Ces exemples, que nous aurions pu multiplier, condamnent égale ment ceux qui disent: Les père et mère, ou les pères et mères, Les préfet et maires de Paris, Les président et juges du tribunal, A MM. les président et membres de telle ou telle société, Les premier et second étage, ou étages. CE, CET, C', CETTE, CES. Mais je parle à Brutus, à ce puissant génie, Vert-Vert n'est plus cet oiseau révérent, Mais cet enfant fatal, Abner, vous l'avez vu. e Ah! si tes chants heureux, toujours pleins de chaleur, De l'âge qui t'atteint échappent à l'outrage, C'est le cœur n'eut jamais d'àge, que Et que tout beau vers part du cœur. d Cette capitale est pleine d'amateurs Ce s'emploie devant les substantifs et les a jectifs commençant par une consonne ou par une H aspirée. Cet s'emploie devant les substantifs et les adjectifs commençant par une voyelle ou par une H non aspirée. C s'emploie devant les verbes commençant par une voyelle. et sur-tout d'amatrices qui font leurs Cette est la seule forme du singulier ouvrages, comme M. Guillaume fesait ses couleurs. e féminin. Le pluriel n'a aussi qu'une forme, elle sert pour les deux genres et pour toutes les rencontres. C'est en faveur de semblables versificateurs et de ceux qui ne savent ni versifier, ni orthographier, que nous fesons cet article. Nous ne prétendons point qu'il arrive à d'autres adresses. Chat! de votre innocence, Agnès, c'est un effet. Heureux qui se plaît à l'étude, Qui s'en est fait une heureuse habitude! Comment se peut-il faire que personne depuis Racine n'ait approché de ce style enchanteur? d Ah! ne le quittens point dans ses cruels desseins, Ce n'est pas le mot d'inquisition qui nous fait peur, mais la chose même. ƒ De Milton, de Virgile être à-la-fois l'émule, C'était un vrai prodige, et tu fus incrédule. g : Long-temps dans notre sang Sylla s'était noyé; Dans son état heureux qui peut se plaire, C'en est fait, le voilà menteur, il s'en est fait une habitude. Laisser le crime en paix, c'est s'en rendre complice. Ces et ses. Qui l'aurait dit en ces jours pleins de charmes, Elle n'a que vous seul. Vous êtes en ces lieux Disant ces mots, ses sanglots s'arrêtèrent. Je n'admirai jamais la gloire de l'impie, k L'or éclate en ses vêtements. . . . . p d'eux! 2 Mais peut-être déjà cet article a trop d'étendue pour ceux-là même à qui il est adressé. No. 3. Ce pris substantivement. On a déjà vu plusieurs exemples de ce employé sans substantif c'est une femme, pour cet objet est une femme. C'est dans cet emploi que ce peut être regardé comme l'un des cinq ou six mots qui concourent le plus à caractériser le génie de notre langue. Nous allons le considérer uniquement sous ce point de vue. Ce fut depuis chose à Rome ordinaire, C'est donc les dieux et non pas la mer qu'il faut craindre: fussiez-vous au fond C'était tous les jours de nouvelles des abîmes, la main de Jupiter pouraccusations. e rait vous en tirer. k On voit que dans toutes ces phrases ce fait les fonctions du mot primordial ou sujet, et que c'est à lui que se rapporte le verbe est, était, fut; Que moi, toi, lui, Hector, chose, nous, vous, eux, quoiqu'ils paraissent remplir le rôle principal, ne sont que des appositions. Car le verbe qui est à la troisième personne du singulier ne peut avoir pour sujet moi, toi, nous, vous, qui ne sont pas de la même personne; nous, vous, eux, qui ne sont pas du même nombre. Quant à lui, Hector, chose, ce sont bien des mots de la troisième personne du singulier; mais l'analogie porte à les regarder aussi comme apposés, et la construction le montre. Quand on dit : César fut un traître, ce fut un traître, César et ce remplissent la même fonction et sont également le sujet du verbe. Nous ne connaissons aucune langue où le même adjectif joue un si grand rôle. En latin, le verbe aurait six formes différentes, où une a La F. 3, 3. 1 J. J. R. Emil. 4. e Rac. Androm. 2, 5. VOT. Mule du Pape. e VOLT. Zadig. f VOLT. Mort de César. g MONTESQ. 65e. Let. pers. h Rac. Andr. 1, 2. k FixiL. Télém. 6 nous suffit. C'est moi s'exprimerait par EGO SUM, c'est toi par Tu Es, etc. Anomalie. Lorsque ce a pour apposés des substantifs pluriels de troisième personne, tantôt les auteurs l'emploient dans l'analogie précédente en le fesant suivre d'un verbe singulier; tantôt, et cet usage est le plus fréquent, ils s'écartent de cette analogie et mettent le verbe au pluriel. Ah se nous formons point ces indignes obstacles. I chrétiens? Sont-ce des Turcs? Sont-ce L'honneur parle, il suffit, ce sont-là nos oracles. a des hommes? Sont-ce des démons? d Et ce ne sont point les louanges, Tous les discours sont des sottises, Sont-ce des religieux et des prètres Un homme inégal, ce n'est pas un seul homme, ce sont plusieurs. e Ce ne sont point les médecins qu'il joue, c'est la médecine. ƒ Ce ne furent plus les soldats de la république, mais de Sylla, de Marius, de Pompée, de César. g Quoique le singulier fût davantage dans l'analogie, le pluriel n'est pas difficile à expliquer. Ce est considéré dans ces phrases comme un substantif collectif; alors il se fait une syllepse comme dans la plupart vont, etc. Les auteurs se sont crus si peu obligés par la règle des grammairiens qui exigent dans cette dernière circonstance le verbe au pluriel, qu'ils fournissent un assez grand nombre de phrases où le verbe est employé dans les deux nombres. D'ailleurs ce n'est pas eux qu'il faut panir, ce sont les barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet, ordonnent dans le temps de leur digestion le massacre d'un million d'hommes, et qui ensuite en font remercier Dieu solennellement. h Dans cent ans le monde subsistera encore en son entier. Ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs. ¿ • Rec. Phedre. J. B. R. Ode au Prince eNow. Amph. 2, do d PASCAL. 14e. Let. prov fMoL. Mal. imag. 3, 3. g MONTESQ. Grand. et Décad, h VOLT. Micromégas. Ce employé substantivement devant quelques autres verbes que le verbe être. L'énumération est à-peu-près complète. C'est le verbe avoir qui se reproduit le plus souvent : ç'a été, c'eût été, c'aurait été, si c'avait été moi, etc. Mais le grand usage de ce pris substantivement, c'est d'être placé devant les temps personnels du verbe être. Cet emploi de ce est imité de la langue latine. Est-ce donc ém |