Bibliotheca Classica Latina sive Collectio Auctorum Classicorum Latinorum ...: cum notis et indicibus, Volume 83

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Lemaire, 1827

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Page 265 - Apprends à te connaître, et descends en toi-même : On t'honore dans Rome, on te courtise, on t'aime ; Chacun tremble sous toi, chacun t'offre des vœux; Ta fortune est bien haut, tu peux ce que tu veux : Mais tu ferais pitié même à ceux qu'elle irrite, Si je t'abandonnais à ton peu de mérite.
Page 263 - Ce sang qui t'avait fait du contraire parti : Autant que tu l'as pu, les effets l'ont suivie. Je ne m'en suis vengé qu'en te donnant la vie; Je te fis prisonnier pour te combler de biens : Ma cour fut ta prison, mes faveurs tes liens...
Page 266 - Soyons amis, Cinna ; c'est moi qui t'en convie : Comme à mon ennemi je t'ai donné la vie ; Et, malgré la fureur de ton lâche dessein, Je te la donne encor comme à mon assassin. Commençons un combat qui montre par l'issue Qui l'aura mieux de nous ou donnée, ou reçue. Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ; Je t'en avais comblé, je t'en veux accabler : Avec cette beauté que je t'avais donnée, Reçois le consulat pour la prochaine année.
Page 263 - Cinna, prends, et sur toute chose Observe exactement la loi que je t'impose : Prête, sans me troubler, l'oreille à mes discours; D'aucun mot, d'aucun cri, n'en interromps le cours; Tiens ta langue captive; et si ce grand silence A ton émotion fait quelque violence, Tu pourras me répondre après tout à loisir : Sur ce point seulement, contente mon désir.
Page 265 - C'est elle qu'on adore, et non pas ta personne : Tu n'as crédit ni rang qu'autant qu'elle t'en donne, Et pour te faire choir je n'aurais aujourd'hui Qu'à retirer la main qui seule est ton appui.
Page 266 - Je suis maître de moi comme de l'univers ; Je le suis, je veux l'être. O siècles ! ô mémoire ! Conservez à jamais ma dernière victoire : Je triomphe aujourd'hui du plus juste courroux De qui le souvenir puisse aller jusqu'à vous. Soyons amis, Cinna; c'est moi qui t'en convie...
Page 261 - Pour te faire périr tour à tour s'intéresse; Meurs, puisque c'est un mal que tu ne peux guérir; Meurs enfin, puisqu'il faut ou tout perdre ou mourir. La vie est peu de chose, et le peu qui t'en reste Ne vaut pas l'acheter par un prix si funeste ; Meurs...
Page 261 - Ma cruauté se lasse et ne peut s'arrêter ; Je veux me faire craindre et ne fais qu'irriter. Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile : Une tête coupée en fait renaître mille.
Page 261 - Une tête coupée en fait renaître mille, Et le sang répandu de mille conjurés Rend mes jours plus maudits , et non plus assurés. Octave, n'attends. plus le coup d'un nouveau Brute; Meurs, et dérobe-lui la gloire de ta chute ; Meurs ; tu ferais pour vivre un lâche et vain effort, Si tant de gens de cœur font des vœux...
Page 263 - T'avait mis contre moi les armes à la main. Tu fus mon ennemi même avant que de naître, Et tu le fus encor quand tu me pus connaître ; Et l'inclination jamais n'a démenti Ce sang qui t'avait fait du contraire parti : Autant que tu l'as pu, les effets l'ont suivie. Je ne m'en suis vengé qu'en te donnant...

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