Et Attendre que Septembre ayt ramené l'Automne, Tantoft fur l'herbe affis au pié de ces côteaux, REMARQUES. VERS 146. pour s'enfuir à Baville.] Maifon de Campagne de Monfieur de Lamoignon. DESP, C'eft une Seigneurie confidérable à neuf lieues de Paris, du côté de Châtres & d'Etampes. VERS ICO. Apprenti Cavalier, &c.] Dans l'Edition de Paris 1713. dans celle de Genève 1717. dans toutes celles que l'on a faites depuis, on a mis Apprentif Cavalier. C'eft une fauffe correction. Il y a dans les Editions de 1694. & de 1701. Apprenti Cava. lier, comme on le rétablit ici. L'Auteur,en fe conformant à l'ufage, qui s'établifloit de fon tems, & qui fait règle aujourd'hui, difoit au Mafculin, Apprenti;& pour le Féminin, Apprentie,comme on l'a vu fur le Vers 464. de la Satire X. VERS 12. Où Polycrene épand fes liberales eaux. ] Fontaine à une demi-lieuë de Baville, ainfi nommée par feu M. le Premier Président de Lamoignon. DES P. Le nom de Polycrene défigne l'a bondance des eaux de cette Fontaine, M. Defpréaux, le P. R4pin, le P. Commire, & plufieurs autres de nos plus fameux Poëtes l'ont chantée, & l'ont rendue prefque auffi célèbre que l'Hippocrene. VERS 1. Chercher quels Jont les biens, &c.] Horace, Livre II, Satire VI. Vers 72, Quel chemin le plus droit à la gloire nous guide, C'eft ainfi que chés toi tu fçauras m'attacher. Car dans ce grand concours d'Hommes de toute espece, Au lieu de quatre Amis qu'on attendoit le foir, REMARQUES. Quod magis ad nos Pertinet,& nefcire malum eft, agitamus: Utrumne Quidve ad amicitias, ufus, rectumve trabat nos: lifoit: quels font les biens veritables Sculp... Mathey 346 * AVERTISSEMENT SUR L'EPISTRE VII. LA septiéme Epître traite de l'utilité, que l'on peut retirer de la jaloufie de fes Ennemis, auffi bien que des bonnes & des mauvaifes Critiques. Elle fut compofee, avant la fixiéme, au commencement de l'année 1677. à l'occafion de la Tragédie de Phédre, que M. Racine avoit fait répréSenter, pour la première fois, le premier jour de cette même année par les Comédiens de l'Hôtel de Bourgogne. (1) Madame la Ducheffe de Bouillon, (2) M. le Duc de Nevers, fon frère, & quelques autres perfonnes de diftinction,unies de goût &de fentimens, avoient poussé ( 3 ) Pradon à travailler fur le même fujet. Ces perfonnes n'aimoient point M. Racine; dans le deffein de le chagriner, elles avoient voulu fe pourvoir d'une Pièce, qui leur fervit à faire tomber la fienne, quand elle paroîtroit. Pradon, fier de l'efpèce de fuccès, que fon premier Ouvrage avoit obtenu du jeu des Acteurs & de la Cabale, compofa fa Phédre REMARQUES. quoiqu'il n'eut encore que 25. ans. L'honneur, qu'il avoit eu de porter la queue du Manteau du Roi le jour de fon Sacre, donne le privilége d'être reçu Chevalier, quelque jeune que l'on foit. Ce Duc aimoit les Lettres & fe mêloit de Poëfies. Il en a fait quelques morceaux en François qui font d'un goût plus que fingulier. (3.) Pradon. ] Ce Poëte, que les Satires de nôtre Auteur ont beaucoup plus immortalifé, que fes propres Ouvrages, êtoit de Rouen. 11 mourut d'apoplexie à Paris, au mois de Janvier 1698. On a recueilli dans un feul volume in-12. fes Tragédies, qui par font Pirame & Thisbé; Tamerlan, Au nom de Dieu, Pradon, pourquoi ce grand courroux, Je veux le diffamer chés les Races futures. Le Grand Scipion eft d'un M. de Tragédies encore moins connues, qui font Annibal & Silanus. émulation, & la fit jouer fur le Théatre de la Troupe du Roi le 3. de Janvier 1677. deux jours après celle de M. Racine. La Cabale n'oublia rien de ce qui pouvoit contribuer à faire tomber ee dernier, & procurer un fuccès brillant à fon indigne Antagoniste. (4) Madame Deshoulières, amie particulière de Pradon, qui la confultoit ordinairement fur fes Ouvrages, alla voir la première Répréfentation de la Tragédie de M. Racine. Elle revint enfuite fouper chés elle avec Pradon, & quelques perfonnes de fa Cabale. Pendant tout le repas on ne parla que de la Pièce nouvelle. Chacun en porta fon jugement avec l'équité, que donne la difpofition de n'ouvrir la bouche qu'à la Critique de la fermer aux louanges. Ce fut pendant ce même foupé, que Madame Deshoulières fit ce fameux Sonnet, aussi dépourvu de fel que rempli de malignité. REMARQUES. (4) Madame Deshoulières. ] ANTOINETTE du Liger de La Garde, Femme de Guillaume de la Fon de Boisguérin, Seigneur Des boulières, & Lieutenant de Roi des Villes & Citadelle de Dourlens, auquel elle ne furvécut que quelques mois. Cette Dame eft comptée à jufte titre parmi les meilleurs Poëtes du fiècle paflé. Elle êtoit très belle, & fes talens ne pouvoient que re. hauffer l'éclat de fa beauté. Elle fut reçue à l'Académie d'Arles en 1689. & mourut à Paris le 17. de Février 1694. dans fa cin quante- fixiéme année, après avoir long-tems fouffert d'ua Cancer au fein. Elle ne laiffa qu'une Fille, Antoinette-Thérèse de La Fon de Boisguérin, Demoifelle Deshoulières. Elle avoit hérité, mais dans un degré trèsinférieur, des talens de fon illuftre Mère. Elle mourut de la même maladie le 29. d'Août 1718. âgée d'environ. ans. En 1687. elle avoit remporté le Prix de Poesie à l'Académie Fran soife. |