Le 30. du même mois de Mai, le Comte de Bulli fit de Chazeu cette ( 8 ) Réponse à nôtre Poëte. “ Je ne saurois assés dignement répondre à vô tre Lettre, Monsieur. Elle est si pleine d'honnê tetés eớ de louanges , que j'en suis confus. Je ,, vous dirai seulement , que je n'ai rien vu de vô, tre façon, que je n'aie trouvé très-beau trèse naturel, a que j'ai remarqué dans vos Ouvra„ges un air d'honnête homme que j'ai encore esti,, mé plus que tout le reste. C'est ce qui m'a fait », souhaiter d'avoir commerce avec vous ; cà puis», que l'occasion s'en présente aujourd'hui, je vous „ en demande la continuation, a vôtre amitié, „ vous assurant de la mienne. Pour mon estime , » Vous n'en devés pas douter , puis que vos ennemis mêmes vous l'accordent dans leur cæur s'ils sont pas les plus fortes gens du monde ,,. ne (8) M. Brossette disoit en trompoit, On la trouve à la 1717. que cette Réponse du page 385. du II. Tome de l’Edit. Comte de Buls à M. Despréaux, des Lettres du Comte de Bulli , de n'avoit pas êté imprimée. Il se laquelle on vient de parler. EPISTRE IV. EPIST R E I V. A U ROY. En vain , pour Te louer , ma Muse toûjours presté , Vingt fois de la Hollande a tenté la conqueste: Ce païs, ou cent murs n'ont pû Te resister, GRAND ROY, n'est pas en Vers si facile à domter. 5 Des Villes , que Tu prens , les durs & barbares a : noms R E M A é Ŭ È f. effrayée , CHANG. Vers 7. Et l'oreille Dans les premières Editions, il faut depuis l'Isel. ) y avoir : Pour trouver un beau mot, des rives de l'Ispel, Il faut toûjours bronchant, courir jusqu'au Telel. L'Auteur mit ensuite ainsi dans l'Edition de 1688. Pour trouver un beau mot, il faut depuis l'Isel, Sans pouvoir s'arrêter , courir jusqu'an Telel. V Oui , par tout de son nom chaque Place munie, 10 Tient bon contre le vers, en détruit l'harmonic. Et qui peut, sans frémir , aborder Woërden ? Quelle Muse à rimer en tous lieux disposée, Zutphen, Wageninghen , Harderwic, Knotzenbourg : VERS 14: R E M A R é v E s. Mais n'en étant pas content, qu'on fit de toutes ses Oeuil tourna ces deux Vers de vres en 1674. inquarto & ine cette manière dans l’Edition douze. On a beau s'exciter : il faut depuis l'Isfel, Pour trouver un beau mot, &c. Ce fut enfin dans l’Edition de Province près de la Meuse. 1701, que ces Vers parurent des bords du Zwie comme ils sont ici, derzée. ] Le Zuider-zée est un Ibid. -Il f.11 depuis l'Isfel. ) grand Golphe entre les Provin. Rivière des Pais-Bas, qui se jette ces de Frise, d'Over-iffel , de dans le Zuider-zée , ou la Mer Gueldre , & de Hollande. Ande Sud, Cette Rivière reçoit les ciennement c'étoit un Lac & eaux du Rhin par un canal qui des Marais , formés par la fur tiré depuis Arnheim jusqu'à branche Septentrionale du Rhin Doelburg , par Drufus Père jointe à liffel ; & les anciens de l’Empereur Claude , & de Géographes le nommoient Fle. Germanicus. Le Prince d'orange, vus, ou Flevilacus. Les eaux de qui commandoit les Troupes la Mer ont dans la suite couvert des Hollandois, abandonna l'If & inondé tous ces marais, & il fel, le 22. de Juin 1672. s'en est formé le Zuider - zée, VERS 8. -courir jusqu'au Tef. Mare Auilrinum Sinus Austri. sel. ] Hile de la Hollande, dans nits. En Flamand, Zuid, signi. l'Ocean Germanique, à l'entrée fie le Sud ; & Zée , la Mer. du Golphe nommé le Zuider VERS is. afieger Doër. zée. bourg. ] Les Hollandois prononVERS II. aborder VVoër. cent Dous bourg. Doesbourg den. ] Ville du côté de Hollande, Latin Drusiburgum, est une ville firuée sur le Rhin. en du Comté de Zutphen, lituée à CHANG. Vers 12. — au seul l'endroit où les eaux du Rhin fe nom de Heusden? ] Dans les pre- joignent à l'111:1, par le canal mières Editions on li oit, Nar- de Drulis. Cetre Ville tue prise le 22, de Juin 1672. par MON. Ibid. au seul nom de Heuf- SIEUR, Frère du Roi. den? ] Autre Ville de la même VERS 16. Zutphen , VVagee den, Il n'est Fort entre ceux que Tu prends par centaines , Et par tout sur le Whal, ainsi que sur le Leck, 20 Le vers est en déroute , & le Poëte à sec. Encor, li Tes exploits , moins grands & moins rapides, Laissoient prendre courage à nos Muses timides, Peut-être avec le temps, à force d'y rêver, à Pegaze s'effarouche & recule en arriere: ninghen , Hardervic Knotzem- VERS 27. - Có Nimegue est bourg. 1 ZUTPHEN : Ville Capi. d Toy. ] Ville considérable des tale du Comté de Zutphen , pri. Provinces-Unies , Capitale du se par MONSIEUR , le 26. de Duché de Gueldre. Elle fut prise Juin. V vageninghen, Hardervic: "le 9. de Juillet 1672. par M. de Villes du Duché.de Gueldre, qui Turenne , après six jours de fiége, se rendirent au Roi, les 22. & Cette Ville est fameuse par la 23. de Juin. Knotzembourg , est Paix générale, qui y fut concluë un Fort , Gtué sur le v vahal, ell 1678. entre la France , l'Ef· vis-à-vis de Nimégue : il est aussi pagne, & les Provinces-Unies ; nommé le Fort de Nimégue. Il & en 1679, entre la France & fut assiégé le 15. de Juin, & l’Empire. pris le dix-sept par M. de Tu VERS 28. au Camp devane Orsoy. ] Ville & Place forte sur la VERS 19. Et par tout sur le rive gauche du Rhin, dans le Vuhal, ainsi que sur le Leck. ] Le Duché de Clèves. Au commenV vahal & le Leck, sont deux cement de la Campagne , le Roi branches du Rhin, qui se mêlent fit assiéger Orsoy, le preinier de avec la Meuse. Juin , & le prit en deux jours. VERS 24. Par quelque coup de Il tint long.tems fon Camp del'art nous pourrions nous sauver. ] vant cette Place,après qu'elle cât L'Auteur - donne ici l'exeinple êté prise; de sorte que les Gaavec le précepte. Cette Epitre zettes & les Lettres particulièest un jeu d'esprit, par lequel il res, datoient toujours, du Camp se fauve de la difficulté , en la devant Orloy. C'est à quoi l'Au teur fait allusion. Tome I. Vij renne, montrant. Que la verité Aujourd'huy toutefois mon zele m'encourage; Un trop juste devoir veut que nous l'essayons. le tracer , cherchez tous vos crayons. Car , puisqu'en cet exploit tout paroist incroyable, pure y ressemble à la fable, 35 De tous vos ornemens vous pouvez l'égayer. Au pié du mont Adulle entre mille roseaux, Appuyé d'une main sur son urne penchante , Vient d'un calme si doux retirer les esprits. 45 Il se trouble, il regarde , & par tout sur ses rives R E MARQv E S. CHANG. Vers 31. Un trop juste que dans l'Edition de 1701, Dans devoir , &c. ) Ce Vers n'a paru les premières il y avoit : Le malheur sera grand , fi nous nous y noyons. Il fait beau s'y noyer , fi nous nous y moyons. Adula, selon Ptolemée, & Stra. Source du Rhin ( car il y en a bon, On' l'appelle maintenant, deux ) est une Montagne, qui faiç le Mont Saint Godard. Le Poëte partie du Mont saint Godard emploie le nom ancien soit & qui est appellée Vogel-berg, parce qu'il est plus beau & plus ou Monte d'Uccello : le Mont de poëtique, soit aulli parce que l'Oiseau : Avicula. Ce dernier voulant parler du Dieu du Rhin mot a peut être êté formé d'A. & des Naïades, il auroit fait un dula, : |