Noftre Hoste, cependant, s'adressant à la Troupe : Avec des jaunes d'æufs meslez dans du verjus ? Les cheveux cependant me dressoient à la teste : REMARQUES. . tren , acheva de le ruiner de réputa. Que ne placés-vous là l’Abbé Cotin, gnot, &c.] Jacques Mignot, Pa. L'Abbé Casaigne , né & élevé issier-Traiteur , Maître Queux à Nîmes, ou son Père êtoit Tré. de la Maison du Roi, & Ecuyer sorier du Domaine , fut Garde de la bouche de la Reine , crut de la Bibliothèque du Roi. Il fut qu'il étoit de son honneur de reçu à l'Académie à l'âge de ne pas souffrir qu'on traitât vingt-sept ans , & n'en avoit d'empoisonneur , un Officier gel que quarante-six quand il mou- que lui. Il donna sa plainte à rut à Saint Lazare. L'étude & le M. Deffita , Lieutenant-Crimichagrin du trait satirique , qui nel, contre l'Auteur des Satires; donne occasion à cette Remar. mais ni ce Magistrat, ni M. de que, lui avoient dérangé la tête. Riants , Procureur du Roi , ne Entre autres ouvrages il a laisle voulurent recevoir cette plainte, une Traduction eltuée des trois Ils le renvoïèrent en disant Livres de Oratore. ED. P. 1740. que l'injure dont il se plaignoit, L'Abbé Cotin eroit Aumônier n'étoit qu'une plaisanterie, dont du Roi. Nous avons de lui dif.. il devoit rire tout le premier. férentes Poesies, & quelques Ou- Mignot n'en fut que plus irrité vrages en Prose , tels que la & pour se vanger, en se faisant Pastorale sacrée, & Salomon, ou justice lui-même , il s'avisa d'un la Politicue Royale. C'est la fatale expedient tout nouveau. Il avoit néceflité de la rime qui lui a at. la réputation de faire d'excellens tiré les traits répandus dans les Biscuits , & tout Paris en enSatires de M. Despréaux. Un Hé- voïoit querir chez lui. Inftruit mistiche lui manquoit;Vous voilà que l'Abbe Cotin avoit fait ung bien embarrassé , dit FURETIERE ? Satire contre M. Despréaux leur Car Mignot , c'est tout dire , & dans le monde entier : Jamais empoisonneur ne sceut mieux son métier. J'approuvois tout pourtant de la mine & du geste, 70 Pensant qu'au moins le vin dûft reparer le reste. ennemi commun , il la fit impri- terroir d'Orléans. DESP. mer à fes dépens ; & quand on L'Auvernat, ou Auvernas , est venoit acheter des biscuits, illes un vin fort rouge & fumeux , envelopoit dans la Feiiille qui qui n'est bon à boire que dans contenoit la Satire imprimée. l'arrière-saison. Il est fait de Lorsque M. Despréaux vouloit raisins noirs qu'on appelle du se réjouir avec les amis, il en- même nom, parce que le plant voïoit acheter des biscuits chés en est venu d'Auvergne. Le Lio Mignot , pour avoir la Satire de gnage , est un vin moins fort en Cotin. Cependant la colère de couleur , qui est fait avec toutes Mignot s'appaisa , quand il vit fortes de raisins. Les Cabaretiers que la Sarire de M. Despréaux, mêlent ces deux sortes de vins bien loin de le décrier, comme pour faire leurs vins clairets & il le craignoit , l'avoit rendu ex- rosés de plusieurs couleurs. trèmement célèbre. En effet, de. VERS 74. Se vendoit chez Cre puis ce tems-là tout le monde net. ] Fameux Marchand de vin, vouloit aller chés lui. Mignot logé à la Pomme de Pin. DESP, gagna do bien dans sa profession, Le Cabaret de la Pomme de & il faisoit gloire d'avouer qu'il Pin est vis-à vis l'Eglise de la devoit sa fortune à M. Def. Magdelaine , près du Pont Nopréaux. tre Dame, Il étoit déja renomVERS 73. — Auvernat mé du tems de Regnier , qui en Lignage. ] Deux fanieux vins du parle ainsi dans sa x. Satire : Où maints Rubis balays tout rougissans de vin, Montroient un hac itur dla Pomme de Pin. Et même du tems de Rabelais, de vins qu'on lui reprochoit qui dit; Puis cauponisons és T'a- dans cette Satire. Ce reproche bernes méritoires de la Pomme de n'êtoit pas aussi sans fondement, Pin, de Casel, de la Magdeléne, car M. du Broussin avoit fait achea de la Mule. Pantagr. L. II. ter à M. d'Herbaut, chés Crenet, ch. 6. un muid de vin de l'Hermitage, Crenet ne fit pas comme Mignot, qu'on reconnut ensuite être de car il ne fit que rire du mélangé ce vin coupé & mélangé, çe, qui 75 Et qui rouge & vermeil , mais fade & doucereux, N'avoit rien qu'un gouft plat , & qu'un déboire affreux Toutefois avec l'eau que j'y mets à foison , 80 J'esperois adoucir la force du poison. Mais qui l'auroit pensé ? pour comble de disgrace, Au mois de Juin ! Pour moi , j'estois si transporté , 85 Que donnant de fureur tout le festin au Diable, Je me suis veu vingt fois prest à quitter la table ; Sur un liévre flanqué de fix poulets étiques, 90 s'élevoient trois lapins , animaux domestiques, R E M A Rev E s. mit le Broullin dans une furieuse bon Dieu ! ] Dans le tems que colère contre Crenet , qu'il ne cette Satire fut faite , l'usage de menaçoit pas de moins que de la glace n'étoit pas 'fi commun le perdre. C'est à cet avanture en France qu'il l'est à présent. Il que l'Auteur fait allusion. n'y avoit que ceux qui se pi. Ibid. Pour vin de quoient de délicatesse & de ral'Hermitage. ] Il croît sur un finement , qui bussent à la glacôreau du Dauphiné près la ville çe. Ainsi la plainte , que fait ici de Thain, sur le bord du Rhône, le Personnage , qui parle , marvis-à-vis de Tournon. Un Her- que bien son caractère. mitage donne son nom au ter- VERS 88. Quand le roll ritoire & au vin qu'on y re- a paru. ] Lorsque l'Auteur tra. cueille. vailloit à cette Satire , il demanCHANG. Vers 75. Et qui da à M. du Broussin, s'il falloit Toiege & vermeil ] Il y avoit : Bt dire le Rôt, ou le Röti. Il réponqui rouge en couleur , dans les pre- dit qu'on pouvoit dire l'un & mières Editions. l'autre, mais que Rột êtoit plus VERS 83. Point de glace, noble. Servir le Rôr, Qui dés leur tendre enfance élevez dans Paris, Regnoit un long cordon d'alouetes pressées, 95 Et sur les bords du plat, fix pigeons étalez Presentoient pour renfort leurs squeletes brûlez. Dont l'huile de fort loin saisissoit l'odorat , 100 Et nagcoit dans des flots de vinaigre rosat. Tous mes Sots à l'instant changcant de contenance, REMARQUES. VERS 94. Regnoit un low cor, Imit. Ver's 96, Lewrs squeletes don d'aloiieles pressées. ) Comme brulez. ] Horace, dans son réce repas se donnoit en êté, au cic d'un Festin ridicule, applique mois de Juin, les Critiques ont aux Merles, ce que notre Au. prétendu qu'en ce tems-là on ne teur dit ici des Pigeons : --Tum pectore adulto Tandis que mon Faquin , qui se voioit priser , Avec un ris moqueur les prioit d'excuser. Qui vint à ce feftin, conduit par la fumée , REMARQUES. VERS 105. Sur tout certain core porter ses plaintes à M. Hableur. ) Celui dont le caractè. Boileau, le Greffier, chez qui se re est si vivement exprimé dans trouva par hasard M. de L.... ces dix vers, s'appelloit B. D.L. dont il s'agit. Cet homme qui Coulin islu de Germain de no- vouloit se rendre néceslaire par tre Auteur. Il étoit Neveu de M. tour, s'avisa de donner des conde L. ... ... Grand Audiancier seils à cette Plaideuse. Elle les de France, qui lui avoit acheté écouta d'abord avec avidité ; une Charge de Président à la mais par un mal - entendu qui Cour des Monnoies : mais il survint entre eux , elle crut qu'il dilipa tout son bien ; & son vouloit l'insulter', & l'accabla Oncle l'aïant abandonné, il fut d'injures. M. Despréaux,qui êroit réduit à vivre chés ses amis. Il présent à cette Scéne, en fit le alloit souvent chés M. Boileau récit à M. Racine, qui l'accom. le Greffier , Frère aîné de M. inoda au Théatre , & l'inséra Despréaux. Ce fut là que se palla dans ses Plaideurs. Il n'a presque entre ce même M. D.L. fait que la rimer. La première & la Comtesse de Crissé, cette Scé- fois que l'on joua cette Comédie ne plaisante & vive, qui a été dé- on donna à l'Actrice , qui répré. crite par M. Racine dans ses Plai. sentoit la Comtesse de Pimbeche deurs, sous les noms de Chica. un habit de couleur de Rose séneau & la Comtesse de Pimbéche. che , & un masque sur l'oreille; La Comtesse de Crissé êtoit une ce qui étoit l'ajustement ordiPlaideuse de profession , qui naire de la Comtesse de Crisse. pafloit sa vie daus les procès, VERS 107. Dans l'ordre des Có. & qui dissipa de grands biens teaux. ] Ce nom fur donné à dans cette occupation ruïneuse, trois grands Seigneurs tenant tai Le Parlement fatigué de son ob- ble , qui estoient partagez sur Itination à plaider, lui défendit l'estime qu'on devoit faire des d'intenter aucun procès , sans vins des Costeaux des environs l'avis par écrit de deux Avocats, de Reims. Ils avoient chacun que la Cour lui nomma. Cette leurs partisans. DES P. interdiction de plaider la mit Je ne puis m'óter de l'esprit ( dit dans une fureur inconcevable. le P. BOUHOURS ) qu'on n'entenAprès avoir fatigué de son dé- dra pas un jour l'Auteur des Satires, sespoir les Juges , les Avocats, dans la description de fon Festina & Ton Procureur ; ellę alla ens Sur tout certain Hablewr , &ca 2 |