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SUR LES TRAVAUX

DE LA

CLASSE DES SCIENCES DE L'ACADÉMIE,

PENDANT L'ANNÉE 1847-1848,

PAR M. J. GIRARDIN,

secrétaire de cette classe.

En lisant l'exposé analytique des travaux accomplis par l'Académie pendant cette année, si féconde en orages politiques, on pourrait croire que ses membres, indifférents à la chose publique, ont oublié leur mandat de citoyens pour ne se souvenir que de leur qualité d'amis de la science; ce serait bien mal les juger. Tous ont rempli leurs devoirs civiques, tous ont donné des gages de dévouement à l'ordre et à la liberté. Mais une fois la tourmente extérieure apaisée, ils ont redemandé à l'étude et ses jouissances paisibles et ce calme qui remet des secousses violentes. Le désir d'apprendre et l'espoir de faire quelque pas dans la carrière des découvertes est un besoin si vif qu'on ne peut

SCIENCES

ET

échapper à ses obsessions, même au milieu des préoccupations les plus graves de la vie commune; ce qui l'entretient et l'active, c'est la certitude d'être utile un jour, et de ne jamais être nuisible. Telle est, d'ailleurs, l'influence des réunions d'hommes que le même goût rassemble; le feu sacré s'y exalte par la juxta-position, comme ces morceaux de métal que la puissance galvanique échauffe quand ils se touchent, mais qui perdent leur force aussitôt qu'ils sont isolés.

Comme toujours, les sciences physiques et naturelles, les sciences médicales et économiques, dans leurs théories élevées aussi bien que dans leurs applications, ont occupé une partie des instants de l'Académie. Forcé de me restreindre, en raison de la multiplicité des questions sur lesquelles je dois appeler l'attention, je ne citerai que les faits essentiels, laissant à chacun le soin d'en comprendre la portée, et d'en déduire les conséquences utiles à la science ou à l'humanité.

M. Boutan, professeur au Lycée, appelé à cooPHYSIQUES pérer aux travaux de l'Académie, a pris pour sujet NATURELLES. de son discours de réception l'examen des phénomènes anormaux et encore si obscurs qu'on désignait de M. Boutan, naguère sous le nom de Phénomènes de Leidenfrost, la calefaction et qu'on nomme aujourd'hui, avec M. Boutigny, Cacorps liquides. léfaction des corps liquides. On sait que ces phéno

Mémoire

sur

des

mènes consistent dans la propriété d'une goutte d'cau projetée sur une surface incandescente, d'être repoussée du corps chaud, de s'arrondir en sphéroïde et de présenter un mouvement de rotation, sans paraître se réduire en vapeur. Depuis Leidenfrost qui a observé le premier, en 1756, cette singulière propriété des liquides, jusqu'aux physiciens de nos jours qui n'ont découvert que quelques particularités de plus dans le phénomène, la question n'a pas fait un seul pas au point de vue théorique, et les explications présentées sont ou insuffisantes ou en désaccord avec les faits.

C'est ce que démontre notre nouveau confrère par la discussion des théories émises. Il essaie, à son tour, d'interpréter, d'une manière plus rationnelle, le fait si remarquable de la suspension de la goutte caléfiée, son inaptitude à mouiller la surface rouge de feu, et la basse température qu'elle possède, et pour cela il emploie le seul moyen qui permette demarcher d'un pas sûr dans le domaine des sciences, l'expérimentation. Renonçant aux procédés défectueux employés par les quelques physiciens qui ont essayé de résoudre la question capitale en discussion, M. Boutan a cherché dans les courants thermo-électriques un moyen plus sensible et plus délicat de mesurer les températures. Il y avait, toutefois, bien des difficultés à surmonter pour se mettre à l'abri de la grande variabilité de ces cou

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