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et celles non moins importantes de la plaine, depuis l'Ain, qui forme en partie nos limites au midi, jusqu'aux Vosges, qui nous bornent au nord, depuis les sommets du Jura à l'est jusqu'à la Bourgogne, qui nous limitera artificiellement à l'ouest, tel est le but que nous nous proposons.

Aujourd'hui qu'on s'adonne plus particulièrement à l'étude des espèces affines formées aux dépens des types linnéens, nous ferons notre possible pour que ces espèces soient bien représentées dans notre publication. Nous ne négligerons rien pour qu'elles soient rigoureusement déterminées. Mais en livrant à nos correspondants ces nouvelles espèces, qu'il est nécessaire de connaître pour les discuter, nous réservons notre opinion sur leur valeur spécifique.

Le moment n'est peut-être pas venu de se prononcer sur la question de savoir s'il faut conserver comme types distincts les nouvelles espèces érigées dans ces derniers temps. Ce que nous voulons donc, c'est fournir des échantillons authentiques recueillis en Franche-Comté, pouvant servir à l'étude de ces nouveaux types, et apporter ainsi notre part d'éléments à la solution du problème.

Ceux qui ont coopéré à des publications du genre de celle que nous entreprenons savent combien il est difficile de s'imposer des limites de temps ou de nombre. Parfois la saison s'oppose aux récoltes, parfois ce sont des devoirs impérieux qui réclament notre temps ou celui de nos collaborateurs. Aussi serait-il téméraire, au début de notre travail, d'assigner des périodes fixes pour sa publication, qui paraîtra par fascicules de cinquante plantes; mais nous ferons notre possible pour publier chaque année un ou deux fascicules accompagnés d'un bulletin donnant la liste des espèces, et, s'il y a lieu, les observations qu'elles auront fournies.

Notre publication, faite à cinquante exemplaires seulement, sera donnée en échange de plantes d'herbier et d'ouvrages scientifiques. Un fascicule pourra aussi être donné contre six plantes non encore publiées par nous, recueillies dans l'un des trois départements de la Haute-Saône, du Doubs ou du Jura.

Nous prions ceux de nos correspondants qui voudraient adopter ce dernier mode d'échange, de recueillir chaque espèce en soixante parts, présentant, autant que possible, tous les organes caractéristiques de la plante, feuilles radicales, feuilles caulinaires, fleurs, fruits, racines, etc. Nous n'avons pas besoin d'appeler leur attention sur l'utilité d'une des

sication faite avec soin et de manière à rendre l'étude aussi facile et aussi sûre que possible (1).

Chaque espèce sera accompagnée d'une étiquette indiquant le nom de la plante, la date de la récolte, la localité, la station, la nature géologique du sol, l'altitude, le nom du collecteur, et, quand il y aura lieu, le nom et l'avis du botaniste faisant autorité auquel les échantillons auront été soumis.

Voici le modèle d'une étiquette :

LACTUCA SCARIOLA L.

Beure (Doubs), au pied de la cascade du Bout-du-
Monde, sur les éboulis de calcaire jurassique, à 200
mètres environ d'altitude.

Fleurs, le 25 juillet; fruits, le 10 août 1867.

Rec. par V. Bavoux.

Pour faciliter notre travail, nos collaborateurs sont également priés de placer chaque part sur une feuille de papier distincte et de réunir les parts en un seul paquet soigneusement étiqueté.

Nous osons espérer que les botanistes franc-comtois feront un accueil favorable à notre proposition, et joindront leurs efforts aux nôtres pour arriver à une connaissance exacte des plantes de notre province. Voici les plantes qui composent les trois premiers fascicules:

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13 Capsella gracilis Gren.

14 Senebiera coronopus Poir.

18

19

-

agrestis Jord.
sudetica Willd.

20 Drosera rotundifolia L.
21 Parnassia palustris L.
22 Hypopitys glabra DC.
23 Polygala oxyptera Rchb.
amara Jacq.
austriaca Crtz.

24

25

26 Dianthus cœsius Sm.

27 Saponaria ocymoides L.

28 Spergula vulgaris Bonng.
29 Sagina patula Jord.

30

nodosa Fenzl.

31 Alsine hybrida Jord.

15 Helianthemum pulverulentum DC. 32 Stellaria uliginosa Murr.

16 Viola virescens Jord.

17 confinis Jord.

33 Holosteum umbellatum L.
34 Tilia platyphylla Scop.

(4) Les personnes qui n'adopteraient pas la voie d'échanges pourront se procurer notre publi cation à raison de 10 fr. le fascicule.--- Le port est à la charge des destinataires, qui devront faire leurs envois franco.

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S'adresser à J. Paillot, rue d'Anvers, 3, à Besançon.

BOTANIQUE DESCRIPTIVE.

Galium sylvaticum var. B. Juranum,

Telle est la synonymie complexe de cette plante si critique, le Galium sylvaticum var. B. Juranum, dont la classification a exercé la sagacité de tant de botanistes, quorum pars magna fui. — Cette variété, comme l'indique le mot Juranum, a été primitivement observée dans le Jura, le Doubs et le Bugey (Jard. in Grenier et Gadron, fl. fr., t. II, partie 1o, page 21. Edition de 1850.

Dès 1848, j'avais observé ce végétal sur les bords du Gave de Pau à Peyrehorade, fort éloigné à cette époque de la croire identique à la plante du Jura. Ce n'est qu'en 1867 que, grâces à la comparaison que je vis de l'individu que je possédais en herbier avec les Galium de M. F, Ducor, botaniste bordelais, que j'ai pu me convaincre de cette identité, et c'est là ce qui me décide à communiquer la description de ce Galium au Bulletin de Poligny, comme article de botanique locale.

Le Galium sylvaticum var. B. Juranum a des fleurs d'un blanc de lait, grandes corolles à lobes obtus, feuilles allongées, glauques-pruineuses des deux côtés, des fruits gros, une tige un peu arrondie. En somme, le port de la plante est des plus élégants.

Cette variété de Galium, qui se plaît dans les endroits frais et pierreux, pourrait être utilisée comme plante d'ornement. Quant à ses propriétés médicales, elle est éminemment dépurative et anti-laiteuse. Séchée à l'ombre elle peut, contrairement aux autres espèces, conserver sa verdeur sans noircir, si l'on en croit MM. Ducor et Testas, botanistes bordelais, très-habiles à préparer les plantes.

Le Galium Juranum serait une excellente fourragère, si d'après les expériences de notre confrère, M. Lavigne, pharmacien, cette plante n'avait pas la nuisible propriété de tarir le lait des vaches. Les måles

de l'espèce ovine et bovine pourraient, dans ce cas, la manger sans incon

vénient.

M. Jean Sénamaud, jeune, la fait mélanger avec du son pour la nourriture des verrats, auxquels elle donne beaucoup d'embonpoint. M. de San Roman, ex-colonel de l'armée espagnole, a observé sur les bords de la Bidassoa, une plante rubiacée ayant de grands rapports avec le G. Juranum, mais en différant par ses fleurs rougeâtres et ses fruits plus petits.

Tels sont les renseignements que nous avons cru devoir donner sur un végétal que sa présence dans le Jura doit rendre intéressant pour la Société académique de Poligny.

Jules LÉON,

Pharmacion - Chimiste.

MÉTÉOROLOGIE.

Contre-observation sur un article intitulé : Causes de la fréquence

des orages dans les montagnes du Jura,

PAR M. GINDRE, MEMBRE FONDATEUR, VICE-PRÉSIDENT.

Les observations contenues dans le N° 2 du Bulletin de 1869 et qu'a faites notre docte collègue, M. Pidancet, sur l'article relatif aux orages des montagnes du Jura, nécessitent quelques mots de réplique de notre part.

Nous nous trompons fort si ces remarques ne laissent pas supposer tout d'abord que nous ne reconnaissons «<pour cause générale et unique>> des tempêtes de notre département que l'évaporation du Léman et du lac de Neuchâtel, dont néanmoins l'honorable M. Pidancet ne nie pas l'influence nimbogénique. Et pourtant nous avons dit que « sans l'existence sur nos frontières de ces deux mers en miniature, le nombre de nos orages serait bien moindre,» au lieu de dire qu'il serait nul. N'avonsnous pas aussi simplement écrit « que les deux lacs suisses jouent le principal rôle dans la météorologie estivale du Jura supérieur, » au lieu de dire l'unique rôle?

Que Molain, comme lieu d'observation, soit peu propice, c'est là une manière de voir qui est loin d'être entièrement partagée par nous et par ceux qui ont suivi la route de Poligny à Champagnole, et ont remarqué quelle vaste étendue des montagnes du Jura et de l'Ain on découvre

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