52 tête de cette Epitre dans l'Edition de Paris 1740. en a pris l'idée dans Martial. Un certain „ Hippodamus lui demandoit des Vers à la loüange ; @Martial s'excuse de lui en donner » sur ce qu'Hippodamus porte- un nom qui feroit s» peur aux Muses , Voici l'Epigramme même de Martial. C'est la Et nonnullus honos creditur esse tibi : Et volo te chartis inseruisse meis. Impofitum, mater quod tibi dura dedit; Nec pia cum Phæbo dicere Calliope. Non semper bellè dicitur Hippodamus. Le Sommaire , qu'on vient de lire , est tiré du Bolæana Nomb. IX. Mais quelle que doive être l'autorité de ce Recueil, il n'en falloit pas moins , pour être exact , dire que M. Despréaux avoit pris dans Martial l'idée des plaisanteries,qu'il fait dans cette Epitre sur la dureté des Noms Allemands & Hollandois. Quant à l'idée de la Pièce en elle-même, elle n'a rien de commun avec l'Epigr. de Martial. Je vais ajouter ici ( s) ce que je ne trouverois R E MAR DU E s. dant le siége de Philisoourg en sur une volée de Becassines, 1688. par un Officier , qui tiroit (5) ce que je ne trouverois pas pas le moïen de placer ailleurs. C'est à l'occasion de cette Epitre IV. qu'il pensa s'elever une querèle Satirique entre nôtre Poëte e le Comte de Busi-Raburin. On disoit dans le tems que ce dernier, qui pour lors étoit relégué dans la Terre de Chazeu , s'étoit avisé d'écrire à Paris une Lettre, dans laquelle il faisoie , outre une Critique sanglante de l'Epitre IV. des plaisanteries peu respectueuses pour le Roi. M. Despréaux, à qui ces bruits revinrent, résolut de s'en vanger, o fit part de son dessein à quelques personnes par le možen desquelles il transpira jusqu'au Comté de Bussi. Quoique celui-ci fut naturellement satirique, e qu'il le fut avec toute l'indiscrétion & tout l'emportement, que donne une haute naissance jointe à beaucoup d'esprit, dont on est accoûtumé de faire foi-même les honneurs ; il ne crut pas devoir dre les coups , qu’une main sure étoit en état de lui porter, &, pour s'en mettre à couvert, il écrivit de Chazeu le 20. d'Avril 1673. d'une part au P. Rapin & de l'autre au Comte de Limoges, tous deux amis de M. Despréaux, pour de voir ce Poëte. & de lui faire changer de pensée. atten les prier le moien de placer ailleurs. ] En une pageentière de deux colonnes effet, où pourrois-je mettre ce de Remarq. sans Texte au-deslus. qu'on va lire. C'est la Remarque de Pour parer à cer inconvénient,je M. Brossette sur le dernier Vers de n'ai rien trouvé de mieux , que l'Epitre IV. La manière, dont on la voie d'un Avertissement. J'au. s'est proposé d'exécuter cette Edi- rai recours encore au méme exa tion , ne permettoit pas d'avoir pédient pour l'Epitre VII. . Le Comte de Limoges lui fit cette (6) Réponse, datée de Paris le 26. d'Avril 1673. Aufsi-tôt que j'ai eu reçu vôtre Lettre , Monin fieur , j'ai été trouver Despréaux , qui m'a dit „ qu'il m'étoit obligé de l'avis que je lui donnois ; Qu'il étoit vôtre serviteur , qu'il l'avoit toujours êté, & qu'il le feroit toute sa vie : Qu'il étoit vrai que pendant ces Vacations il étoit à Bâville » avec le P. Rapin; qu'il le pria de vous envoier fon Epitre de fa part avec un compliment: Quc le P. Rapin lui avoit dit que vous lui aviés fait ,, une réponse fort honnête à ce compliment : Qu'à son retour à Paris mille gens lui étoient venus dire que vous aviós écrit une Lettre sanglunte contre „lui , pleine de plaisanteries contre fon Epitre, », que cette Lettre couroit le monde : Qu'il répon dit à cela qu'on la lui montrât , e que si elle étoit telle , il go répondroit , non seulement pour justifier son Ouvrage, mais encore pour avoir l'honneur d'entrer en lice avec un tel combat. tant : Que personne ne la lui aïant montrée , il n'y avoit pas fongé depuis ; fon seul dessein étant de répondre par un Ouvrage d'esprit jultificatif, à un autre Ouvrage qui avoit critiqué le fien, mais sans y mêler les personnes : Que quand vous auriés dis pis que pendre de R E M A Rev E s. (6) La Réponse du Comte de première fois dans l’Edition , Limoges au Comte de Bulli , que que M. Brossette a fait faire de tisement a été imprimée pour la à Genève en 1717. l'on a insérée dans cette Aver. tous les Ouvrages de nôtre Poëte con „lui , il ê vit trop juste trop honnête homme , 9, pour ne vous pas toûjours estimer ; & par » séquent pour en dire quelque chose qui pût vous déplaire : Que les choses d'esprit que vous aviés faites , sans compter vos autres faits , étoient di»gnes de l'estime de tout le monde , e dureroient „. même à la postérité.... .... Là dessus il me mon» tra une pièce manuscrite que Liniere avoit faite „ contre son Epitre , dans laquelle , après avoir dit cent choses offen fantes, il ajoûte que M. de Bussi en dit bien d'autres plus fortes , dans une Lettre qu'il a écrite à un de ses amis...., Del préaux me dit ensuite qu'on lui avoit dit encore, » que dans vôtre Lettre il y avoir des choses un „peu contre le Roi , comme , par exemple, sur ce » qu'il disoit que le Roi prendroit tant de Villes qu'il „ ne le pourroit suivre , e qu'il l'alloit attendre » aux bords de l'Hellefpont ; vous mettiés au bout , Tarare pon pon..... Il ajouta , en » fortant , qu'il vous feroit un compliment , s'il croioit que fa Lettre fint bien reçuë , parce qu'il Savoit bien qu'il n'y avoit point d'avances qu'il „ ne dut faire pour mériter l'honneur de vos bonnes » graces M. Despréaux écrivit en effet lui-même , le 25. du mois de Mai suivant , au Comte de Bussi la (7) Lettre , que voici. R E M A Rev E s. (7) M. Broflette dit , que rut en 1709. dans la première cette Letire de M. Despréaux pa. partie des Nouvelles Lettres du Monsieur , j'avouë que j'ai esté inquiet du bruit » qui a couru , que vous aviez écrit une Lettre par laquelle vous me déchiriez moi & l'Epitre que »j'ai écrite au Roi sur la Campagne de Hollande ; » car outre le juste chagrin que j'avois de me voir maltraiter par l'homme du monde que j'estime que j'admire le plus , j'avois de la peine à digérer le plaisir que cela alloit faire à mes enne„ mis. Je n'en ai pourtant jamais esté bien perfua dé. Et le moyen de penser que l'homme de la » Cour qui a le plus d'esprit , pût entrer dans les intérêts de l'Abbé Cocin, se résoudre à avoir raison même avec lui ! La Lettre que vous avez écrite à M. le Comte de Limoges, a achevé de „ me défabuser, e je vois bien que tout ce bruit n'a esté qu'un artifice très-ridicule de mes trèsridiculés ennemis. Mais quelque mauvais defsein qu'ils ayent eu contre moi , je leur en ai de l'obligation , puisque c'est ce qui m'a attiré les paroles obligeantes que vous avez écrites fur w mon sujet. Je vous supplie de croire que je sens ,, cet honneur comme je dois , & que je suis , &c,,. Comte de Bulls , in-12. p. 288. M. de Bulls, dont on vient de avec quelques changemens que parler, ont été insérées dans l'E. l'on avoit faits dans le tour & dition , que l'on fit à Amsterdans les paroles. Il ne falloit dam en 1715. de toutes les Letpoint imprimer cette Lettre par. tres de ce Comte ; dans laquelle mi celles du Comte de Bulli , ou on les a toutes rangées par orbien il la falloit donner celle dre chronologique. Celle de que l'Auteur l'avoit écrite. Au M. Delpréaux est à la page 383, tefte , les Nouvelles Lettres de du Tome II, |