AINSI On ne confondra pas les deux sortes de phrases suivantes: Qui, relatif à la troisième personne. Qui, relatif à une première ou à une deuxième personne. Souviens-toi que je suis le seul qui N'accuse point ton sort, c'est toi seul qui l'as fait. fa déplu. a Tu étais le seul qui pât me dédom mager de l'absence de Rica. b Fil vous souvient pourtant que je suis la première Ma destinée a voulu que je fusse le premier qui ait expliqué à mes concitoyens les découvertes du grand Newton. d Cependant vous êtes le seul qui vous plaigniez qu'on ne sait à quoi s'en tenir. f Fille d'Agamemnon, c'est moi qui, la première, C'est moi qui le premier montrai aux Français quelques perles que j'avais trouvées dans son énorme fumier. h Vous êtes aussi le premier qui ait C'est vous qui le premier avez rompu nos fers. ¿ commandé son souper chez soi. e sième Dans la première colonne, qui est évidemment relatif à le seul, le premier, c'est-à-dire à le seul homme, le premier homme; la troipersonne était donc nécessaire. Dans la seconde, seul et mier se rapportent à moi, à toi, à vous: le verbe a donc dû s'accorder ivec ces relatifs de première ou de seconde personne. Suite. , rapporté à la troisième personne. Je ne suis pas Samson, qui a fait croûler les voûtes du temple. k Je ne suis point celui qui vous a ccusé. Vous n'êtes point Minerve, qui est Enue nous instruire, mais une déesse isait nous charmer. = FiséL. Dial. de Pithias et MasTESQ. Lettr. pers. pre Qui, rapporté à la première ou à la deuxième personne. Vous êtes Samson, qui avez fait écroûler les voûtes du temple. I Je suis Diomède, qui blessai Vénus au siége de Troie. m Je suis tenté de croire que vous êtes Minerve, qui étes venue, sous uné figure d'homme, instruire sa ville. n Dans la première, moi et Samson sommes réellement deux : or celui des deux qui a fait écroûler les voûtes du temple, ce n'est pas moi; le qui ne m'est donc pas relatif. Dans la seconde, vous et Samson ne forment qu'une seule et même personne; le verbe doit donc être à la seconde personne. Quel cours de logique, d'idéologie, qu'un cours de grammaire! Et ce n'est point dans des espaces imaginaires qu'il prend ses sujets d'observations et de raisonnements, mais dans le champ limité du langage, que nous ne cessons jusqu'à la mort d'exploiter! II. SECTION. DES INVARIABLES. On a donné ce nom à tous les mots qui, comme ah, pour, prudemment, quand, ne sont jamais susceptibles de varier, et à ceux qui, par accident, de variables qu'ils étaient, deviennent invariables, comme menu, dans ce vers: Vous les hachez menu comme chair à pâté. Nous disons par accident; car si, par exemple, le mot cité était joint à un substantif, il exprimerait les idées accessoires de nombre et de genre, comme dans ce vers du Méchant: Les sots sont ici bas pour nos menus plaisirs. C'est aux Dictionnaires à donner le sens fondamental absolu des mots, et à régler leurs différents emplois. Si donc il y avait en ce genre un bon livre, cette section n'existerait point dans cet ouvrage car il ne resterait à la grammaire qu'à considérer les mots dans la phrase, c'est-à-dire, comme cessant d'avoir un sens absolu, et joignant, selon les circonstances, telles ou telles idées accessoires à l'idée fondamentale. Mais, au moment où nous écrivons (20 novembre 1818) nous ne découvrons encore aucun symptôme qui nous annonce un livre semblable (340). (310) On dit que M. Raynouard, secrétaire perpétuel de l'Académie fran Comme la classe des invariables est peu nombreuse, et qu'en général les mots dont elle se compose reviennent incessamment dans le discours; que, d'un autre côté, les Dictionnaires, confondant tout, attribuent à ces mots plusieurs sens, souvent même contradictoires, ce qui tend à fausser, s'il est permis d'user de cette expression, l'instrument intellectuel, nous allons essayer de jeter quelque lumière sur la valeur et l'emploi de cette sorte de mots. Nous suivrons la division de l'école, et cette section traitera en quatre chapitres des invariables, dits interjections, prépositions, adverbes et conjonctions. CHAPITRE Ier. DES INVARIABLES dits INTERJECTIONS. Nous avons vu dans l'Idéologie, pag. 15 et suivantes, que le premier langage fut nécessairement interjectif; que les phrases de ce langage, ne consistant que dans des cris exprimés par un seul mot, le plus souvent monosyllabique, sont indécomposables. Nous allons donner des exemples des principaux, en y joignant quelques observations, qui serviront surtout à prouver la grande doctrine; savoir, qu'un mot n'a jamais qu'un seul sens, qui, pour être plus ou moins étendu, n'en reste pas moins unique. I. АН! Un jour une glace fidèle Lui fit voir ses traits allongés. C'est-à-dire, à cette vue, je me sens vivement émue, quelle horreur! HA! Ha! vous êtes dévot et vous vous emportez! çaise, s'occupe depuis long-temps de ce grand œuvre, et qu'il a déjà rassemblé d'immenses matériaux. Puissions-nous jouir bientôt de ce travail qui, nous avons lieu de l'espérer, sera l'ouvrage d'un penseur, et qui, exécuté ou du moins présidé par un seul homme, présentera cette unité de plan et de vues, premier caractère des grandes productions! a FB. DE NEUFCH. L'erreur commune. bMot. Tartuffe, a, 2. Ces deux interjections, ah et ha, ont cela de commun entre elles et avec toutes les autres, qu'elles expriment chacune à elles seules une phrase toute entière, qui peut être traduite par une phrase du langage analytique. Elles diffèrent entre elles en ce que ah! exprime un SPLtiment profond, qui peut être plus ou moins prolongé, et ha un sentiment subit; que le premier est indéterminé, et ne peut être connu que par le ton de celui qui parle ou par la suite du discours, et que le second est un sentiment particulier, un sentiment de surprise. Que c'est, parce que les mots du langage analytique, qui précèdent ou qui suivent, déterminent toujours le sentiment exprimé par ah, que les grammairiens ont cru qu'il avait l'étonnante propriété de marquer la douleur, la joie, l'admiration, la colère, l'amour, la crainte, etc., etc. Nous l'avons vu, il ne signifie rien de tout cela. Ha a aussi marqué tout ce qu'on a voulu. Cependant comme ak, a PARNY. e MoL. Tartuffe. 4, 7. e MoL. Méd. malg, lui. 2, 6. f Id. 3, 17. comme tous les mots de toutes les langues, ha n'a qu'un sens, de cette phrase: je suis grandement surpris. celui C'est évidemment cette idée qui a fait créer le substantif haha, ouverture faite au mur d'un jardin avec un fossé en dehors. A la vue de cette ouverture, on marche pour se porter en avant, et tout-àcoup, en se trouvant arrêté par le fossé qui est caché en-deçà du mur, on laisse échapper le cri de la surprise: ha ha! A cette occasion, l'auteur érudit du Manuel de la langue française cite ces vers de la Métromanie: Aliboron, de la goutte attaqué, Se confessait; car il a peur du diable. Il détaillait, de remords suffoqué, Vous chantiez! j'en suis fort aise, C'est-à-dire, en conséquence de celà, je vous dis: Dansez maintenant. A quoi sougeait l'auteur de tout cela? C'est-à-dire, en conséquence de ce que je viens d'obsérver, je vous dis que je l'aurais pendue, etc. En toute affaire ils ne font que sorger Au moyen d'exercer leur langue. Vous fates hier loué par des gens d'un grand poids. De ses méfaits une liste effroyable. (péché Há, madame F'on loue aujourd'hui tout le d'orgueil, etc.) Il ne croyait en oublier aucun. Le confesseur dit: Vous en passez un, monde; Et le siècle par-là n'a rien qu'on ne confonde. Ce n'est plus un honneur que de se voir loné, h |