franchit de la règle. Si je ne craignais qu'on ne sétonnat trop de l'ellipse, je dirais que peut-être alors même la règle est suivie, et que c'est à la personne qui parle que l'infinitif se rapporte. Sans mentir, je vous le dis, vous êtes le phénix, etc. Ce passage de Montesquieu a quelque analogie avec ces tournures que l'usage a consacrées. Pour suivre l'idée de ma dernière. C'est moi qui veux suivre l'idée de lettre, voici à-peu-près ce que me di-ma lettre, et c'est un autre qui disait l'autre jour un Européen assez sait, etc. sensé. a Cet infinitif est donc employé contre la règle, et l'on ne pourrait le justifier qu'en l'assimilant à sans mentir, à dire vrai, pour terminer, etc. (311) Sous qui ne se dit plus que des personnes. Un roi sous qui l'on vis heureux, etc. a Lettre pers. c Mad. Da Sev. 18 noy. 1671. e BOIL, Sal, 9. . Bioin. Ecole des Maris, 1, 1 d Rac. Baj. 3,4. Cette faute est assez fréquente dans les auteurs du siècle de Louis XIV. Mais elle est très-rare dans les grands auteurs des siècles suivants, qui, quoi qu'on dise, ont beaucoup perfectionné la phrase française, sur-tout sous le rapport si essentiel de la clarté. Cependant on trouve dans Rousseau, Andrieux, etc., quelques négligences de cette sorte. Toutes les conventions se passaient | avec solennité pour les rendre plus inviolables. a Pour mieux cacher ton jeu, N'est-il pas à propos que je te rosse un peu? b Il fallait pour être rendues ou pour qu'on les rendit plus inviolables. C'est-à-dire, pour que tu caches mieux ton jeu, ou pour que ton jen soit mieux caché. Voltaire, le premier de tous les écrivains sous le rapport de la clarté, ne nous a pas fourni un seul exemple de cette faute, quoique nous ayons mis tous nos soins pour y en chercher. Pascal a-t-il pu dire « Qui pourra voir, sans en rire, les compliments du père Bauny, pour » éviter l'usure, la manière d'éviter la simonie par un détour d'intention, et » celle d'eviter le mensonge en parlant tantôt haut, tantôt bas? » C'est ici, ce nous semble, la même analogie que celle qui a fait dire: les pleurs de Jacquine, en voyant votre frère monter à cheval, etc. La phrase de Pascal équivaut à celle-ci : Qui pourra voir, sans rire, les compliments que fait le père Bauny pour éviter l'usure, la manière qu'il emploie pour éviter la simonie? etc. Et sang aller rêver dans le sacré vallon, Il suffit souvent d'étre soupçonné pour devenir ennemis : la dépense en est toute faite, on n'a plus rien à méDager. b Il a fallu du temps pour épurer la C'est-à-dire, la colère nous suffit, sans aller réver, etc. C'est-à-dire, il suffit à quelqu'un d'être soupçonné, etc. C'est-à-dire, il a fallu (aux hommes) langue, pour la rendre toujours natu- du temps pour épurer la langue, etc. relle et noble, pour l'élever au-dessus du langage du peuple, etc. Voilà les cas les plus difficiles de cette règle; car, dans tous ces exemples et autres semblables, le régime avec lequel l'infinitif doit être identique ne paraît point, mais l'idée l'appèle presque invinciblement. Donnez-moi ma robe pour mieux entendre, devrait équivaloir à donnez-moi ma robe pour que vous entendiez mieux, c'est-à-dire, que l'infinitif devrait s'y rapporter au sujet du verbe. Les Dieux vous ont envoyés pour nous sauver, devrait signifier les Dieux vous ont envoyés pour qu'ils nous sauvent; et cependant Fenélon a une autre pensée, car il ajoute, toujours en parlant à Mentor et à Télémaque : Hátez-vous de nous secourir. L'immortel auteur du Télémaque a évité cette faute dans un pas. sage semblable. « Il me parla avec une confiance que les Dieux lui inspirèrent pour me » sauver d'un grand péril. » C'étaient les mêmes Dieux qui inspirèrent à Narbal de la confiance, et qui voulaient me sauver (312). A tel homme il ne manque qu'un Il y a nécessairement un des deux revers pour le rendre poli; à tel autre, infinitifs de mal employé, car le preil ne manque qu'un succès pour être mier est rapporté à revers, qui est une insolent. a apposition du nominatif. Il manque, un revers manque, et l'autre au régime, savoir, à tel autre. A quelle règle faut-il rapporter les exemples suivants? et sont-ils conformes ou contraires à l'analogie? Pour multiplier un fleuve si bienfai- | L'allégresse du cœur s'augmente à la répandre, sant, l'Égypte était traversée d'une Et goutât-on cent fois un bonheur tout parfail, infinité de canaux d'une longueur et On n'en est pas content si quelqu'on ne le sait d'une largeur incroyable. b Madame de Guise a fait un faux pas, elle n'en a rien dit ; elle est accouchée à quatre mois d'un garçon, qui n'a point été baptisé. Voilà un bel exemple pour se conserver, et pour ne point cacher ses fausses démarches. c Mes vassaux ne verront point ave plaisir labourer leurs blés par mes li et leurs fèves par mes sangliers. vres, e J'ai six couplets de chanson, to prêts à mettre au jour. ƒ Infinitif pris substantivement. En tout il préférait l'étre au paraître, et par-là il s'attirait la considération véritable à laquelle il ne prétendait pas. g Dans toutes les conditions, le paus est bien près de l'homme de bien, l'opulent n'est guère éloigné de la l ponnerie. Le savoir-faire et l'habile (312) On pourrait dire les Dieux, pour me sauver d'un grand péril, i s rèrent à Narbal une confiance, etc....; où l'on voit évidemment que l'infin sauver se rapporte au nominatif Dieux. a PICARD. Les Marionnettes. b Bossunt. Hist. univ. 3e. part. d Mol. Ecole des Maris. f MONTESQ. 11e. Let. pers. 8 VOLT. Zadig. c Mad. D Sev. 20 mars 1671, |