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les officiers de madicte dame en son bailliage d'aval, ledit pré a esté laissé à cense perpétuelle au plus offrant et dernier enchérissant avec un autre pré appellé le Pré-de-la-Porte, que souloit tenir feu Hubert Rouyer dudit Montmorot, soubs la cense de trente deux sols, le tout baillé et délivré à Jacques Bruandet de Lons-le-Salnier, notaire publicque, pour la cense de soixante cinq sols comme appert par sa recognoissance.....

Aussy à madicte dame compétoit et appartenoit au lieu de Saubier un four banal au long et près le grand chemin ainsi que l'on va dudit Montmorot à Blecterans devers vent et devers bise à la maison de Humbert et Pierre Gentil, que l'on souloit amodier onze livres estevenans, comme appert par l'ancien terrier. Lequel four, depuis par arrest du Parlement de Dole, à la requeste de feu Lancelot de Suigny, escuyer, a esté desmoli et la place d'iceluy baillée et acensée à feu Pierre Gentil, par lettres patentes, pour trois sols estevenans de cense, lesquels ont esté recogneus par devant lesdits commis puis naguères par Humbert Gentil dudit Saubier.

Item : à madicte dame le droit en sa terre, seigneurie et chastellenie dudit Montmorot que de tous vendaiges qui se font des meix, maisons, prels, terres et autres choses censables et redevables à madicte dame et aussy des eschanges et tournes sur iceux qu'elle prend de treize deniers un denier, et est tenu le receveur audit Montmorot pour madame recevoir lesdits loux et iceux rapporter en ces comptes selon que de tout temps et ancienneté les receveurs ont accoustumé faire au rapport dudit Anthoine Bon au présent receveur dudit Montmorot.

Item à madicte dame luy compète et appartient de tout temps et d'ancienneté à cause de son chasteau et seigneurie de Montmorot la haulte justice, moyenne et basse au lieu et village de Saubier; et lesquels hommes de Saubier et village d'illec sont du retrait, guet, garde et aydes et monstres d'armes dudit Montmorot, quand mestier faict, comme l'ont déclaré les habitans dudit lieu à la façon du présent terrier par devant les commis et receveurs dessus déclarez.

Item à madicte dame luy compète et appartient de tout temps et d'ancienneté à cause de son chastel et seigneurie de Montmorot la haulte justice, moyenne et basse du village de Savagnia; et lesquels hommes dudit Savagnia sont de tout temps et d'ancienneté du retraict, guet, garde et aydes et monstres d'armes de son chasteau dudit Montmorot, quand mestier faict, comme l'ont déclaré les habitans dudit lieu à la façon du présent terrier, par devant lesdits Estienne Dangelon, commis que dessus et ledit Anthoine Bon, receveur dudit Montmorot.

Item: madicte dame a et luy compète et appartient de tout temps et d'ancienneté à cause de son chasteau et seigneurie de Montmorot, la haulte justice, moyenne et basse du village de Messia; et lesquels hommes de Messia sont du retraict, guet et garde, aydes et monstres d'armes de son chasteau et seigneurie dudit Montmorot, quand mestier est, comme l'ont déclaré les habitans dudit lieu à la façon du présent terrier, par devant lesdits commis et receveur.

Item: madicte dame a et luy compète et appartient de tout temps et d'ancienneté à cause de son chastel et seigneurie dudit Montmorot, la haulte justice, moyenne et basse du village du petit Messia; et lesquels hommes dudit Messia sont du retraict, aydes, guet, garde et monstre d'armes quand mestier est, de son chastel et seigneurie dudit Montmorot, comme l'ont déclaré les habitans dudit lieu par devant lesdits commis et receveurs à la façon du présent terrier.

Item a madicte dame et luy compète et appartient de tout temps et d'ancienneté, à cause de son chastel et seigneurie de Montmorot, la haulte justice, moyenne et basse du village de Malcornay; et lesquels hommes sont du retraict, guet, garde, ayde et monstre d'armes audit Montmorot, quand mestier faict, comme l'ont déclaré lesdits habitants de Malcornay à la façon du présent terrier par devant lesdits commis et

receveur.

A nostredicte souveraine dame, à cause de son chasteau et seigneurie dudit Montmorot souloit compéter et appartenir la haulte justice, moyenne et basse du village de Corboson, laquelle dès longtemps a esté donnée et délaissée à feu Anthoine de Corboson pour aucuns services faits aux prédécesseurs de nostredicte souverainne dame, comtes de Bourgoigne, et de présent en jouyt Simon de Corboson, escuyer, seigneur dudit Corboson, comme disent et déclarent Jehan Fenein et Pierre Coignier dudit Corboson, au présent preudhommes et eschevins dudit lieu, lesquels tant en leurs noms comme pour et au nom des autres habitans dudit lieu absens, ont déclaré et recogneu lesdits habitans estre tant seulement subjects à faire guet et garde audit chasteau de Montmorot et tenuts aux remparement et retraict audit chasteau, selon que de tout temps ils ont accoustumé de faire, comme l'ont déclaré iceux habitans à la façon du présent terrier, par devant lesdits commis et

receveur.

:

Item à madicte dame compète et appartient à cause de sadicte seigneurie de Montmorot de tout temps et ancienneté, la haulte justice du villaige de Chilley et la basse justice aux héritiers de feu messire Claude de Vauldrey, chevallier, seigneur de l'Aigle, aux prédécesseurs duquel

a esté donnée la haulte justice et tel droit de seigneurie que ils avoient les prédécesseurs de madicte dame, ainsy qu'il a apparu à moy ledict commis, par le vieux et ancien terrier fait par lesdits Jehan d'Autrey et Huguenin Chareston, folio onze.

Item: madicte dame a et luy compète et appartient de tout temps et ancienneté la haulte justice au lieu et village de Corlans, et la basse justice appartient à messire Louis de Suygny, chevallier, seigneur de Vertambos, et lesquels hommes de Corlans sont de tout temps et ancienneté du retraict, guet, garde et monstre d'armes dudit lieu de Montmorot à cause de son chastel dudit lieu, comme l'ont déclaré les habitans à la façon du présent terrier, par devant lesdits commis et receveur. Item a madicte dame et luy compète et appartient de tout temps et ancienneté la haulte justice, moyenne et basse du village de Vaulx; et lesquels hommes de Vaulx sont du retraict, guet, garde, ayde et monstre d'armes du lieu de Montmorot à cause de son chasteau et seigneurie dudit Montmorot, quand mestier est, comme l'ont déclaré les habitans dudit lieu à la façon du présent terrier par devant les commis et rece

veur.

:

:

Item à madicte dame la haulte justice au lieu de Chavennes sur les meix qui s'ensuyvent: premièrement sur le meix de Amyon Pontos, Désiré du Vernoy, Guillaume Thomas, Pierre Jacquemet, Alias Violet et Pierre fils, Perrin Pontos des Chavannes. Et y a plusieurs gentilshommes, lesquels sont hommes et chascun d'eux de madicte dame et contribuables et aydables aux aydes avec les habitans de Montmorot, quand le cas y advient, et tout à cause de son chasteau et seigneurie dûdit Montmorot, et ce ont recogneu lesdits hommes et subjects comme les cy avant notés aux semblables déclarations et façon de ce présent terrier.

(Extrait d'un terrier de la seigneurie de Montmorot, de 1520-1528 (copie du 47° siècle). Bibl, nation, M 33 fr.: Colbert, coll. de Flandres, No 2, ff. C. 1-138 Po).

B. PROST.

BIBLIOGRAPHIE.

Sonnets, Iambes et Ballades

PAR M. E. DE SARS.

Je ne sais trop pourquoi, sans examen préalable, et comme de propos délibéré et de parti pris, il s'élève, de nos jours, des préjugés prématurés et des préventions irréfléchies, contre une chose sainte en elle

même, la divine poésie; ni comment il se fait, sans le connaitre, avant de l'avoir vu à l'œuvre, que le seul titre de poète éveille témérairement des soupçons injustes, et soulève une défiance sans équité et, pour ainsi dire, préconçue.

A-t-on donc oublié de quelle mission auguste la poésie est investie, et de quelle définition radieuse, mais toutefois méritée, elle se trouve, de temps immémorial, en possession et en jouissance? « Langage des dieux. » Non en ce sens que, semblable à ces pas étudiés qui se meuvent en cadence aux sons d'un savant orchestre, et de même, éprise d'harmonic, elle se balance, ainsi que les sphères dans l'espace, sur le levier d'un rhythme mesuré, connu dans certaines langues sous le nom d'hexamètre, de pentamètre, et qu'elle se scande en iambe, dactyle et spondée; cette expression : « langage des dieux, » a une signification plus haute et plus abstraite.

Si donc la poésie parle le langage des dieux, si nous la voyons, dès le principe, sous l'emblème d'une lyre tenue soit par Orphée, soit par Amphion, exhorter les hommes à abandonner le séjour des forêts et à renoncer aux désordres d'une vie vagabonde, présidant à la fondation des premières villes, à l'institution des premiers gouvernements et å l'établissement des premières lois, c'est parce qu'il lui est donné de planer dans les plaines de l'empyrée et des régions célestes, et d'ètre admise au glorieux séjour des immortels. C'est un fait qui éclate avec évidence à toutes les pages de la mythologie grecque, et y resplendit en images gracieuses, en ingénieuses allégories, en symboles transparents. Là, ne sont reçus dans le cortége des favoris de la muse poétique, et autorisés à lui consacrer un culte, que les favoris assez heureux pour gravir jusqu'au double sommet du mont Parnasse, l'Hélicon et le Pinde, degrés d'acheminement vers l'Olympe, où elle réside dans son vrai temple, et sur le maître-autel, où elle daigne accueillir l'encens d'agréable odeur.

Mais pour conquérir ce privilégc envié, il est de toute nécessité de s'interdire les aliments terrestres et de renoncer à l'usage des boissons profanes, avec la résolution de ne déposer sur son palais que le micl incorruptible des abeilles du mont Hymète, ces nourrices ingénieuses du souverain des dieux, et de n'approcher ses lèvres que des sources limpides et sans alliage de Castalie, de l'Hyppocrène et du Permesse.

C'est dans ces conditions que s'est courageusement placé le jeune auteur en l'honneur de qui ces lignes sont écrites. Porteur d'un beau nom, fils de l'honorable maire de la ville d'Aire, M. de Sars se trouvait en position de fixer à son gré la carrière à parcourir, et de se tourner

vers les emplois ou de lucre, ou entourés d'un clinquant mondain; il a mieux aimé s'adonner à la culture de l'esprit et à l'épuration intime de la pensée. Et en cela «< il a choisi la meilleure part,» selon les expressions de Jésus, à l'égard de Marie, aux tendances mystiques et contemplatives, à l'encontre de Marthe, sa sœur, livrée aux préoccupations du siècle.

Mais aussi le Christianisme est-il donc autre chose qu'un long et sublime poème, couronné d'un drame puisé aux épreuves même de l'humanité; et la poésie, à son tour, est-elle autre chose que la paraphrase de l'admirable sermon de la montagne et la glorification de ses béatitudes?

<< Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés. — Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux leur appartient. >>

Ainsi que le Christ, n'a-t-elle pas des sentiments de pitié pour toutes les douleurs, des consolations pour toutes les infortunes, des rayons d'espoir pour tous les découragements, et par une conséquence nécessaire, des anathèmes contre toutes les tyrannies, toutes les oppressions, toutes les duretés, tous les égoïsmes?

Mais quelques mots d'appréciation sur le caractère et le talent de

notre auteur.

M. E. de Sars nous semble posséder le sentiment de la véritable poésie; il ne manque, à notre gré, ni de nerfs, ni de vigueur, sachant passer alternativement :

<< Du grave au doux, du plaisant au sévère; »

il montre tour-à-tour, suivant la circonstance, de l'énergie ou de la grâce, habile après les fiers accents des hymnes de guerre, à trouver pour les chants de la paix, des modulations plus onctueuses, plus douces et plus suaves. Noël, Bonsoir, la Cloche, le Cimetière sont, dans ce dernier genre, des chefs-d'œuvre de simplicité, de goût et de sensibilité.

Elévation et Sur la Grève, sont des pièces remplies de charme et d'imagination, qui ne seraient pas désavouées par la muse dont s'inspira Lamartine; on y sent le cœur de l'homme, la foi du chrétien, les émotions de l'artiste.

Sérieux jusque dans les pièces légères et toujours maître de soi, le nourrisson de la muse n'est pas embarrassé pour assouplir sa diction aux exigences du rondeau si longtemps délaissé et auquel il a su resti

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