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neuses, quel que soit leur point de départ. M. Passy les rapporte à trois systèmes différents (1).

Les unes viennent du terrain superficiel de la craie, et prennent naissance ordinairement sur des fonds tourbeux à base d'argile plastique. Telles sont celles d'Aumale, de Ry, de Nointot, de Rolleville, de Rançon, de Villequier, d'Oherville, de Contremoulins, de Valmont et de l'Épinay.

D'autres proviennent de la marne glauconieuse. Telles sont celles de Saint-Paul et de la Maréquerie, à Rouen, et de Bléville près du Havre.

Enfin, quelques-unes prennent naissance dans les sables ferrugineux inférieurs à la craie, qui sont à la surface du sol dans le pays de Bray. Telles sont celles de Forges, de Gournay et de Quiévrecourt, près Neufchâtel.

Toutes ont, à peu de chose près, la même composition. Elles doivent leurs propriétés ferrugineuses au crénate et au carbonate de fer. Voici ce qu'on sait sur ces différentes eaux :

Les eaux de Forges ont été les premières connues, ou au moins employées comme agent thérapeutique. Leur usage date de 1573. Elles ont donné lieu à un grand nombre de publications, parmi lesquelles je mentionnerai spécialement le mémoire de Robert (2), publié en 1814, le rapport de MM. Morin et Girardin, imprimé en 1837 (3),

(1) Description géologique du départ. de la Seine-Inférieure, p. 279. (2) Analyse des Eaux-de-Forges. Annales de chimie, t. XCII,

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(3) Rapport adressé à M. le Préfet, sur une nouvelle source d'eau minérale, découverte à Forges-les-Eaux, par le docteur Cisseville. Précis des travaux de l'Académie de Rouen, pour 1837, p. 47, et Journal de pharmacie, Mai 1837, p. 209.

la notice du docteur Cisseville, de 1845 (1), enfin, l'intéressant mémoire de M. O. Henry, de 1845 (2), qui fait connaître d'une manière très exacte la véritable composition de ces eaux. Il est donc superflu de nous en occuper plus longtemps.

Les eaux minérales de Gournay étaient connues bien avant la publication de l'ouvrage de Lepecq de la Clôture, qui mentionne dix sources, dont deux seulement étaient plus fréquentées la Fontaine de Jouvence et la Fontaine des Malades (3). Elles sont situées près de la ville. Suivant Lepecq, elles contiennent du fer et du sel marin; celle de Jouvence est plus riche en ces principes que la Fontaine des malades. Dupray en a fait l'analyse en 1810, et, d'après lui, elles contiennent par litre :

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On découvrit, quelques années avant 1778, une source d'eau minérale ferrugineuse dans la paroisse de Quiévrecourt, au nord-ouest de Neufchâtel (5). La source s'ap

(1) Notice sur les eaux minérales de Forges. Annuaire des cinq départements de l'ancienne Normandie, 1846. 12o année. p. 382. (2) Analyse de l'eau naturelle ferrugineuse de Forges-les-Eaux. Bulletin de l'Académie de Médecine, t. X. — Voir aussi le Précis des travaux de l'Académie de Rouen, pour 1847, p. 49.

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(3) Maladies et constitutions épidémiques de la Normandie, vol. I, p. 92.

(4) Analyse de l'eau minérale de Gournay. macie, t. II, p. 527.

(5) Lepecq de la Clôture, I, p. 64.

· Bulletin de Phar

pelle Source de Cramillon. Elle contient, d'après M. Michu, du gaz acide carbonique et du carbonate de fer (1).

En 1755, don Mahon, religieux bénédictin, découvrit, dans la prairie au nord de la ville d'Aumale, plusieurs sources d'eaux minérales que le comte d'Eu s'empressa d'approprier aux besoins des malades. De quatorze sources, connues par les recherches de Marteau, qui pratiqua longtemps la médecine avec distinction à Aumale, on se contenta d'en enfermer trois qui reçurent les noms de la Bourbonne, la Savary, et la Malon. Marteau fit paraître, en 1759, un traité sur ces eaux, dans lequel il consigna l'analyse qu'il en avait faite. Monnet publia un peu après une analyse de ces mêmes eaux, un peu différente de celle de Marteau (2). M. Dizengremes a repris, beaucoup plus tard, l'analyse de ces sources, et il y a reconnu par litre :

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De temps immémorial, on sait qu'il existe, dans les environs de Fécamp, trois sources d'eaux minérales ferrugineuses, une à Contremoulins ou Mémoulins, dans la vallée de Ganzeville, une dans l'enclos de l'abbaye de Valmont, et la troisième à Fécamp, au hameau de l'Epinay, domaine

(1) Manuel des Eaux minérales de Patissier et Boutron-Charlard, p. 368. Paris, 1837.

(2) Lepecq de la Clôture, I, p. 73.

(3) Patissier et Boutron-Charlard, p. 357.

qui, précédemment, appartenait aux ducs de Normandie, et que l'un d'eux légua à la ci-devant abbaye de Fécamp. Celle de Contremoulins passe pour être la plus chargée, ensuite celle de Valmont, et enfin celle de l'Épinay, mais approximativement, car personne ne se rappelle qu'elles aient été analysées. Lepecq de la Clôture ne dit que quelques mots des deux premières (1).

L'eau minérale de l'Épinay a été analysée, en 1824, par Germain, pharmacien de Fécamp. Il a trouvé, dans un litre de cette eau, les substances suivantes :

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En 1843, M. Marchand, pharmacien à Fécamp, a fait, à ma prière, l'analyse des eaux ferrugineuses de Valmont. Je reproduis ici textuellement la note qu'il m'a envoyée à ce sujet :

« J'ai examiné les sources d'eau ferrugineuse qui se trouvent dans une propriété située à Valmont, et qui appartenait, il y a quelques années, à M. Bataille, mais qui, par la mort de celui-ci, est passée dans les mains de M. Bornot. Les sources ferrugineuses y sont au nombre de deux. Elles sont dans un état d'abandon déplorable, mais qu'explique peut être le peu de propriétés médicamenteuses que doivent posséder ces eaux. Quoi qu'il en

(1) Lepecq de la Clôture, I, p. 146.

(2) Journal de Pharmacie, t. X, p. 105. Mars 1894

soit, j'ai examiné l'eau de l'une de ces deux sources, celle qui est la plus petite et dont le réservoir peut avoir 045 de largeur sur 080 de longueur et autant de profondeur, et dans lequel on descend à l'aide de trois marches. L'autre source était mélangée d'une si grande quantité de feuilles et de détritus organiques, que j'ai craint que sa constitution n'en fût trop profondément modifiée. Voici les résultats de mon analyse pour un litre d'eau :

Acide carbonique libre, à +15° et à 0 76........ 0 lit. 766. Matière organique colorée en jaune..... quantité indéterminée. Résine verte, insoluble dans l'eau, peu soluble dans

l'éther, beaucoup plus soluble dans l'alcool...... 0 gr. 00087. Chlorure de potassium...

de sodium...

0 00949.

0

07297.

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(1) C'est tout récemment, et à ma demande, que M. Marchand a recherché dans l'eau ferrugineuse de Valmont, le cuivre et l'arsenic. En opérant sur 170 grammes de boues égouttées, contenant 7 grammes 73 d'oxyde ferrique anhydre et représentant 2000 litres d'eau, il n'a pu reconnaitre la moindre trace d'arsenic, mais il a constaté la présence d'une proportion de cuivre très sensible. On peut encore déterminer ce dernier corps en agissant sur une quantité de dépôt ocreux correspondant à 500 litres d'eau. Dans tous les cas, cette proportion de cuivre dans l'eau de Valmont est bien minime, et l'on peut dire qu'elle est infinitésimale. (Lettre de M. Marchand, en date du 22 septembre 1848).

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