Lui feul de la nature eft la bâze & l'appui, 65 Les Lions de Barca vuideroient la Libye : Ce Maiftre pretendu, qui leur donne des lois, REMARQUES. VERS 61 les Antres fourds.] M. de la Monnoye, dit M. Brofette, croit que les Antres fourds, donnent une idée trop vague, & Mais fans examiner par un trop long difcours, Il falloit ajouter que la Critique ca. Il y a beaucoup de Lions dans les deferts de Barca. VERS 64. La Lybie.] Ancien nom d'une grande partie de l'Afrique. IMIT. Vers 69. Le fommeil fur fes yeux commence à s'épancher, &c.] Cet endroit eft très-heureufement imité de Perfe,Sat.V.132. Mane piger ftertis; furge, inquit Avaritia: eia, Surge. Negas, inflat, Surge inquit. Non queo. Surge. En, quid agam? Rogitas? en Saperdam advehe Ponte, Cafioreum, fuppas, ebenum, thus, lubrica Coa, Tolle recens primus piper è fitiente Camelo, Verte aliquid; jura, N'importe, leve-toi. Pourquoi faire aprés tout? Mais j'ai des biens en foule, & je puis m'en paffer. Il ne faut épargner ni crime ni parjure : Parmi les tas de bled vivre de feigle & d'orge. De peur de perdre un liard, fouffrir qu'on vous égorge. 85 Et pourquoi cette épargne enfin ? L'ignores-tu ? Afin qu'un Heritier bien nouri, bien vêtu, Profitant d'un tréfor en tes mains inutile, De fon train quelque jour embarraffe la ville. REMARQUES. VERS 76. Raporter de Goa,&c.] Ville des Portugais dans les Indes Orientales. DESP. VERS 81. Euft-on plus de trefors que n'en perdit Galet. ] Fameux Joueur dont il eft fait mention dans Regnier. DES P. Il avoit gagné au jeu des fommes immenfes, qu'il reperdit dans la fuite. Il avoit fait bâtir à Paris l'Hôtel de Sulli, dans la rue faint Antoine; mais il le joua en un coup de Dés. Après avoir perdu tout fon bien, il alloit encore jouer, dit-on, avec les Laquais dans les rues, & même fur les degrés de la maifon, qui lui avoit appartenu. Il n'y avoit pas long-tems, dit Que faire ? il faut partir. Les Matelos font prefts. 90 Ou, fi pour l'entrainer l'argent manque d'attraits, Bien-toft l'Ambition, & toute son escorte, Dans le fein du repos, vient le prendre à main forte, Tout-beau, dira quelqu'un, raillez plus à propos; Quoi donc à votre avis, fut-ce un fou qu'Alexandre? ? 100 Qui ? cet écervelé ; qui mit l'Afie en cendre? Ce fougueux l'Angely, qui de fang alteré, Maistre du Monde entier, s'y trouvoit trop ferré ? REMARQUES. CHANG. Vers 91. Bien-toft l'Ambition, & toute fon escorte.] Dans les premières Editions il y avoit: Avec meilleure escorte. VERS 101. Ce fougueux l'Angéby, &c.] Il en eft parlé dans la première Satire (v. 112.) DESP. Le Père Boubours dans fon quatriéme Dialogue de la Manière de bien penfer, dit, en parlant de certains faits hiftoriques, qui deviennent obfcurs par le tems: "J'en dis autant du nom que porte 91 Alexandre dans la Satire con s'en prendre à l'Auteur,,. Voiés le Vers 112. de la Satire I. & la Remarque fur ce même Vers, où il eft parlé de L' Angely. Defmarêts dans fa Deffenfe du Poëme Héroïque, & Pradon dans fes Nouvelles Remarques fur tous les Ouvrages du ficur D*** ont fait à nôtre Poëte une efpèce de crime d'Etat d'avoir comparé dans cet endroit Alexandre à L'Angely, parce que Louis XIV. eft forti de fes Etats comme Ale xandre; & parce que dans l'Art Poëtique ces deux Monarques font mis dans le même Vers au rang des Héros propres au Poëme Epique. Il n'y eut peut-être jamais de critique plus ridicule. tre l'Homme. Ce fougueux L'An,, gely, &c. Cela eft clair main,, tenant, parce que nous fçavons que L'Angely êtoit un Fou de la Cour, que le Prince de Condé avoit amené de Flan- IMIT. Vers 102. Maitre du dres. Et fi cela devient obfcur Monde entier, s'y trouvoit trop fer,, avec le tems il ne faut pas ré?] JUVENAL, Sat. X. v. 168, Unus Pellao Juveni non fufficit Orbis: Elpat infelix angufto limite mundi. ,, L'enragé qu'il étoit, né Roi d'une Province, Qu'il pouvoit gouverner en bon & fage Prince, 105 S'en alla follement, & penfant eftre Dieu, Courir comme un Bandit qui n'a ni feu ni lieu, guerre, De fa vaste folie emplir toute la terre. Mais fans nous égarer dans ces digreffions; Traiter, comme Senaut, toutes les paffions; 115 Et les diftribuant par classes & par titres, Dogmatiser en vers, & rimer par chapitres : Laiffons-en difcourir la Chambre, ou Coëffeteau; Et voions l'Homme enfin par l'endroit le plus beau. Lui feul vivant, dit-on, dans l'enceinte des villes, 120 Fait voir d'honneftes mœurs, des coûtumes civiles, REMARQUES. VERS 110. La Macedoine euft en des petites-Maifons.] C'est un Hôpital de Paris, où l'on enferme les Fous. DE SP. (Voïés la Rem. fur le Vers 4. de la Satire I.) VERS 114. & 117. Traiter, comme Senaut, de toutes les paffions, &c. Laiffons-en difcourir la Chambre, ou Coeffeteau.] SENAUT, La Chambre & Coeffeteau, ont tous trois fait chacun un Traité des Paffions. DESP. L'Ouvrage du P. Jean-François Senaut, Général de la Congrégation de l'Oratoire, a pour titre: De l'ufage des Paffions, MARIN Cureau de la Chambre, Mé decin du Roi, de l'Académic Françoise, mort à Paris en Novembre 1669. âgé de 76. ans, a fait Les Caractères des Paffions. NICOLAS Coeffeteau Religieux Dominicain, Evêque de Dardanie,& mort nommé à l'Evêché de Marseille, a compofé le Tableau des Paffions humaines, leurs caufes &leurs effets. VERS 119. Lui seul vivant dit-on, dans l'enceinte des villes.] Ce Vers & les trois fuivans, font d'une facilité, & d'une douceur admirables: cependant l'Auteur difoit, que, de tous les Vers, qu'il avoit faits, c'êtoit là ceux Se fait des Gouverneurs, des Magiftrats, des Rois, Il est vrai. Mais pourtant fans lois & fans police, Sans craindre Archers, Prevoft, ni fuppoft de Juftice, 125 Voit-on les loups brigans, comme nous inhumains, Pour détrouffer les loups, courir les grands chemins? Jamais pour s'agrandir, vit-on, dans fa manie Un Tigre en factions partager l'Hyrcanie? L'Ours a-t-il dans les bois la guerre avec les Ours ? 130 Le Vautour dans les airs fond-il fur les Vautours ? Unquam, nifi in disparibus feris. Voici l'endroit de Juvenal. Il eft de fa XV. Satire, Vers 159. PLINE, Liv. VII. Denique, ca- dans le méritent d'être lûës VERS 128. Partager l'Hyr canie ?] Province de Perfe, fur les bords de la Mer Cafpienne. DESP. CHANG. Vers 129. L'Ours a-t-il dans les bois la guerre avec les Ours?] Ce Vers êtoit ainsi dans les premières Editions. L'Ours fait-il dans les bois la guerre avec les Ours. |