Page images
PDF
EPUB

Chap. I. ORTHOPHONY, Section V. Exercises.

EXERCISES IN PROSE.

Example of Prosaic Orthophony.

As written. Enfin, dix pages de Tacite apprennent plus à connaître les hommes que les trois quarts des histoires modernes.

As pronounced.-Anfīn, dī paj deu Tasitt, aprènn plu za konêtr lê zomm keu lê troâ karr dê zistoar.

THOMAS; Eloge de Tacite.

"On voit, dans ces prairies sans bornes, errer à l'aventure des troupeaux de trois ou quatre mille buffles sauvages." CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme; Les Rives du Meschasebé.

"Je ne peins le monde que d'après votre cœur, c'est-à-dire tel que vous le connaissez et le sentez tous les jours vousmêmes."-MASSILLON, Sermon sur le Monde.

"Sa tête est ornée d'une couronne changeante, dont elle dérobe les joyaux aux peuples et aux Rois de la terre.”—CHATEAUBRIAND Les Martyrs, la Mort.

"Le propre de la gloire, c'est d'amasser autour de soi tout ce qu'elle peut. L'homme se trouve trop petit tout seul.”BOSSUET, Gloire Humaine.

"Ne craignons donc point de prendre l'épée d'une main, et le flambeau de l'autre, pour exterminer ces misérables. SAINT-REAL, Conjuration de Venise.

"O mes concitoyens! ne vous opposez point à votre gloire, en vous opposant à celle de Racine."-LA HARPE, Eloge de Racine.

"A la disette enfin succède la famine, fléau terrible sur la terre, mais plus terrible mille fois sur le vaste abîme des eaux." -MARMONTEL, Les Incas, Calme de la Mer.

"La terre se fendait de toutes parts; l'herbe était brûlée et des exhalaisons chaudes sortaient du flanc des montagnes." BERNARDIN DE SAINT PIERRE, Paul et Virginie, Ouragan. "Le ciel semblait avoir fait la paix avec la terre, et lui sourire en signe de faveur et d'amour."-MARMONTEL, Les Incas, L'Orage.

"Je ne pouvais me lasser de voir la mouvement d'un peuple

Chapter I. ORTHOPHONY, Section V. Exercises.

composé de tous les peuples de la terre."-CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, Rome.

"Ses traits ne sont plus l'image de la grâce et de la gentillesse, comme dans l'enfance, mais celle de la fierté."-Lacepede, Poétique de la Musique, L'Enfance.

"Tout, dans le cygne, respire la volupté, l'enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté."-BUFFON, Histoire Naturelle, Le Cygne.

66

Toujours prêt, dans la concurrence, à trahir l'un, à supplanter l'autre, à décrier celui-ci, à perdre celui-là, pour peu qu'il espère d'en profiter."-BOURDALOUE, L'Ambitieux.

"Une des choses qui faisaient aimer la poésie d'Homère, est qu'il chantait les victoires et les avantages de la Grèce sur l'Asie."-BOSSUET, Histoire Universelle, Les Dieux d'Ho

mère.

"Nous avons beau faire montre d'une vaine intrépidité, la conscience criminelle se trahit toujours elle-même."-MASSILLON, La Conscience.

"Ainsi ce conquérant, le plus renommé et le plus illustre qui fùt jamais, a été le dernier roi de sa race.' -BOSSUET, Mort d'Alexandre.

"Périclès s'aperçut de bonne heure que sa naissance et ses richesses lui donnaient des droits et le rendaient suspect."BARTHELEMY, Voyage d'Anacharsis, Périclès.

"Ce prince prodigieux était extrêmeinent modéré; son caractère était doux, ses manières simples; il aimait à vivre avec les gens de sa cour."-MONTESQUIEU, Charlemagne.

Le taureau s'irrite, le pursuit de près, frappe à coups redoublés la terre, et fond sur le voile éclatant que lui présente un combattant à pied."-FLORIAN, Gonzalve de Cordoue.

"En vain, prêtant une oreille attentive, je cherche à saisir quelques sons pour me diriger à travers un abîme de silence; je n'entends que le battement de mon cœur dans le repos absolu de ces lieux."-CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, les Catacombes.

[ocr errors]

Une gaîté douce tempérait en lui la divinité de son ministère, et le zèle de la religion n'eut jamais chez lui ni sécheresse, ni amertume."-LA HARPE, Eloge de Fénélon.

"La grandeur, l'étonnante mélancolie de ce tableau, ne sauraient s'exprimer dans des langues humaines; les plus belles nuits en Europe ne peuvent en donner une idée.”—CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme; le Nouveau Monde

Chap. I. ORTHOPHONY, Section V. Exercises.

EXERCISES ON POETRY.

EXAMPLE OF POETIC ORTHOPHONY.

As written: Et les volcans cachés sous l'abîme de l'onde,

Découvrent en s'ouvrant les fondements du monde. Pronounced: é lê volkan kashé soû labîmm deu lōndd,

dékouvr tan souvran lê fōnddman du mōndd. BERNIS, La Religion Vengée, Tableau du Déluge.

"J'ai vu, seigneur, j'ai vu votre malheureux fils Traîné par les chevaux que sa main a nourris."

RACINE, Phèdre, Mort d'Hippolyte.

"J'allais de tous côtés encourager les nôtres, Faire avancer les uns, et soutenir les autres."

CORNEILLE, Le Cid, Act. IV. S. 3. "Le vieillard, dont la faim va terminer les jours, Voit son fils au berceau, qui périt sans secours."

VOLTAIRE, La Henriade, Famine de Paris. "Je lis dans tous les yeux ; je ne vois que des pleurs : Un deuil universel remplissait tous les cœurs."

[ocr errors]

CHENIER, Henri VIII. Mort d'Anne de Boulen. Français, souvenez-vous de nos derniers moments; Nous sommes innocents, nous mourrons innocents." RAYNOUARD, La Mort des Templiers. "On entend des nochers les tristes hurlements, Et des câbles froissés les affreux sifflements."

DELILLE, L'Enéide, la Tempête.

"Il revoit ces grands bois, théâtre de sa gloire, Où jadis cent rivaux lui cédaient la victoire." SAINT-LAMBERT, Les Saisons, Chasse du Cerf.

"Mais vous naîssez le plus souvent

Sur les humides bords des royaumes du vent."

[ocr errors]

LA FONTAINE, Le Chêne et le Roseau. "Justes, ne craignez point le vain pouvoir des hommes; Quelque élevés qu'ils soient, ils sont ce que nous sommes.' J. B. ROUSSEAU, Ode sur l'Aveuglement des Hommes. "Les ans, les mois, les jours, par une sage loi, Tout revient, mais le jour ne revient

pas pour moi." DELILLE, Plaintes de Milton, Aveugle.

Chap. I. ORTHOPHONY, Section V. Exercises.

"Tout passe, tout finit, tous s'efface; en un mot, Tout change: changeons donc, puisque c'est notre lot.” COLLIN-D'HARLEVILLE, L'Inconstant, Coméd.

"On veut fuir, on revient; et la foule pressée

D'un bout du temple à l'autre est vingt fois repoussée." VOLTAIRE, Mérope, Trag. "Recevez donc mon hymne, ô vous, fleurs du bocage, Des belles à la fois la parure et l'image !"

LEMIERE, Les Fastes, les Fleurs.

"Mesure son effort, suit le monstre flottant,

Et d'un fer imprévu le frappe en l'évitant." ESMENARD, La Navigation, Pêche de la Baleine. "Les flots de l'Océan apportés goutte à goutte, Réunissent leur force et s'ouvrent une route."

RACINE le fils, La Religion, Origine des Fleuves. "Tout couverts de poussiere, échauffés, palpitants, Déjà touchaient au but les jeunes combattants."

66

DELILLE, L'Enéide, La Course à pied. "O Joseph, que de fois se couvrit de nos pleurs La page attendrissante où vivent tes malheurs !" DE FONTANES, La Bible. "Que le courroux du ciel, allumé par mes vœux, Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux." CORNEILLE, Les Horaces, Imprécations de Camille. "Je n'irai pas plus loin: j'attends ici mon sort. Ce n'est pas d'aujourd'hui que je brave la mort." ARNAULT, Marius à Minturnes. "Mes yeux sont trop blessés ; et la cour et la ville Ne m'offrent rien qu'objets à m'échauffer la bile." MOLIERE, Le Misanthrope, Act. I. S. 1. "J'a rencontré souvent de ces gens à bons mots, De ces hommes charmants, qui n'étaient que des sots." GRESSET, Le Méchant, Act. IV. S. 5.

"Ris faux, amitié feinte, estime contrefaite,

Voilà de ce beau monde une image parfaite."

DESMAHIS, L'Honnête Homme, Le Monde, Act. II. S. 2. "Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme, Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme: Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain." BOILEAU, L'Art Poétique, Chant. I.

Chap. I. ORTHOPHONY, Section V. Exercises.

"L'un, saisi d'épouvante, abandonne ses armes ;
L'autre embrasse ses pieds qu'il trempe de ses larmes ;
Et de ses assassins ce grand homme entouré
Semblait un roi puissant par son peuple adoré.

VOLTAIRE, Henriade, Mort de Coligny.
"Comme aux jours fortunés des pénates antiques,
Le foyer est le dieu des vertus domestiques.
Là reviennent s'unir les parents, les maris,
Qui vivaient séparés sous les mêmes lambris.”

DELILLE, Les Trois Règnes, Le Coin du Feu. "Le vieillard que conduit l'espoir du vin nouveau, Arrivé plein de joie au penchant du côteau, Y voit l'heureux Lindor et Lisette charmée Trancher au même cep la grappe parfumée."

SAINT-LAMBERT, Les Saisons, la Vendange. "Mais tu me fuis en vain, mon ombre te suivra. Tremble, ingrat, je mourrai, mais ma haine vivra. Tu vas fonder le trône où le Destin t'appelle ; Et moi je te déclare une guerre immortelle."

LE FRANC DE POMPIGNAN, Désespoir de Didon.

SECT. VI.-EUPHONY.

EUPHONY* is that part of pronunciation in which the French language excels, and not without reason. The laws of Euphony, like the polish of metals, have the effect of giving to delivery a smoothness and brilliancy unknown to languages deprived of it. Boileau, our poetical Aristarque, knowing the beneficial effects of Euphony on pronunciation, did not fail to allude to it, when he says,

"Gardez qu'une voyelle à courir trop hâtée,
Ne soit en son chemin d'une voyelle heurtée."
L'Art Poétique, Ch. I.

Among the rhetorical precepts of Quintilian, there is one alluding also to Euphony, where he points out the necessity of avoiding two consecutive vowels, as

This word is derived from the Greek sv, (eu), well, easily, and pwvn (phônê), sound, easy to sound, agreeable sound.

« PreviousContinue »