Adrienne Lecouvreur: comédie-drame en cinq actes en sociéité

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E. Dentu, 1881 - 293 pages
 

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Page 205 - Hélas ! dirai-je, il pleut Mon frère at-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gîte et le reste ? » Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur : Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin.
Page 205 - Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines, Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste.
Page 204 - DEUX pigeons s'aimaient d'amour tendre : L'un d'eux, s'ennuyant au logis, Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux...
Page 289 - Ne les détournez point, ces yeux qui m'empoisonnent, Ces yeux tendres, ces yeux perçants, mais amoureux, Qui semblent partager le trouble qu'ils me donnent. Hélas ! plus ils sont dangereux, Plus je me plais à m'attacher sur eux. Par quel ordre du ciel, que je ne puis comprendre, Vous dis-je plus que je ne dois...
Page 277 - Juste ciel ! qu'ai-je fait aujourd'hui ? Mon époux va paraître, et son fils avec lui. Je verrai le témoin de ma flamme adultère Observer de quel front j'ose aborder son père , Le cœur gros de soupirs qu'il n'a point écoutés, L'œil humide de pleurs par l'ingrat rebutés.
Page 291 - Ne souffre qu'à regret qu'une autre t'entretienne. Tu lui parles du cœur, tu la cherches des yeux. Je ne te retiens plus, sauve-toi de ces lieux ; Va lui jurer la foi que tu m'avais jurée, Va profaner des dieux la majesté sacrée : Ces dieux, ces justes dieux n'auront pas oublié Que les mêmes serments avec moi t'ont lié. Porte au pied des autels ce cœur qui m'abandonne ; Va, cours ; mais crains encor d'y trouver Hermione.
Page 289 - Hélas! plus ils sont dangereux, Plus je me plais à m'attacher sur eux. Par quel ordre du ciel , que je ne puis comprendre , Vous dis-je plus que je ne dois , Moi de qui la pudeur devrait du moins attendre Que vous m'expliquassiez le trouble où je vous vois?
Page 200 - N'ai-je pas même entre eux surpris quelque regard? Bajazet interdit ! Atalide étonnée ! O ciel ! à cet affront m'auriez-vous condamnée ? De mon aveugle amour seraient-ce là les fruits ? Tant de jours douloureux...
Page 289 - Moi de qui la pudeur devrait du moins attendre Que vous m'expliquassiez le trouble où je vous vois ? Vous soupirez , seigneur, ainsi que je soupire : Vos sens comme les miens paraissent interdits. C'est à moi de m'en taire , à vous de me le dire ; Et cependant c'est moi qui vous le dis.
Page 277 - Qui, goûtant dans le crime une honteuse paix, Ont su se faire un front qui ne rougit jamais!...

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