Venez de mille ayeux ; & fi ce n'est afiez, Voyez de quel Guerrier il vous plaift de defcendre; 65 En vain vous vous couvrez des vertus de vos Peres : Je ne voi rien en vous qu'un lâche, un impofteur, REMARQUES. CHANG. Vers 55. En vain un tir. Il y avoit dans les ancienfaux Cenfeur voudroit vous démen- nes Editions: En vain un lache efprit Ce qui ne formoit pas un fens bien net. L'Auteur y remédia en changeant deux mots, dans l'Edition de 1713. voudroit vous démentir. IMITATION. Vers 60. Sont autant de témoins, qui parlent contre vous.] JUVENAL a dit Sat. VIII. vers 138. Incipit ipforum contra te ftare parentum Il faut avec les Grands un peu de retenuë. Hé bien, je m'adoucis. Votre race eft connue. 75 Depuis quand; Répondez. Depuis mille ans entiers; Et vous pouvez fournir deux fois feize quartiers. C'est beaucoup: Mais enfin les preuves en font claires, Tous les livres font pleins des titres de vos Peres : Leurs noms font échappez du naufrage des temps: 80 Mais qui m'aflurera, qu'en ce long cercle d'ans, A leurs fameux Epoux vos Ayeules fideles, Aux douceurs des Galans furent toûjours rebelles ? Et comment fçavez-vous, fi quelque Audacieux N'a point interrompu le cours de vos ayeux : 85 Et fi leur fang tout pur, ainfi que leur noblesse, Eft paffé jufqu'à vous de Lucrece en Lucrece ? Que maudit foit le jour, où cette vanité Vint ici de nos mœurs foüiller la pureté ! Dans les tems bienheureux du monde en fon enfance, 90 Chacun mettoit fa gloire en sa seule innocence. REMARQUES. -- Depuis dit fur le même fujet, Sat. IIF IMIT. Vers 75. mille ans entiers. ] PERSE avoit V. 28. : Stemmate quod Tufco ramum millefime ducis. CHANG. Vers 76. Deux quartiers. fois feize quartiers. ] Première manière: Du moins trente quartiers. L'Auteur corrigea ainfi Plus de trente quartiers. Mais il s'apperçut que l'une & l'autre de ces expreffions êtoient peu exactes; parce que les preuves de Nobleffe fe comptent par quartiers, en progreffion géométrique: quatre, huit, feize, trente-deux quartiers, &c. La plus haute preuve, que l'on fafle ordinairement,eft de trente-deux CHANG. Vers 8<. ainfi que leur nobleffe. ] Avant l'Edition pofthume de 1713. il y avoit avecque leur nobleffe. VERS 86. De Lucrece en Lucrece.] La chafteté de Lucrèce, Dame Romaine eft fi célèbre, qu'elle a paflé en proverbe. L'Auteur m'a dit qu'un homme qui pourtant fe piquoit d'efprit, s'imaginoit bonnement qu'il parloit du Poëto Lucrèce, BROSSETTE, Chacun vivoit content, & fous d'égales loix, Vit l'honneur en roture, & le vice annobli; Et l'orgueil, d'un faux titre appuyant sa foibleffe, De là vinrent en foule & Marquis & Barons. De fes termes obfcurs fit un langage à part, L'Honneur trifte & honteux ne fut plus de saison. REMARQUES. VERS 106. Et tout ce que Segoing, &c.] Auteur qui a fait le Mercure Armorial. DE SP. Dans les premières Editions, l'Auteur avoit mis Vulfon, au lieu de Segoing; parce qu'il avoit confondu ces deux Auteurs. Vulfon de la Colombiere a compofé la Science héroïque, traitant de la Nobleffe, & de l'origine des Armes, de leurs Blazons & Symboles, &c. en 1644. Charles Segoing, Avocat, a fait le Tréfor héraldique ou Mercure Armorial, imprimé en 1657. à Paris. Il y avoit Segond dans l'Edition de 1664. & dans les fuivantes, jufqu'à celle de 1713. où l'on mit Segoind, en eftropiant encore le nom. Et traînant en tous lieux de pompeux équipages, Bien-toft pour fubfifter, la Nobleffe fans bien Car fi l'éclat de l'or ne releve le fang, REMARQUES. VERS 114. Le Duc & le Marquis fe reconnut aux Pages. ] Tous les Gentilshommes confiderables en ce temps-là avoient des Pages. DES P. CHANG. Vers 121. 122. & 123. Alors le Noble altier, &c.] Dans les Editions qui ont précédé celle de 1701. Ces trois vers êtoient ainfi : Alors, pour fubvenir à fa trifte indigence, dent, Par un lâche contrat vendit Mais quand un homme eft riche, il vaut toûjours fon prix; N'eût-il de fon vrai nom ni titre ni memoire, D'Hozier lui trouvera cent ayeux dans l'Histoire. 135 Dangeau, qui dans le rang où nôtre Roi t'appelle Et plus brillant par foi, que par l'éclat des lis, Et de tout fon bonheur ne devant rien qu'à foi. REMARQUES. VERS 132. la Mandille.] Petite cafaque qu'en ce temps-là portoient les Laquais. DESP. VERS 134. D'Hozier. ] Auteur très fçavant dans les Généalogies. DESF. Pierre d'Hozier, Généalogifte de la Maifon du Roi, Juge général des Armes & Blazons de France, Père de Charles d'Hozier, héritier de fes emplois. CHANG. Vers 148. Ton Prince a des Sujets qui font dignes de Lui.] Dans les premières Editions,le Vers 137, finiffoit ainfi, Où ton Prince t'appelle; & dans le dernier Vers il y avoit : La Fran ce a des Sujets, DESMARESTS dans fa Défense du Poëme Heroïque,page 41. fit une jufte critique de cette expreffion. Un païs, dit-il, n'a pas des fujets, il a des habitans. C'eft le Roi qui a des fujets, & la France eft fujette au Roi. M. Defpréaux profita de la cenfure. Il prit dans le Vers 137. ton Prince qu'il mit dans celuici, au lieu de la France; & le remplaça dans l'autre par nêtre Roi, |