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père? Hoc EST ESSE PATREM. l'infinitif.

• On en verra l'explication dans

QUATRIÈME ANALOGIE.

Ce, employé de diverses manières, propres à varier la construction des phrases et à donner à la pensée plus d'énergie.

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Nous ne pousserons pas plus loin ces détails. Ce, pris substantivement, est d'un grand usage. Il est sur-tout merveilleux par les moyens qu'il fournit de mettre sur le devant du tableau ce qu'on vent faire le plus remarquer. Par ce seul mot, l'un des plus caractéristiques de notre langue, beaucoup de phrases peuvent être doublées et prendre un tour plus pittoresque et plus énergique.

Mais de quelque manière que ce soit employé, avec le substantif auquel il se rapporte, ou avec ellipse du substantif, son sens est le même. Il détermine en montrant les objets, ou comme nous le disions dans notre première édition, en attachant au substantif exprimé ou sous-entendu l'idée de présence, soit qu'en effet l'objet soit physiquement présent, ou seulement aux yeux de l'esprit.

a Tissues. Adolphe. & La P.

c J. J. R. Eril. 3.

d BOIL. Satire 6.

Boil. Art poét. 1.

ƒ VOLT. Pause Diable.

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CELUI, CELLE, CEUX, CELLES sont des composés de ce et de LUI, etc.

Singulier.

Pluriel.

C'est un méchant métier que celui de médire. a

C'est assez des défauts de l'ouvrage sans que je présente encore à la critique ceux de ma personne. c

Toute l'Égypte était noble, et d'ail

Il n'y a peut-être jamais eu de réputation plus usurpée que celle de Saint-leurs on n'y goûtait de louanges que Evremont. b celles qu'on s'attirait par son mérite, d

C'est-à-dire, c'est un méchant métier que le métier de médire, etc. On voit que celui, celle, etc. ont vraiment la force des deux mots composants, c'est-à-dire celle de l'adjectif ce ou le, et celle d'un substantif de troisième personne lui, elle, etc.

Il est à remarquer qu'il ne s'emploie jamais sans un complément, qui est ordinairement qui, que, ou dont.

Il n'y a que le masculin celui et ceux qui puisse être employé sans rapport à un substantif précédemment exprimé.

Celui-là fait le crime à qui le crime sert. e

Ceux qui emploient mal leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté. f

Et je porte à manger

A ceux qu'enclôt la tombe noire.
Le mari repart sans songer:
Tu ne leur portes point à boire! g

C'est-à-dire cet homme-là fait le crime à qui le crime sert, cea hommes-là qui emploient mal leur temps, etc. C'est le substantif homme, hommes qu'on a dans l'esprit, lorsque celui et ceux sont ainsi employés sans substantif antécédent.

Et si l'on dit en voulant désigner Dieu :

Celui qui met un frein à la fureur des flots,

Sait aussi des méchants arrêter les complots. h

c'est à défaut d'un mot plus propre. C'est ainsi qu'on dit ferrer un cheval d'argent, aller à cheval sur un baton, en étendant la signification de ferrer, aller à cheval, à des actions qui ont avec ces deux-là de la ressemblance.

a BoIL. Sat.

& VOLT. Sur Sophr. 1, 3.
e MONTESQ. Prét. Lettr. per.

d BossUET. Hist. univ. 3e. part.
e VOLT. Sur Médée. 3, 3.
fLA BRUY. 12.

g LA F. 3, 7.
h Rac. Ath. 1, L.

et d

Adjectif déterminatif. — CEUX, CELUI, CELUI-LA, etc. 637

Emploi extraordinaire de CEUX.

On trouve dans les historiens ceux de Veïes, ceux de Crémone, ceux d'Antibes, etc., pour les habitants de Veïes, de Crémone, d'Antibes. Cet emploi est contre l'analogie de ce mot qui a coutume de n'être employé que pour rappeler l'idée d'un substantif précédemment exprimé. Encore faut-il ajouter que ce tour n'appartient qu'au style un peu familier.

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Il n'est pas besoin de dire que celui-ci, celui-là, ne différant de celui que par ci et là, ils peuvent s'employer absolument, c'est-à-dire sans rapport à un substantif antécédent, comme dans celui-là fait le crime à qui le crime sert.

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Quand ils sont mis en opposition, celui-ci, celle-ci, etc. indiquent les objets proches, celui-là, celle-là, etc. les objets éloignés.

Dans une ménagerie

De volatiles remplie

Visaient le cygne et l'oison;

Celui-là destiné pour les regards du maître,
Celici pour son goùt...... a

Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,
L'autre portant l'argent de la gabelle;

Celui ci glorieux d'une charge si belle
N'eût voulu pour beaucoup en être soulage. ¿

Quelquefois l'auteur ne parle pas, ou il oublie de parler de celui-là ou de celui-ci, mais l'opposition n'en existe pas moins.

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Les amateurs de règles en peuvent faire une à vue de ces exemples, au risque de trop généraliser selon leur coutume.

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LE, LA, LES.

Vu l'importance et le nombré des observations que nous avons à faire sur cé déterminatif, nous diviserons ce sujet en numéros.

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Voilà les quatre manières dont le mot homme déterminé jectif le peut être employé.

par l'ad

Dans la 1re. C'est l'homme spécifique, c'est-à-dire qui représente toute l'espèce humaine, comme si elle était réunie sous une seule et même tête, et ne fesait qu'un seul individu, distingué du lion, du cheval, etc.

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Dans la 2o. C'est l'homme sous-spécifique, c'est-à-dire qui est pris

a J. J. R. Emil. 3:

c J.J. R. Emil. 16.

e LA F. 4, 13.

J. J. R. Emil. 1.

d MoL. L'Avare. 2, 5.

pour désigner sous l'idée individuelle toute une sousespèce, ou partie du tout. Il y a l'homme naturel, Phomme moral, l'homme politique, l'homme à projets, l'homme noir, etc., etc.

Dans la 3e. L'homme est réellement un individu de l'espèce humaine, un individu physique et distinct comme Harpagon, ou tel ou tel autre homme déjà connu ou qui va l'être, qui a ou peut avoir un nom propre.

Dans la 4. C'est tout à-la-fois l'homme individuel et l'homme spécifique. Car l'homme qui sauta sur le dos du cheval n'est point l'homme abstrait, mais tel ou tel homme, comme Chiron. Cependant cet individu, quel qu'il ait dû être, est pris par La Fontaine pour toute l'espèce, et par opposition non point à tel ou tel homme, à telle ou telle classe d'homme, mais à toute autre espèce d'animal; c'est l'espèce personnifiée en un seul homme.

Les

quatre hommes, savoir:

Phomme spécifique,

P'homme sous-spécifique,
Phomme individuel,
P'homme spécifique-individuel,

ne different point entre eux par l'adjectif le, puisque cet adjectif sert à modifier le substantif homme dans ces quatre circonstances. La différence existe donc nécessairement dans les mots antécédents ou dans les mots subséquents,

Quand on entend ce commencement de phrase: Le bonheur DE L'HOMME, on ne sait pas encore duquel de nos quatre hommes il va être question. Mais si l'on ajoute naturel ou tout autre complément, on voit de suite qu'il s'agit, non de toute l'espèce, mais d'une sousespèce. L'homme de cette partie de phrase pourrait n'être suivi d'aucun nouveau signe de détermination, alors il se rapporterait à l'homme qu'on aurait déjà fait connaître, ou à l'homme pris en général.

Quelle est donc la valeur de l'adjectif le? Celle qu'il a toujours, qui le distingue de tout autre mot, qui ne dépend ni de ce qui précède, ni de ce qui suit.

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