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tête de cette Epitre dans l'Edition de Paris ,, 1740. en a pris l'idée dans Martial. Un certain Hippodamus lui demandoit des Vers à fa , loüange; & Martial s'excufe de lui en donner ,,fur ce qu'Hippodamus porte un nom qui feroit ,, peur aux Mufes,,.

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Voici l'Epigramme même de Martial. C'est la XXXI du Livre IV.

Quod cupis in noftris dicique legique libellis,
Et nonnullus honos creditur effe tibi :
Non valeam, fi non res eft gratiffima nobis,
Et volo te chartis inferuiffe meis.

Sed tu nomen habes averfo fonte fororum
Impofitum, mater quod tibi dura dedit;
Quod nec Melpomene, quod nec Polyhymnia poffit,
Nec pia cum Phobo dicere Calliope.
Ergo aliquod gratum Mufis tibi nomen adopta:
Non femper bellè dicitur Hippodamus.

Le Sommaire, qu'on vient de lire, eft tiré du Bolæana Nomb. IX. Mais quelle que doive être l'autorité de ce Recueil, il n'en falloit pas moins, pour être exact, dire que M. Defpréaux avoit pris dans Martial l'idée des plaifanteries,qu'il fait dans cette Epitre fur la dureté des Noms Allemands & Hollandois. Quant à l'idée de la Pièce en elle-même elle n'a rien de commun avec l'Epigr. de Martial. Je vais ajouter ici ( 5 ) ce que je ne trouverois RE MARQUES.

dant le fiége de Philifbourg en 1588. par un Officier, qui tiroit

fur une volée de Becaffines.
(s) ce que je ne trouverois pas

pas le moien de placer ailleurs. C'eft à l'occafion de cette Epitre IV. qu'il penfa s'elever une querèle Satirique entre nôtre Poëte & le Comte de Buffi-Rabutin. On difoit dans le tems que ce dernier, qui pour lors étoit relégué dans fa Terre de Chazeu, s'êtoit avisé d'écrire à Paris une Lettre, dans laquelle il faifoit, outre une Critique fanglante de l'Epitre IV. des plaifanteries peu refpectueufes pour le Roi. M. Delpréaux, à qui ces bruits revinrent, réfolut de s'en vanger, & fit part de fon deffein à quelques perfonnes par le možen defquelles il tranfpira jufqu'au Comte de Buffi. Quoique celui-ci fut naturellement fatirique, &qu'il le fut avec toute l'indifcrétion & tout l'emportement, que donne une haute naiffance jointe à beaucoup d'efprit, dont on eft accoûtumé de faire foi-même les honneurs ; il ne crut pas devoir attendre les coups, qu'une main fure êtoit en êtat de lui porter, &, pour s'en mettre à couvert, il écrivit de Chazen le 20. d'Avril 1673. d'une part au P. Rapin & de l'autre au Comte de Limoges, tous deux amis de M. Defpréaux, pour les prier de voir ce Poëte. & de lui faire changer de penfée.

REMARQUES.

le moien de placer ailleurs. ] En effet, où pourrois-je mettre ce qu'on va lire. C'eft la Remarque de M. Broffette fur le dernier Vers de l'Epitre IV. La manière, dont on s'eft proposé d'exécuter cette Edition, ne permettoit pas d'avoir

une page entière de deux colonnes de Remarq. fans Texte au-deflus. Pour parer à cet inconvénient,je n'ai rien trouvé de mieux, que la voie d'un Avertissement. J'au rai recours encore au méme expédient pour l'Epitre VII.

Le Comte de Limoges lui fit cette (6) Réponse, datée de Paris le 26. d'Avril 1673.

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vrai

"Auffi-tôt que j'ai eu reçu vôtre Lettre, Mon,, fieur, j'ai êté trouver Defpréaux, qui m'a dit qu'il m'étoit obligé de l'avis que je lui donnois ; Qu'il étoit vôtre ferviteur, qu'il l'avoit toûjours êté, & qu'il le feroit toute fa vie: Qu'il étoit que pendant ces Vacations il étoit à Bâville ,, avec le P. Rapin; qu'il le pria de vous envoïer fon Epitre de fa part avec un compliment: Que le P. Rapin lui avoit dit que vous lui aviés fait ,, une réponse fort honnête à ce compliment: Qu'à ,, fon retour à Paris mille gens lui êtoient venus dire », que vous aviés écrit une Lettre fanglante contre lui, pleine de plaifanteries contre fon Epitre, & », que cette Lettre couroit le monde : Qu'il répondit à cela qu'on la lui montrât, & que fi elle êtoit telle, il y répondroit, non seulement pour ,, juftifier fon Ouvrage, mais encore pour avoir l'honneur d'entrer en lice avec un tel combat,, tant: Que perfonne ne la lui aïant montrée il n'y avoit pas fongé depuis ; fon feul deffein êtant de répondre par un Ouvrage d'efprit juftificatif, à un autre Ouvrage qui avoit critiqué le fien, mais fans y mêler les perfonnes : Que quand vous auriés dis pis que pendre de

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REMARQUES.

(6) La Réponse du Comte de Limoges au Comte de Buff, que l'on a inférée dans cette Avertiffement a êté imprimée pour la

première fois dans l'Edition, que M. Broffette a fait faire de tous les Ouvrages de nôtre Poëte à Genève en 1717.

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lui, il êtoit trop jufte & trop honnête homme, ,, pour ne vous pas toûjours eftimer; & par conféquent pour en dire quelque chofe qui pût vous déplaire: Que les chofes d'efprit que vous aviés », faites, fans compter vos autres faits, êtoient di»gnes de l'eftime de tout le monde, & dureroient ,, même à la postérité. . . . . . Là deffus il me mon,, tra une pièce manufcrite que Liniere avoit faite contre fon Epitre, dans laquelle, après avoir dit cent chofes offenfantes, il ajoûte que M. de Buffi en dit bien d'autres plus fortes, dans une ,, Lettre qu'il a écrite à un de fes amis...., Def,, préaux me dit enfuite qu'on lui avoit dit encore, », que dans vôtre Lettre il y avoit des chofes un ,, peu contre le Roi, comme, par exemple, fur ce », qu'il difoit que le Roi prendroit tant de Villes qu'il », ne le pourroit fuivre, & qu'il l'alloit attendre ,, aux bords de l'Hellefpont ; vous mettiés au bout, Tarare pon pon..... Il ajouta, en fortant, qu'il vous feroit un compliment, s'il croioit que fa Lettre fût bien reçue, parce qu'il favoit bien qu'il n'y avoit point d'avances qu'il ne dût faire pour mériter l'honneur de vos bonnes

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graces,,.

M. Defpréaux écrivit en effet lui-même, le 25. du mois de Mai fuivant, au Comte de Buffi la (7) Lettre, que voici.

REMARQUES.

(7) M. Broffette dit, que rut en 1709. dans la première cette Lettre de M. Defpréaux pa- partie des Nowvelles Lettres du

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maltraiter

par

"Monfieur, j'avoue que j'ai efté inquiet du bruit », qui a couru, que vous aviez écrit une Lettre par laquelle vous me déchiriez moi & l'Epitre que j'ai écrite au Roi fur la Campagne de Hollande; car outre le jufte chagrin que j'avois de me voir l'homme du monde que j'eftime & que j'admire le plus, j'avois de la peine à digérer le plaifir que cela alloit faire à mes ennemis. Je n'en ai pourtant jamais efté bien perfuadé. Et le moyen de penfer que l'homme de la Cour qui a le plus d'efprit, pût entrer dans les intérêts de l'Abbé Cotin, & fe réfoudre à avoir ,, raifon même avec lui! La Lettre que vous avez écrite à M. le Comte de Limoges, a achevé de

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défabufer, & je vois bien que tout ce bruit ,, n'a efté qu'un artifice très-ridicule de mes trèsridicules ennemis. Mais quelque mauvais def Jein qu'ils ayent eu contre moi, je leur en ai de l'obligation, puifque c'est ce qui m'a attiré les paroles obligeantes que vous avez écrites fur , mon fujet. Je vous fupplie de croire que je fens cet honneur comme je dois, & que je fuis, &c,,.

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REMARQUES.

Comte de Buff, in-12. p. 288. avec quelques changemens que l'on avoit faits dans le tour & dans les paroles. Il ne falloit point imprimer cette Lettre parmi celles du Comte de Buffi, ou bien il la falloit donner telle que l'Auteur l'avoit écrite. Au refte, les Nouvelles Lettres de

M. de Buff, dont on vient de parler, ont été inférées dans l'Edition, que l'on fit à Amfterdam en 1715. de toutes les Lettres de ce Comte; dans laquelle on les a toutes rangées par ordre chronologique. Celle de M. Delpréaux eft à la page 383. du Tome II.

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