'abord les Vers feuls, & les relit ensuite avec les Notes

imitations font donc des modéles que je me ferois fait un fcrupule de refufer aux jeunes Poétes, & même aux autres Ecrivains en tout genre.

Quant aux Changemens, je les ai fupprimés en entier pour me conformer aux intentions de l'Auteur même. Je me fuis fait une loi de le rendre tel qu'il a defi ré de paroître aux yeux du Public, & je n'ai point héfité de profcrire après la mort, ce qu'il a jugé digne de changement durant fa vie dans la dernière édition qu'il a fait faire de fes Ouvrages. (3) Ainfi j'efpere que le Savant & l'Homme du monde feront également contens de la mienne. Elle eft, je l'ofe dire, la plus correcte qu'on ait donnée jusqu'à présent des Oeuvres de ce célébre Poéte,

PRÉFACE

DE

L'EDITEUR.

(Edition de Paris 1740. en 2. Vol. in -4.) C'EST un ufage établi que tout Editeur cherche à relever par fes louanges le mérite des Ouvrages qu'il donne au public: foit defir de juftifier fon propre goût; foit uniquement zéle pour la gloire de l'Au

teur.

Ces deux motifs me font prefqu'également étrangers. Le travail que j'ai entrepris, n'eft pas de mon REMARQUES.

(3) Ce n'eft là qu'une pure défaite. La vraie raifon eft qu'on pe vouloit avoir qu'un certain nombre de Feuilles pour ne fai

re que deux Volumes. Les raifons d'utilité qui faifoient conferver les Imitations devoient auffi faire garder les Changemens,

« PreviousContinue »