75 Allez au Cours, au Bal; allez à l'Opera , Pour des femmes d'honneur , dans ces lieux hazardeux , 80 De cent que l'on connoist on n'en verra pas deux. Rejerie donc , mon fils, cette fauffe maxime Qu'on trouve rarement une femme sans crime, C'est seulement ainsi que parle un Suborneur, Qui de femmes sans foy , Jans honte ng fans honneur Au lieu d'eftre toujours dans les lieux de plaisir à charmer ton loisir, Va dans les Hopitaux ou l'on voit de longs rangs Malgré l'air infecté de leur triste demeure , Que cache en qu'amortit leur humble pieté, A de plus doux appas pour des ames bien faites , Descens dans des caveaux , *monte dans des greniers 100 Où des Pauvres obscurs fourmillent à milliers , Tu n'y verras pas moins de Dames vertueuses Soulager tous leurs maux , remplir tous leurs besoins. 105 Entre dans les Reduits des bonnestes familles Et vois-y travailler les Meres do les Filles , Charmé de leur conduite doo si simple don se sage, 110 Tu te verras contraint de changer de langage. Peux-tu ne sçavoir pas que la Civilité Le bon air, le bon gouft, e la Delicatesse? ais Regarde un peu de prés celuy qui Loupgaron, Loin du sexe a vescú renfermé dans son trou, Tule verras crasseux, mal-adroit de Sauvage , Ne pouvoir rien penser , de fin, d'ingenieux , 120 Ni dire jamais rien que de dur ou de vieux. S'il joint à ces talens l'amour de l' Antiquaille , De ces dons rafsemblez se forme le Pédant, 125 Le plus fastidieut , comme le plus immonde, De tous les animaux qui rampent dans le monde, Quand le Sexe s'oublie , e de tant de façons N'as-tu pas remarqué que de tout ce scandale, 1 30 Les Mares sont souveni la fause principale : Soit par le dur excés de leur séverité, du mariage En suivant mes desirs ton heureux fort t'engage 5 135 Ne t'avise jamais d'affecter la rigueur , De vivre en Pedagogue avec trop de hauteur , On a beau publier en prôner en tous lieux. La Femme en son époust aime à trouver son maistre , pas commander. 145 il en est , il est vray, qui dans leurs mariages Eux & leurs vieux Parens n'ont avec leurs besicles iso Pendant des mois entiers lú, relû des articles REM A Â ē v E S. (118) Dans le Recueil des raule, qui fit imprimer son Re. Ouvrages de M. Perrault, que cueil' après la réconciliation j'ai ciré , cet Hemistiche est avec M. Despréaux , supprima de cette manière : & rude en son ces huit Vers, à cause de l'aplangage. La Phrase finit là. Les plication, qu'on en pouvoit faihuit Vers suivans ne s'y trou- re à son Adversaire. vent point. Ils étoient dans la (149 & 150) Ces deux Vers première Edition , & M. Pero croient ainsi dans la I. EDITION : Qu'afin de parvenir par leur soin diligent , D'esprit , d'âge ego d'humeur seroient bien afforties. iss Ils ne comprennent point que pour vivre content , Le choix de la perfonne est le plus important; n'entra jamais dans le coeur d'un Avære. Quand le premier Mortel fut mis dans l'Univers, 160 Pour commander lui seul à tant d'Estres divers, Son qil , n'en doutons point, vit avec complaisance ; Le Seigneur lui montra la femme à son reveil, 165 La femme sa moitié, sa compagne fidelle ; Quittant tout , il tourna tous les regards sur elle , La Gloire nous ravit par la beauté suprême, Mais malgré tout l'éclat dont ils frappent nos yeux , Avec une Moitié sage , douce do bien née, 175 Qui couronne fa Dot d'une chaste pudeur, D'une vertu sincere don d'une tendre ardeur. D'une beauté parfaite a joint tous les attraits , 180 Le vif éclat du teint , la finesse des traits ; Si ses beaux yeux , ornés d'une brune paupiere , Eux & leurs vieux Parens avecque leurs besicles N'ont pendant plusieurs mois la , relu des articles. (161) Ce Vers êroit de cette manière dans la première EDIT. Il vit, n'en doutons point, avocque complaisance. 185 Si fa main le dispute à celles de l'Aurore, Et si le bout des doigts est plus vermeil encore : Il n'eft rien icy-bas de plus digne d'envie , 190 Ni qui mesle tant d'or au tissu d'une vie. Les matheurs les plus grands n'ont rien d'aspre, d'affreux, que envoye, Si dans la bonne chere un Epoux emporté Et retranchant toujours la superfluité, 200 Le remet pas à pas dans la frugalité. Si son oeil apperçoit quelque intrique galante, L'attendrit , le desarme ego regagne son coeur. 205 Par elle tous les jours la Jeunesse volage Se retire du vice der du libertinage, Par elle une Maison tombée en decadence, 210 Voit revivre en son sein l'éclat o l'abondance. Ce ri’est point seulement dans les premiers beaux jours, Son cours n'est pas moins doux que ses tendres premices. 215 C'est un bonheur égal , un bien tous les temps. Qu'à prevoir ses besoins de qu'à le foulager, 220 Et qui pleure in secret dés le moindre danger ; Tout plaist d'elle, il n'est plus de medecine amere Sans peine dor sans murmure il meurt entre ses bras. Ff üj que Pendant le Prôneur du libre Celibat, Confus , embarasé d'un si penible role , Et sent quoy qu'abbattu de douleur don d'ennuy, impudemment fon drap de deffous luy. Si fon deftin permet qu'un serviteur fidele Luy donne en ces momens des marques de fon zele, 339 Ses Amis font ailleurs, dos pour comble de maux Son lit est entouré d'aspres Collateraux , Apprehendent toûjours qu'un bol de Quinquina 250 En faisant son effet ne le tire de là. N'est-il pas vrai , mon fils, que cette seule image Te trouble, te saisit , te confond do t'abat, Des deux routes qu'il voit ne sçait laquelle prendre ? a |