qu'o être poëte, il ne fuffit pas de raconter, il faut feindre & créer l'action qu'on raconte. Dans fa République, il condamne la Poëfie; parce qu'étant effentiellement une imitation, les objets qu'elle imite peuvent intéreffer les mœurs (a). Horace a le même principe dans fon Art poëtique. Si fautoris eges aulea manentis ..... Etatis cujufque notandi sunt tibi mores; eft: la fable eft l'i"mage & la reffem"blance du récit. Et » il y a auffi loin de » celui qui fait la fa (a) Plutarque cite | fur cette matiere l'autorité de Platon, & l'explique d'une manière fi claire, qu'il | n'eft pas poffible de» ble à celui qui fait s'y refufer." Platon » lui-même, dit-il, » a enfeigné que la "Poëfie ne confifte » que dans la fable: & il définit la fa» ble, un récit men»teur reffemblant à » la vérité : ainfi il » n'y a rien de réel. » Le récit dit ce qui » le récit, que de ce» lui qui a fait le ré»cit, à celui qui a » fait l'action; y HoryTIxN περι μυθοποιίαν Ey भजन Πλάτων phnev, &c. De glor. Athen. M. de Fontenelle a exprimé la même pensée dans sa lettre aux Auteurs Pourquoi Pourquoi obferver les mœurs, les étudier ? N'est-ce pas à deffein de les copier ? Refpicere exemplar morum vitæque jubebo Doclum imitatorem, & vivas hinc ducere voces. Vivas voces ducere, c'est ce que nous appellons peindre d'après nature. Et tout n'eft-il pas dit dans ce feul mot ex noto fictum carmen sequar? Je feindrai, j'imaginerai d'après ce qui eft connu des hommes: on y fera trompé, on croira voir la nature elle-même, & qu'il n'eft rien de fi aifé que de la peindre de cette forte mais ce fera une fiction, un ouvrage de génie, au-deffus des for 'du Journ. des Sça-»ne pièce de théavans, tom. 5. de la dernière édition : Un grand Poëte, » dit-il, fi on entend → par ce mot, ce que l'on doit, eft ce» lui qui fait, qui invente, qui crée. La vraie Poëfie d'u »tre, c'est toute fa conftitution inven»tée & créée...... » & Polieuce ou » Cinna en profe fe>>roient encore d'admirables produc» tions d'un Poëtes. être poëte, il ne fuffit pas de raconter, il faut feindre & créer l'action qu'on raconte. Dans fa République il condamne la Poëfie; parce qu'étant effentiellement une imitation les objets qu'elle imite peuvent intéreffer les mœurs (a). Horace a le même principe dans fon Art poëtique. Si fautoris eges aulea manentis ..... Etatis cujufque notandi funt tibi mores; Mobilibufque decor naturis dandus & annis. (a) Plutarque cite » eft: la fable eft l'ifur cette matiere l'au"mage & la reffemtorité de Platon, & » blance du récit. Et l'explique d'une ma- » il y a auffi loin de nière fi claire, qu'il celui qui fait la fan'eft pas poffible de» ble à celui qui fait s'y refufer." Platon » lui-même, dit-il, » a enfeigné que la පා Poëfie ne confifte » que dans la fable: & il définit la fa»ble, un récit men»teur ressemblant à » la vérité ainfi il » n'y a rien de réel. » Le récit dit ce qui » le récit, que de ce» lui qui a fait le ré» cit, à celui qui a » fait l'action; Ioryτική περὶ μυθ ποιίαν › HGA Πλάτων anney, &c. De glor. Athen. M. de Fontenelle a exprimé la même pensée dans fa lettre aux Auteurs Pourquoi 1 Pourquoi obferver les mœurs, les étudier ? N'eft-ce pas à deffein de les copier ? Refpicere exemplar morum vitæque jubebo Doclum imitatorem, & vivas hinc ducere voces. Vivas voces ducere, c'est ce que nous appellons peindre d'après nature. Et tout n'eft-il pas dit dans ce feul mot ex noto fictum carmen fequar? Je feindrai, j'imaginerai d'après ce qui eft connu des hommes: on y fera trompé, on croira voir la nature elle-même, & qu'il n'eft rien de fi aifé que de la peindre de cette forte mais ce fera une fiction, un ouvrage de génie, au-deffus des for >> tre c'est toute fa conftitution inven» tée & créée...... » & Polieuce ou » Cinna en profe fe"roient encore d'admirables produc» tions d'un Poëte". du Journ. des Sça- | » ne pièce de théa- |