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AVERTISSEMENT.

DANS le cours de cette nouvelle Edition des Oeuvres de M. Despréaux, j'ai pris foin, par tout où les chofes le demandoient, d'annoncer par des Avertiffemens particuliers ce que j'allois faire; & par ce moien le Lecteur eft instruit mesure qu'il a befoin de l'être. Cette voie m'a paru préférable à celle d'une longue Préface que fouvent on ne lit pas, ou dont on ne fe fou vient plus après l'avoir lue. Il me refte donc affés peu de chofe à dire ici.

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I. Le principal deffein, que l'on s'eft propose dans cette Edition, c'est d'y rétablir en entier le Commentaire de M. Broffette, parce que le Public a paru le fouhaiter.

II. J'avois projetté de retoucher partout le Stile, fouvent dur & diffus de ce Commentaire mais je n'ai pas êté plus loin que le premier

Tome. D'autres objets m'ont paru mériter toute mon attention; & ce n'eft, dans les autres Volumes, que très-rarement que j'ai fait quelques legers changemens au ftile de M. Broffette.

III. L'Ortographe est un article, qui m'a beaucoup embarraffé. Comme j'avois fous les ïeux les Editions de 1674. de 1683. de 1694. de 1701. de 1713. j'avois pris d'abord le parti de me décider par la pluralité des Editions. Mais, je l'avouerai fans peine, il ne m'a pas êté poffible de tenir longtems contre l'ennui de cette espèce de travail. C'eft pourquoi, depuis l'impreffion des cinq ou fix premières Feuilles, aiant appris que l'Edition de 1701. êtoit la feule, dont M. Delpréaux eût revu lui-même toutes les Epreu ves, j'ai cru devoir uniquement en fuivre l'Ortographe, & je me fuis efforcé de la répréSenter telle qu'elle eft. C'est au fonds quelque chofe de très-indifferent ; &, fi j'en avois fait d'abord la réflexion, j'aurois profité de l'exemple judicieux de M. Jolly, qui dans les excellentes Editions, qu'il nous donne de nos Poëtes Dramatiques, les ramène tous à l'Ortographe aujourd'hui la plus ufitée. Par là j'aurois évité l'inconvénient d'un manque d'uniformité, qui doit toujours être un peu défagréable; & qui fe fera d'autant plus remarquer ici,que M. Defpréaux n'avoit rien de fixe à cet égard, & que fouvent dans la même page le même mot eft écrit de deux manières différentes. Comme je confervois fon Ortographe,

ce m'étoit une espèce d'obligation de conferver auffi celle des différents Ecrivains, dont j'ai fait entrer quelques morceaux dans ces quatre Volumes.

IV. On a commencé l'Impreffion auffi-tôt que je me fuis mis à l'Ouvrage, & même avant que j'euffe aucun plan arrêté. Je n'ai fait fufpendre, que quand des maladies m'ont forcé de m'interrompre moi-même; & je puis dire à la lettre que je fourniffois à mesure que l'on imprimoit. Cette manière de faire des Livres, qui n'est ni de mon choix, ni de mon goût, & qui me femble la plus propre de toutes à ne produire rien que de médiocre, entraîne après elle beaucoup d'inconvé niens. Je ne puis pas me flater de les avoir tous évités dans cette Edition, où je ne fais encore qu'entrevoir bien des chofes, dont j'ofe croire qu'elles auroient êté moins mal, fi j'avois pu revoir à loifir tout mon travail de fuite.

V. Pour la diftribution des Volumes & des Piè ces, qu'ils contiennent, j'avois comté d'abord laiffer fubfifter l'ordre de l'Edition de M. Broffette. Dans la fuite j'ai cru devoir me conformer en général à celui que M. Defpréaux avoit donné luimême à fon Edition favorite de 1701. Par là le IV. Tome de M. Broffette eft devenu mon III. Volume. C'est pourquoi, dans les deux premiers Tomes, quand je renvoie au IV. c'est au III. qu'il faut recourir & réciproquement c'est le IV. qu'il faut confulter lorfque je cite le III.

VI. Les Vignètes du I. Tome m'ont impofé la

loi de faire finir prefque toutes les Pièces à ce qu'on nomme le recto du Feuillet, pour éviter d'offrir dans cette page un vuide défagréable; & par là je me fuis vu forcé, malgré moi, d'allonger affes maladroitement quelques Notes, & d'en refferrer d'autres peut-être plus maladroitement en

Gore.

VII. Je me fuis imaginé qu'il feroit utile que cette Edition répréfentât, outre celle de M. Broffette, les différentes Editions, qu'on a

a données

cela

d'après ou depuis la fienne. C'est pour que je

rens comte

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tout de ce que les autres Editeurs par ont fait. Je relève en même tems leurs fautes avec une liberté, dont ceux qui viendront après moi pourront ufer à mon égard, fans craindre de m'offenfer. Cette partie de mon plan, qui m'a jetté dans beaucoup de menus détails affés ennuïeux, m'oblige de mettre à la fuite de cet Avertiffement ceux des différents Editeurs, afin qu'on voie d'un coup d'œil ce que chacun s'êtoit propofé. Dans tout ce que j'ai fait à leur exemple, je me fuis déterminé par les mêmes raifons, qu'ils avoient euës ;

je puis me difpenfer de les copier. Il feroit encore plus inutile de détailler ici pourquoi je me suis écarté quelquefois des routes, qu'ils avoient fuivies; je n'ai pas manqué d'en inftruire le Lecteur à chaque occafion.

VIII. Quelque nombreuses que foient les Notes, que j'ai jointes à celles de mes Prédeceffeurs, quelque étenduë que je leur aie donnée, il me

refte cependant à dire beaucoup de chofes, qui ne me paroiffent pas moins utiles que celles que j'ai dites. C'est ce qui m'engage à donner, en même tems que cette Edition, des Effais Philologiques qui lui ferviront en partie de Supplément, & qui Jeront précédés du BOLEANA. Je n'ai pu lui trouver place dans ces quatre Volumes, quoique mon deffein fût de l'y faire entrer, comme on le verra par la manière, dont je le cite en différens endroits. Ce Recueil, ainfi que tous ceux de fon ef pèce, eft un mélange de bon & de mauvais. Le Public ne l'a pas autant fêté que fon Editeur l'efpéroit. Je crois qu'il eût êté mieux reçu, lorf que la vogue des Ana duroit encore ; & que ce qu'il peut renfermer d'utile ou d'agréable, m'autorise à ne le pas fupprimer.

IX. Enfin je defens quelquefois M. Defpréaux contre les mauvaifes Critiques, que l'on a faites de plufieurs endroits de fes Ouvrages; mais quelquefois auffi je reprens très-librement ce qui me paroît digne de cenfure. C'est fur tout ce qu'exigeoit de moi le deffein, que j'avois d'être

utile.

J'ai confidéré les Ouvrages de cet illuftre Auteur, comme êtant, pour ainfi dire, le feul Livre Claffique que nous euffions en nôtre Langue. L'ufage de ce Livre entre dans tous les plans d'Education; & nous n'en avons point en effet, qui foit plus propre à former l'efprit des jeunes gens, par l'inftruction, & par l'exemple. C'est le

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