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l'absorption et de la circulation dans les végétaux; il en jaillit, en même temps, l'explication simple et naturelle d'une foule de phénomènes de la nutrition et de la secrétion.

Ne pouvant mentionner tous les écrits dus à la plume infatigable de Dutrochet, nous citerons les principaux, et entre

autres :

Mémoire sur les parties végétantes des animaux vertébrés (1821);

Mémoire sur l'influence du mouvement sur les directions spéciales qu'affectent les parties des Végétaux ( 1822 ) ;

Mémoire sur la direction que prend une aiguille aimantée placée à la circonférence d'un cercle qui tourne sur son centre (1822);

Nouvelles expériences sur les Sensitives (1823);

Expériences sur la circulation des liquides dans les tubes de verre verticaux (1829);

Recherches sur la température propre des Végétaux (1839); Recherches sur la chaleur vitale des Animaux à basse température (1840);

Recherches physiques sur la Force épipolique (1842 ) ;

Observations relatives à l'action motrice exercée sur la surface de plusieurs liquides, tant par l'influence de la vapeur de certaines substances que par le contact immédiat de ces mêmes substances (1842);

Des mouvements révolutifs spontanés qui s'observent chez les Végétaux (1845);

De l'inflexion des Tiges végétales vers la lumière colorée (1843);

Recherches sur la volubilité des tiges de certains Végétaux, et sur la cause de ce phénomène (1844), etc.

Membre de la Société royale et centrale d'agriculture, Dutrochet en suivit avec intérêt tous les travaux, et parmi les délibérations auxquelles il prit une part active, on peut citer les projets de perfectionnement de l'instruction agricole, les observations sur les procédés de décortications partielles destinés à suspendre les ravages de certains insectes qui attaquent les ormes

des grandes plantations publiques. Par une série d'observations microscopiques et d'essais chimiques, il parvint à constater, en 1843, l'origine antique de filaments de laine trouvés dans un sarcophage égyptien; et par l'examen de lambeaux de tissus apportés par M. Jomard, des hypogées de la ville de Thèbes, il démontra d'une manière évidente que cette terre d'Egypte, si anciennement dotée des avantages d'une civilisation avancée, possédait la race des moutons mérinos. Privée, depuis bien des siècles, de cette antique civilisation et des avantages matériels qui en résultaient, l'Egypte avait vu disparaître les mérinos que l'Europe lui a rendus il y a une trentaine d'années, après les avoir reçus de l'Espagne qui, elle-même, les avait reçus des Maures d'Afrique. L'origine africaine de cette race précieuse de moutons sert à confirmer l'opinion de Dutrochet, que cette race existait réellement dans l'antique Egypte.

L'Académie de Rouen s'empressa, dès 1816, de recevoir Dutrochet au nombre de ses correspondants. Il avait sollicité cet honneur en lui envoyant son Mémoire sur les Rotiferes, et des développements sur le mécanisme de la rotation chez les Rotiferes. Plus tard, il lui communiqua ses recherches sur les enveloppes du fætus.

Dutrochet a été enlevé aux sciences le 4 février 1847.

Pierre-Louis COTTEREAU, né à Vendôme, le 1er décembre 1797, d'une famille aisée manifesta de bonne heure les plus heureuses dispositions pour les sciences naturelles. Reçu bachelier ès-lettres à 14 ans, il commença aussitôt l'étude de la médecine à l'hôpital civil et militaire de Vendôme, et en 1814, il se fit élève en pharmacie. Reçu pharmacien vers la fin de 1820, il n'exerça cette profession que fort peu de temps, et, entraîné par son goût pour la pratique de l'art de guérir, il reprit ses premières études médicales; ses examens furent passés rapidement, et le 7 juillet 1823, il soutint avec un grand succès une thèse latine: De veneficio a miasmatibus paludosis. Cette thèse lui valut le titre de docteur de la faculté de Paris.

En 1827, il obtint par concours la place de professeur agrégé à cette faculté, après avoir soutenu une thèse latine Ex Fluidis imponderabilibus quænam auxilia therapeutica? Il se lança

aussitôt dans la pratique médicale, en même temps qu'il ouvrit des cours particuliers de thérapeutique, de matière médicale et de pharmacie, qui, depuis, n'ont pas été interrompus. Pendant cinq ans, à partir de 1851, il remplaça M. Deyeux, dans la chaire de pharmacie de l'École de médecine, et fut l'un des professeurs les plus suivis de la faculté. En 1839, la Cour royale l'admit au nombre des experts chimistes assermentés. Il était depuis longtemps médecin des bureaux de charité et des dispensaires, secrétaire de la commission sanitaire du 5e arrondissement de Paris, et membre d'un grand nombre de sociétés savantes avec lesquelles il correspondait très activement. Il reçut la décoration de la Légion d'honneur en 1839.

Travailleur infatigable et consciencieux, toujours poussé par une insatiable avidité de savoir vers l'inconnu, riche d'immenses connaissances, appliquant sans cesse à de nouvelles ramifications de la science l'activité de son esprit, Cottereau était devenu le médecin le plus instruit et en même temps le plus occupé de la capitale. Mais à aucune époque de sa vie, les sciences ne purent lui faire oublier le côté le plus agréable des travaux intellectuels. Profond latiniste, helléniste distingué, parlant toutes les langues vivantes, versé dans les langues orientales et asiatiques, il a partagé les travaux de l'illustre Rémusat, et, au milieu de recherches si variées, sans perdre de vue un seul instant son but principal, il a conservé en lui le souvenir et le culte trop oublié des impérissables modèles de l'antiquité.

Cottereau a succombé le 19 fevrier 1847, après cinq jours de maladie, aux atteintes d'une pleuropneumonie.

Il laisse un grand nombre d'ouvrages inédits. Le nombre de ceux qu'il a publiés est considérable. Nous citerons entre autres :

Un Dictionnaire de Posologie médicale, fait en collaboration de MM. Chevallier et Bricheteau, ( 1829);

Un Traité élémentaire de Pharmacologie, ( 1836 );

Treize mémoires d'histoire naturelle, communiqués à la Société médicale de Tours, (de 1817 à 1819 );

Seize mémoires sur la thérapeutique et la pathologie, communiqués à diverses sociétés savantes (de 1827 à 1829).

Cottereau était arrivé, par de nombreuses expériences sur lui-même, à un emploi aussi heureux que nouveau du chlore à l'état gazeux, dans les maladies de poitrine. Il a employé le premier, et avec succès, l'iode et le brôme, dans les mêmes affections. Pour l'administration de ces substances, il a construit un appareil qui lui est propre et qui porte son nom. Avec MM. Leblanc et Trousseau, il a encore étudié l'application du chlore au traitement de la morve, regardée comme incurable par tous les vétérinaires.

L'Académie de Rouen admit Cottereau, en 1829, au nombre de ses correspondants. Elle avait reçu de lui, en juillet 1828, un très intéressant Mémoire sur quelques effets singuliers produits par l'usage interne et externe de certains médica

ments.

CONCOURS POUR LE PRIX DES SCIENCES

DE 1847.

L'Académie avait proposé, pour le prix des sciences à décerner cette année, le sujet suivant :

<«< Y a-t-il accroissement du nombre des aliénés des deux «sexes, dans le département de la Seine-Inférieure?

«En cas d'affirmative, rechercher les causes de ces ac«< croissements, et indiquer les moyens d'y remédier. »

Un seul mémoire est parvenu; mais comme son auteur, en se bornant à quelques allégations vagues, n'a cité aucun fait, rapporté aucune observation, établi aucune hypothèse qui puisse amener à la solution de la question, l'Académie a décidé qu'il n'y avait pas lieu de décerner le prix, et a retiré le sujet du concours.

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