Oeuvres complètes: revues et augmentées sur les manuscrits communiqués par sa famille; accompagnées de notes, et terminées par une table analitique des matières, Volume 2

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Page 36 - La nature, épuisée par la douleur, assoupit quelquefois le sentiment dans les malades, et arrête la volubilité de leur esprit; et ceux qui redoutaient la mort sans péril, la souffrent sans crainte. 139. La maladie éteint dans quelques hommes le courage, dans quelques autres la peur, et jusqu'à l'amour de la vie. 140. On ne peut juger de la vie par une plus fausse règle que la mort '. 141.
Page 211 - Quand vous êtes de garde au bord d'un fleuve où la pluie éteint tous les feux pendant la nuit et pénètre dans vos habits, vous dites : heureux qui peut dormir sous une cabane écartée, loin du bruit des eaux ! Le jour vient, les ombres s'effacent et les gardes sont relevées ; vous rentrez dans le camp ; la fatigue et le bruit vous plongent dans un doux sommeil, et vous vous levez plus serein pour prendre un repas délicieux, au contraire d'un jeune homme né pour la vertu, que la tendresse...
Page 117 - La propriété est le droit de jouir et de disposer de ses biens, de ses revenus , du fruit de son travail et de son industrie.
Page 117 - L'égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse.
Page 52 - Le feu, l'air, l'esprit, la lumière, tout vit par l'action. De là la communication et l'alliance de tous les êtres. De là l'unité et l'harmonie dans l'univers. Cependant cette loi de la nature si féconde, nous trouvons que c'est un vice dans l'homme. Et parce qu'il est obligé d'y obéir, ne pouvant subsister dans le repos, nous concluons qu'il est hors de sa place.
Page 307 - Ils fuient*; la faim, le désordre, marchent sur leurs traces furtives; la nuit enveloppe leurs pas, et la mort les suit en silence. Vous dites : est-ce là cette armée qui semait l'effroi devant elle? Vous voyez, la fortune change : elle craint à son tour; elle presse sa fuite à travers les bois et les neiges; elle marche sans s'arrêter.
Page 233 - C'est de ce côté-là, je crois, qu'on peut bien dire qu'il est difficile aux hommes de s'élever au-dessus de l'instinct de la nature. Elle a fait nos âmes aussi grandes qu'elles peuvent le devenir, et la hauteur qu'elles empruntent de la réflexion est ordinairement d'autant plus fausse qu'elle est plus guindée.
Page 211 - Pendant que ses camarades dorment sous la toile et bravent les hasards, celui-ci, qui ne risque rien, qui ne fait rien, à qui rien ne manque, ne jouit ni de l'abondance, ni du calme de ce séjour. Au sein du repos, il est inquiet et agité, il cherche les lieux solitaires ; les fêtes, les jeux, les spectacles ne l'attirent point ; la pensée de ce qui se passe en Moravie occupe ses jours et, pendant la nuit, il rêve des combats et des batailles qu'on donne sans lui. Que veux-je dire par ces images...
Page 54 - L'admiration marque le terme de nos connaissances et prouve moins, souvent, la perfection des choses, que l'imperfection de notre esprit. 204. Ce n'est pas un grand avantage d'avoir l'esprit vif, si on ne l'a juste : la perfection d'une pendule n'est pas d'aller vite, mais d'être réglée.
Page 340 - ... cette indifférence que les philosophes s'efforçaient jadis ou d'acquérir ou de montrer: accablé de souffrances au dedans et au dehors, privé de la vue, perdant chaque jour une partie de toi-même, ce n'était que par un excès de vertu que tu n'étais point malheureux, et cette vertu ne te coûtait point d'effort.

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