Journal de médecine mentale: résumant au point de vue médico-psychologique, hygénique, thérapeutique et légal, Volume 2

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Dr. Delasiauve (Louis-Jean-François)
1862 - Psychiatry

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Page 6 - Les aliénés, loin d'être des coupables qu'il faut punir, sont des malades dont l'état pénible mérite tous les égards dus à l'humanité souffrante, et dont on doit rechercher par les moyens les plus simples à rétablir la raison égarée
Page 150 - France et à l'étranger ; 2° poursuivre la recherche et l'étude de la pellagre dans les asiles d'aliénés, particulièrement en France, en distinguant les cas dans lesquels la folie et la paralysie ont précédé les symptômes extérieurs de la pellagre, des cas dans lesquels la folie et la paralysie se sont déclarées après les lésions de la peau et les troubles digestifs propres aux affections pellagreuses ; 3° étudier avec le plus grand soin l'étiologie de la pellagre et examiner spécialement...
Page 7 - ... sage et éclairé ne voit, au contraire, dans ces explosions de la manie qu'une impulsion automatique, ou plutôt l'effet nécessaire .d'une excitation nerveuse contre laquelle on ne doit pas plus s'indigner que contre le choc d'une pierre entraînée par sa gravité spécifique. Il accorde à ses aliénés toute l'étendue des mouvements qui peut se concilier avec leur sûreté et celle des autres, leur cache adroitement les moyens de contrainte qu'il emploie, comme s'ils n'avaient à obéir...
Page 6 - Fine!, dans un état habituel de réclusion et de contrainte les aliénés extravagans» les livrer sans défense à la brutalité des gens de service., sous prétexte des dangers qu'ils font courir} les conduire , en un mot ? avec une verge de fer ? comme pour accélérer le terme d'une existence qu'on croit déplorable , c'est là sans doute une méthode de surveillance très - commode ? mais aussi très-digne des siècles d'ignorance et de barbarie.
Page 336 - ... elle tâcherait en vain de parler, parce qu'elle ne saurait ni former ni prononcer une seule parole. Toutes les forces extérieures l'abandonnent, et celles de son âme s'augmentent pour pouvoir mieux posséder la gloire dont elle jouit.
Page 357 - Enchaînées quelquefois toutes nues dans des loges presque souterraines et pires que des cachots, elles avaient souvent les pieds rongés par les rats, ou gelés par le froid des hivers. Ainsi blessées de toutes parts, leur cœur ulcéré ne respirait que vengeance et, dans l'ivresse de haine qui les emportait, elles ne cherchaient, comme des bacchantes, qu'à déchirer leurs filles de service, ou à se déchirer entre elles (2).
Page 336 - ... éprouve une espèce de volupté qui ressemble à celle que pourrait sentir une personne agonisante ravie de mourir dans le sein de Dieu. L'âme ne sait alors ce qu'elle fait; elle ignore même si elle parle ou si elle se tait, si elle rit ou si elle pleure : c'est une heureuse extravagance; c'est une céleste folie dans laquelle elle s'instruit de la véritable sagesse d'une manière qui la remplit d'une inconcevable consolation. Peu s'en faut...
Page 336 - ... les mains. Les yeux se ferment d'eux-mêmes, et s'ils demeurent ouverts ils ne voient presque rien; ils ne sauraient lire quand ils le voudraient; ils connaissent bien que ce sont des lettres, mais ils ne peuvent pas les distinguer ni les assembler parce que l'esprit n'agit point alors; et, si...
Page 150 - En un mot, faire une monographie qui, éclairant l'étiologie et la distribution géographique de la pellagre, exposant les formes sous lesquelles on la connaît présentement, et donnant au diagnostic et au traitement plus de précision, soit un avancement pour la pathologie et un service rendu à la pratique et à l'hygiène publique. Le prix sera de la somme de cinq mille francs, Les ouvrages seront écrits en français, PRIX DE MÉDECISE ET DE CHIRURGIE.
Page 351 - L'homme n'est qu'un roseau le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt; et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.

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