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D'un nouveau microlcope on doit en la présence

Tantolt chez Dalencé faire l'experience; 435 Puis d'une femme morte avec son embryon,

Il faut chez Du Vernay voir la dissection.
Rien n'échape aux regards de notre Curieuse.

Mais qui vient sur ses pas ? C'est une Précieuse,
Reste de ces Esprits jadis si renommez,
440 Que d'un coup de son Art Moliere a diffamez.

De tous leurs sentimens cette noble heritiere
Maintient encor ici leur secte façonniere.
C'est chez elle toûjours que les fades Auteurs

S'en vont se consoler du mépris des Lecteurs. 445 Elle y reçoit leur plainte , & sa docte demeure

Aux Perrins, aux Corras est ouverte à toute heure.
Là du faux bel esprit se tiennent les bureaux.
Là tous les Vers font bons, pourveu qu'ils soient nouveaux.

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VERS 434. Tantost chez Da- connoissance des Plantes. lencé ] Chez qui on faisoit VERS 438.—C'est une Précieu. beaucoup d'experiences de Phy- se,]On a su de feu Mademoiselle fique. Desp.

L'Héritier, que l'on avoit dans le 11 étoit fils d'un fameux Chi. tens attribué ce Portrait à Mada. rurgien de Paris , qui lui avoit me Deshoulières, li connuë par les laissé des biens considérables, Poësies. Comme elle étoit amie qu'il dissipa à ses expériences; de M. Perraule & de Pradon , elle après quoi il se retira cn Flan- avoit pris parti pour eux contre dres.

M.Racine & M.Delpréaux. CeluiVERS 436. Il faut chez DuVer. ci profita de l'occasion du caracnay, &c.] Médecin du Roy, tère de la Précieuse, pour satiriser connu pour être très - sçavant çeite Dame, dans les Ouvrages dans l'Anatomie, Desp. de laquelle , quoique charmans

Joseph DuVernay, de l'Acadé- d'ailleurs, on ne laisse pas d'ap. mie Rorale des Sciences, mou- percevoir des traces du caractérut en 1710. âgé de 82. ans, il re, que le Poëre lui donne ici. êtoit fils d'un médecin de la pe- VERS 440. Que d'un coup de fon sice Ville de Feurs en Forez, qui Art Moliere a diffamez. ] Voyez s'arcachois principalement à la la Comédie des Précieuses. Desp.

Au mauvais goust public la Belle y fait la guerre : 450 Plaint Pradon opprimé des fiflets du Parterre :

Rit des vains amateurs du Grec & du Latin ;
Dans la balance met Aristote & Cotin ;
Puis d'une main encor plus fine & plus habile,

Péze sans passion Chapelain & Virgile ;
455 Renarque en ce dernier beaucoup de pauvretez;
Mais

pourtant confessant qu'il a quelques beautez, Ne trouve en Chapelain , quoy qu’ait dit la Satire : Autre défaut , finon, qu'on ne le sçauroit lire;

Et pour faire goûter son Livre à l'Univers , 460 Croit qu'il faudroit en prôse y mettre tous les Verse

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RE MARQU E

VERS 449. & 450. Au mauvais Poëte dans les dix Vers suivane
goust public la Belle y fait la guerre : lui piere sur les Anciens & les
Plaint Pradon opprimé des fiflets Modernes des Jugeinens à peu
du Parterre. ] Tout le monde près les mêmes que ceux du Pa.
connoît le fameux Sonnet de rallèle de M, Perrault, qui se
Madame Deshoulières contre la trouve être en même-tenis ici
Phédre de Racine. Voiés à ce su. l'objet des traits satiriques de
jer l'Avertissement sur l'Epit. VII. l'Auteur.
En conséquence de l'entêtement IMIT. Vers 454. Péze fans pala
de cetre Dame pour Pradon & de fion Chapelain @ Virgile. ] JUVE-
ses liaisons avec M, Perrault , le NAL, Satire V I. Vers 435.

Laudat Virgilium , perituræ ignoscit Elid,
Committit Vates , ca comparat inde aronem

Atque alia parte in trutina suspendit Homerum.
VERS 459. Et pour faire gouter sa reconciliation avec M. Pera
Ton Livre d Punivers.] Au lieu rault. Ils font parodiés ainsi
de ce Vers & du suivant, il y qu'une partie de ce qui précède
avoit dans la première Edition de ce que cet Académicien die
les quatorze que l'on va lire, dans son Parallèle, Tome III.
& que l'Auteur supprima après p. 285.

Et croit qu'on pourra mesme enfin le lire un jour
Quand la Langue vieillie ayant changé de tour,
On ne sentira plus la barbare siructure
De ses expressions mises à la torture,
S'étonne cependant d'où vient cue chez Coignard ,
Le Saint Paulin écrit avec un li grand Art,

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A quoi bon m'étaler cette bizarre Ecole,
Du mauvais sens , dis-tu , presché par une Folle ?
De Livres & d'écrits bourgeois Admirateur

Vai-je épouser ici quelque apprentive Auteur ? 465 Scavez-vous que l'Epouse avec qui je me lie

Compte entre ses parens des Princes d'Italie ?
Sort d’Ayeux dont les noms.... Je t’entens , & je voy
D'ou vient que tu t'es fait Secretaire du Roy.

Il falloit de ce titre appuyer ta naissance. 470 Cependant , t'avoûrai-je ici mon insolence ?

Si quelque objet pareil chez moy, deça les Monts,
Pour m'épouser entroir avec tous ses grands noms
Le sourcil rehaussé d'orgueilleuses chimeres ;
Je lui dirois bien-toit : Je connois tous vos Peres :

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R E M A Re U E S.

Et d'une plume douce , aisée « naturelle ,
Pourrit , vingt fois encor moins

que

la Pucelle,
Elle en accuse alors noire fiecle infecté
Du pédantesque goust qu'ont pour l'Antiquité
Magistrats , Princes, Dues, mesme Fils de France,
Qui lisent sans rougir á Virgile & Terence ;
Et toûjours pour Perrault plein d'un dégoust malin,

Ne sçavent pas s'il est au monde un Saint Paulin.
Le Saint Paulin est un Poëme CHANG. Vers 464. quela
de Perrault, imprimé chés Coi- que apprentive Auteur.] Dans tou.
gnard. Par ces mots : Fils de tes les Editions qui ont précélé
France, l'Auteur entend ici Phi- celle de 1713. il y avoit Appren.
lippe de France Duc de Char- tie , au lieu d' Apprentive.
tres, ensuite Duc d'Orléans , ne- IMIT. Vers 473. Le sourcil
veu de Louis XIV, & Regent du rehaussé d'orgueilleuses chimeres. ]
Roiaume après la mort du Roi JUVENAL, Satire VI. Vers
fon Oncle.

167.
\ Malo Venusinam , quàm te Cornelia , Mater

Gracchorum , fi cum magnis virtutibus adfers
Grande supercilium , numeras in dote triumphose
Tolle tuum , precor , Hannibalem , &c.

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475 Je sçay qu'ils ont brillé dans ce fameux combat

Ou sous l'un des Valois Enguien sauva l'Etat.
D'Hozier n'en convient pas: mais,quoi qu'il en puisse estre,
Je ne suis point si sot que d'épouser mon maistre.

Ainsi donc au plutost délogeant de ces lieux, 480 Allez, Princesse, allez avec tous vos Ayeux,

Sur le pompeux débris des lances Espagnoles,
Coucher , si vous voulez , aux champs de Cerizoles.
Ma maison, ni mon lit ne sont point faits

pour vous,
J'admire , poursuis-tu , vostre noble courroux.
485 Souvenez-vous pourtant que ma famille illustre

De l'assistance au Sceau ne tire point son lustre :
Et
que

né dans Paris de Magistrats connus ,
Je ne suis point ici de ces nouveaux venus

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VERS 475. Je sçay qu'ils ont lu taxer Varillas de n'avoir rien brillé dans ce fameux combat, ] Le dit de la Bataille de Cérizoles, Combat de Cérizoles gagné par quoiqu'il en ait parlé fort au le Duc d'Enguien , en Italie. long dans son Histoire de FranDESP.

cois I. L'Auteur leva l'équivoIl fut donné le 14. d'Avril que en mettant , d'Hozier n'en 1544. sous le regne de François I. convient pas. Il s'agit ici d'une

CHANG. Vers 477. D’Hozier Généalogie, & d'Hozier est conn'en convient pas , &c. ] L'Auteur nu de tout le monde pour un avoit mis dans les deux Editions fameux Généalogiíte. de 1694. V arillas noen dit rien ; IMIT. Vers 478. Je ne suis Mais cela faisoit une équivoque; point fa sot que d'épouser mon max& Varillas s’en plaignit. Il sem- fire. ] MARTIAL , Livre VIII. bloit que M. Despréaux eût vou. Epigramme XII.

Uxorem quare locupletem ducere nolim,

Quæritis ? Vxori nubere nolo med. L'Auteur a eu dessein de rendre bere marito , pour les Femmes ; ici la même beauté de Langue, & Ducere uxorem, pour les Homen traduisant par ces mots :

mes. C'est en quoi consiste la Epouser mon maître, ceux-ci de finesse du bon mor de Martial. MARTIAL : Vxori nubere nolo VERS 486. De l'aillance an meæ, La Phrase Latine est , Nan Sceau, &c.] Une des principa:

De ces nobles sans nom , que par plus d'une voye, 490 La Province souvent en guestres nous envoye.

Mais eussai-je comme eux des Meusniers pour parens ,
Mon Epouse vinst-elle encor d'Ayeux plus grands ,
On ne la verroit point, vantant son origine ,

A son triste Mari reprocher la farine.
495 Son cæur toûjours nourri dans la devotion,

De trop bonne heure apprit l'humiliation :
Et pour vous détromper de la pensée estrange,
Que l'Hymen aujourd'hui la corrompe & la change,

Scachez qu'en nostre accord elle a , pour premier point, 500 Exigé, qu'un Epoux ne la contraindroit point ,

A trainer aprés elle un pompeux équipage,
Ni sur tout de souffrir , par un profâne usage
Qu'à l'Eglise jamais devant le Dieu jaloux,

Un fastueux carreau soit veu sous ses genoux. 105 Telle est l'humble vertu qui dans son ame emprainte ...

Je le voy bien, Tu vas épouser une Sainte :
Et dans tout ce grand zele il n'est rien d'affecté.
Sçais-tu bien cependant sous cette humilité,

L'orgueil que quelquefois nous cache une Bigote, §10 Alcippe , & connois-tu la nation devote?

Il te faut de ce pas en tracer quelques traits ,
Et par ce grand portrait finir tous mes portraits,

A Paris, à la Cour on trouve , je l'avoue,
Des Femmes dont le zele est digne qu'on le loiie

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RE MARQUE S.

les fonations des Secretaires de les Chancelleries. Edit de Louis Rei, eft d'allilter au Sceau, dans XI. Novemb. 1482,

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