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tachons de ne plus commettre, de ne plus propager des erreurs de ce genre.

(Almanach de l'Agriculture).

Eugène NOEL.

AVIS AUX POÈTES DE PROVINCE.

Chers Confrères, vous savez sans doute que les meilleurs Poètes de Paris viennent de publier en commun un magnifique Recueil de quarante-deux sonnets. Ce livre, à peine mis en vente, est déjà enlevé, et cet empressement à acheter des sonnets, dont «< un seul vaut un long poème, » ne fait qu'augmenter la réputation de leurs auteurs.- Pourquoi nous tous, qui habitons la province, ne joindrions-nous pas nos voix et notre talent pour faire aimer davantage aux Parisiens la littérature provinciale, et, par cela même, aider à l'œuvre de décentralisation qui se poursuit partout? Ma voix, chers confrères, sera sans doute entendue, et alors voici ce que je vous propose : 1o M'adresser chacun un sonnet seulement immédiatement s'il est possible; 2o Joindre à l'envoi 4 fr. 50 c., en un mandat-poste, tant pour l'impression du sonnet que pour la souscription au volume et frais de port; 3o Le recueil, qui contiendra quarante-deux sonnets (100 pages d'impression), sera imprimé dans le format Charpentier, avec luxe et sur papier fort, et se vendra 2 francs en librairie.

4o Chaque souscripteur aura droit à un exemplaire, et deux autres seront remis à chacun des principaux journaux, afin qu'ils puissent faire des comptes-rendus.

5o Les sonnets inédits ou non sont tous acceptés, cependant je ne saurais trop engager les auteurs à faire un choix sérieux.

Dans l'espoir que vous me ferez très-prochainement vos envois, veuillez agréer, chers confrères, l'assurance de mes meilleurs sentiments confraternels.

Théodomire GESLAIN.

Saint-Maurice-lès-Charencey (Orne), 1er janvier 1869.

M. Théodomire Geslain espère publier son poème, Le dernier Ami, vers le mois de mars prochain. Cet ouvrage sera dédié aux membres de toutes les Sociétés dont il fait partie.

POLIGNY, IMP. DE MARESCHAL.

SCIENCES MÉDICALES.

Des Hydropisies en général; de leur mécanisme et de leurs divers modes de développement,

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Docteur en médecine à Villers-Bocage (Calvados), membre correspondant.

(Suite).

Morgagni a rapporté un assez grand nombre de cas d'épanchements séreux produits par des concrétions polypiformes dans les veines. Dans une ouverture de cadavre, il sortit de longues portions de sang coagulé des veines jugulaires, comme les épées sortent de leur fourreau; les vaisseaux des méninges étaient distendus par du sang, autant qu'ils pouvaient l'être; une concrétion polypiforme blanchâtre et d'un tissu compacte occupait non-seulement le sinus et la faux, mais encore s'avançait jusque dans la plupart des veines communiquant avec lui; il y avait du sang coagulé dans les autres trois grands sinus de la dure-mère; tous les vaisseaux de la pic-mère, même les plus petits, étaient engorgés. Cette membrane était très-rouge dans toute son étendue; il y avait de la sérosité au-dessous des anfractuosités du cerveau et dans les ventricules latéraux. Vous voyez, ajoute Morgagni, que la distention des vaisseaux coïncidait avec l'épanchement séreux. (Epist. 7).

L'exemple de Morgagni ne nous semble pas, à beaucoup près, aussi concluant que les précédents. Il est, en effet, très-commun d'observer des concrétions polypiformes comme celles dont il parle, lorsque le sujet a succombé à une mort lente, après une longue agonie, Les collections séreuses que l'on remarque dans les anfractuosités du cerveau et dans les ventricules ont pu se former peu d'instants avant l'extinction complète de la vic; il peut même y avoir eu transsudation cadavérique.

Ne vous arrive-t-il pas, chaque jour, de voir les varices des jambes déterminer de l'œdème? Cet œdème, vous l'avez remarqué cent fois, est d'autant plus prononcé, que le malade reste plus longtemps dans l'attitude assise, dans la station verticale principalement, et qu'il fait moins de mouvements. Cependant nous nous gardons bien de dire qu'il n'y a que la position verticale et le repos qui déterminent l'œdème; en effet, n'avons-nous pas tous remarqué qu'après une marche un peu prolongée, les pieds finissent par se gonfler, et que telles chaussures que l'on avait passées librement, dans lesquelles on se trouvait à l'aise, sont devenucs bien trop étroites, et causent un engourdissement douloureux.

Or, si l'exercice à pied congestionne ainsi les membres inférieurs dans l'état physiologique, à bien plus forte raison agira-t-il avec beaucoup plus de force dans l'état pathologique que nous étudions.

L'hydropisie du péritoine a reçu le nom d'ascite.

Les causes qui peuvent la produire sont assez nombreuses. On a admis une ascite essentielle, affectant presque toujours la forme sthénique; nous en parlerons à l'article consacré aux hydrophlegmasies. Mais le plus souvent elle est symptomatique, et c'est sous ce point de vue que nous l'envisageons ici.

L'ascite simple, primitive, reconnaît pour cause un obstacle au cours du sang dans le système de la veine porte.

Il résulte des recherches de M. Andral et de celles auxquelles je me suis livré à ce sujet, que bien rarement l'ascite est le signe de productions accidentelles,de masses cancéreuses ou tuberculeuses, d'hydatides, de vastes abcès, développés dans le tissu hépatique; bien plus souvent ces tumeurs siègent sur le trajet même du tronc de la veine porte ou de ses principales divisions abdominales.

Dans un cas d'ascite, j'ai rencontré, pleins de matière encéphaloïde demi-fluide, le tronc de la veine porte, ainsi que les branches veineuses qui partaient de la portion pylorique de l'estomac envahi par un vaste cancer ramolli. Chose remarquable, les divisions principales de la veine porte qui pénètrent dans le foie étaient fortement distendues par cette matière cancéreuse, et il semblait que les tumeurs résultant de cette accumulation étaient des masses de tissu encéphaloïde, faisant partie du parenchyme hépatique ; il n'en était rien; le foie n'était nullement attaqué par la dégénérescence.

La cirrhose est la maladie du foie qui produit le plus sûrement l'ascite. Ferrein, Bichat, Meckel, etc., admettent que le tissu hépatique est formé de deux substances, l'une de couleur rouge-brun, essentiellement vasculaire; l'autre jaunâtre, qui est l'élément sécréteur de la bile.

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La substance jaune, à une certaine période de la cirrhose, a pris un grand accroissement; des granulations jaunes très-manifestes compriment la substance rouge, qui se décolore et s'atrophie de là résulte l'oblitération de la substance vasculaire du foie, la gêne dans la circulation du système de la veine porte, et en définitive l'hydropisie du péritoine.

Si l'on admet, avec Kiernan et plusieurs autres, que le foie est formé d'une seule substance, l'hypertrophie d'un certain nombre de granulations et l'atrophie du plus grand nombre donneront encore de l'ascite une explication satisfaisante.

L'hypertrophic du foie, son atrophie, la phlébite, des caillots sanguins, des tumeurs encéphaloïdes, tuberculeuses, anévrysmales, peuvent être le point de départ de l'ascite, que celle-ci soit primitive ou qu'elle succède à l'infiltration des membres inférieurs ces causes auront, dans le dernier cas, agi d'abord sur la veine cave inférieure.

L'hypertrophie de la rate produit quelquefois l'ascite; mais beaucoup plus rarement que les altérations du foie, et surtout que la cirrhose.

On a noté la dilatation des veines superficielles des parois abdominales, dans les cas d'épanchements ascitiques; on a même beaucoup insisté sur ce phénomène; il est maintenant parfaitement prouvé que cette dilatation variqueuse, accompagnant l'ascite, est un des meilleurs signes de la grande gêne apportée au cours du sang de la veine porte. L'hydrothorax est une maladie peu commune; s'il existe scul, il est certainement, dit M. Andral, le résultat d'unc pleurésie.

L'opinion de ce professeur est peut-être trop exclusive. On conçoit que les veines thoraciques qui se déchargent dans l'azygos, que la petite azygos elle-même, puissent subir une compression, laquelle amènera peut-être la maladie dont nous parlons. Mais il n'est pas aussi rare d'observer l'hydrotorax dans le cours des maladies qui produisent l'anasarque, et souvent alors il a été le phénomène ultime de ces maladies; il a quelquefois été le résultat d'une métastase séreuse. Stoll, dit M. Tanquerel des Planches (thèse de concours pour l'agrégation; 1844), mentionne la production de l'hydrothorax, au nombre des signes d'une ascite brusquement disparue, et d'un œdème qu'on avait fortement comprimé avec des bandes.

L'hydropéricarde existe seule plus rarement encore que l'hydrothorax; du reste, elle se développe sous l'influence des mêmes causes.

Hydrocéphales, hydrorachis aiguës et chroniques.

Ces deux maladies peuvent être rapportées à différents genres de causes arrêt de développement (pour celles qui sont chroniques), hydrophlegmasics, obstacle à la circulation veineuse; hydropisies métastatiques.

Nous n'allons voir ici que l'influence des deux dernières causes.

M. Tonnellé a publié six observations d'oblitération des sinus veineux de la dure-mère, avec épanchement séreux dans l'arachnoïde.

L'hydrorachis passive est assurément produite aussi par une cause semblable. Vous remarquerez, Messieurs, que dans la plupart des observations qui ont trait à ces hydropisies, on a généralement noté que

les veines étaient gorgées d'un sang noir, et que l'épanchement était d'autant plus considérable que les veines étaient elles-mêmes plus distendues. Je les ai même plusieurs fois trouvées variqucuses, et cette disposition a aussi été observée par M. Ollivier.

Vous n'ignorez pas que les enfants affectés d'anasarque, à la suite de la scarlatine, sont souvent emportés au milieu d'accidents cérébraux. L'autopsie démontre que les ventricules du cerveau sont remplis de sérosité, et que celle-ci est moins abondante qu'auparavant dans les autres points du corps.

Parmi les faits analogues rapportés par les auteurs, je ne puis ne pas faire mention de celui dont parle Duverney: le sujet est un homme portant une tumcur à la base du cœur, au côté gauche de l'artère pulmonaire, affecté d'anasarque, et qui fut pris d'accidents cérébraux auxquels il succomba.

Les épanchements qui se font dans les membranes synoviales paraissent quelquefois dépendre d'un obstacle à la circulation, dans les petits vaisseaux qui les parcourent.

M. Piorry (Traité de diagnostic et de médecine pratique) cite l'observation d'une jeune dame qui, tous les mois, était atteinte d'hydarthrite, qui reparaissait toujours avec opiniâtreté. En vain, voyant le mal revenir à des époques à peu près fixes, avait-on donné le sulfate de quinine. M. Piorry reconnut que la destruction de quelques veines, déterminée par l'application d'un cautère à la partie interne de la cuisse, était la cause de l'épanchement que l'on observait.

Enfin, la tunique vaginale est peut-être de toutes les séreuses que nous venons de voir celle qui est le plus souvent affectée d'hydropisie, et celle-ci peut présenter toutes les formes que l'hydropisie en général est susceptible de revêtir.

Occupons-nous spécialement iei de celle que produisent les obstacles à la circulation veineuse. Une cause trop négligée de l'hydrocèle, dit M.Velpeau, se trouve dans les maladies de la glande séminale elle-même. Une foule d'hommes, en effet, ont cu une orchite avant d'avoir une hydrocèle....., aussi est-il très-ordinaire de voir le testicule, l'épididyme surtout, bosselé, bypertrophié, doublé, triplé de volume dans les hydrocèles les plus simples en apparence, et celles qui semblent être survenues spontanément. (Médec. opératoire, t. 4).

L'application mal faite d'un bandage herniaire, la hernie inguinale irréductible, le varicocèle, le sarcocèle, etc., sont des causes dont le mode d'action est évident, et n'a pas besoin de commentaire.

(A suivre).

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