Comment se sont-ils vus, en quel temps, en quel C.-à-d. dites-moi de quelle manière ik L'étymologie a montré, pag. 166, que comme, comment, sont également des altérations des mots latins qua mente; d'où le patois quement! qu'est-ce que c'est qu'iglia? MoL. L'analyse fait voir que comme se résout plus naturellement par de la manière que, et comment par de quelle manière. L'usage a fait diverse consécrations. Comment est nécessaire dans les phrases interroga tives, etc. (389). (389) Comme, selon M. Wailly, a sept différentes significations. Il signifie 1o. ainsi que, 2°. dans le temps que, 3°. en quelque sorte, 4°. presque, 5o. qualité de, 6o. parce que, 7o. de quelle manière : c'est comme une hydre à sept têtes. L'analyse fait justice de cette doctrine, et ramène comme à l'unité signification. QUE. Nous allons commencer cet article important par donner la différence qu'on met dans l'emploi de que, qui, quel et lequel. Qui est ton père?-C'est Claude- Dis-moi un homme, et cet homme est On a vu la valeur de quel exprimé ou sous-entendu. Ce qui le distingue de qui, c'est qu'il a toujours tel pour antécédent, qu'il est qualificatif, et que qui est purement déterminatif; car qui se résout toujours par et, et un adjectif déterminatif; et quel par et et par TEL. Voyez les analyses ci-dessus. LEQUEL ne diffère de quel que par la valeur du propriatif le. Le meilleur moyen, pour bien employer les uns et les autres, c'est d'en bien sentir l'étymologie. Cependant l'usage veut qu'on dise: °. Quel homme es-tu? . Athènes est une ville de laquelle ¡. Athènes est la ville à laquelle s'attachent les plus grands souvenirs. 16°. Quelle est la ville la plus fameuse de Rome? Suite. 1o. Les Gaulois se disent descendus de Pluton, qui est une tradition des Druides. a 2o. La perfection chétienne consiste à s'humilier, qui est la chose du monde la plus difficile. b 3o. Avant de les exhorter au travail, qui est pourtant son but, il leur donne la raison qui les y doit porter. c Qui, que, quel et lequel, sont deg mots essentiellement relatifs. Or c'est toujours à un substantif, jamais à une phrase qu'ils se rapportent. La tournure des phrases ci-contre était autrefois assez usitée : elle est aujourd'hui proscrite: Dites: ce qui est une tradition des Druides, ce qui est la chose, ce qui est pourtant son but, etc.. Il faut : Donner est un mot pour le 4°. Donner est un mot POUR Qui il a tant d'aversion, qu'il ne dit jamais | quel il a tant d'aversion, etc. je vous donne, mais je vous prête le bonjour. d Prétendues sortes de QUE. Que, dit relatif, pag.... 1106 | Que, interrogatif, pag. . . . 1109 Ajoutons que employé pour différents autres mots ou même pour des locutions; savoir: Nous allons parcourir ce cadre fantastique, moins pour montrer qu'il n'y a que deux sortes de que, celui qui vient du latin qui, qua, D'ABLANCOURT. ¿ WAILLY. e BOIL d MoL. quod, et l'autre, qui est une altération de qualis, comme dans le fils est tel que le père; c'est-à-dire, est tel quel est le père (391). (391) Il ne faut pas perdre de vue les deux étymologies importantes et fondamentales de que. Voyez Idéologie, pag. 164. Que, comme on a déjà vu, vient du latin que, du grec kai, qui tous deux se traduisent en français par et, tu pater que; toi et ton père. Les faits, l'analyse et l'étymologie concourent donc à établir ce point de doctrine. Cette première sorte de que ou qui, incomparablement plus nombreuse que la seconde, vient, comme on a vu, du latin que-is, quæ, que-ea, ou que-ae, et que-id, où se trouve l'adjectif déterminatif is, ea, id, que nous traduisons par ce, cette. La dénomination de que déterminatif est donc celle qui convient à cette sorte de que; celle de relatif n'est point aussi exacte. Sans doute, je verrai demain un homme qui t'aime, et que tu connais, pourrait s'analyser ainsi : Je verrai demain un homme, et il t'aime, et tu le connais. Mais cette analyse n'est pas la dernière; la voici : Je verrai demain un homme, et cet homme t'aime, et tu connais cet homme. Port-Royal, ce flambeau qui luisait au milieu des ténèbres, cite cette phrase latine : Non objicio tibi quòd hominem spoliasti. Cic. Et cette phrase française: Je suppose que vous serez sage. « Ce quòd, dit-il, est le relatif (quod) qui a toujours rapport à son anté» cédent, et le que français vient de ce quod. » Mais ce qui prouve que cet aperçu n'était qu'une lueur, c'est que Port-Royal ajoute aussitôt : « Ce que... » (dans les phrases citées) est tellement dépouillé de sa nature de pronom » (c'est-à-dire, d'adjectif déterminatif), qu'il n'y fait que l'office de liaison, laquelle fait voir que les propositions hominem spoliasti, vous serez sage, »> ne font que des parties des propositions entières: Non objicio tibi quòd, etc. » Je suppose que, etc. » Ainsi voilà la fureur de lier qui reprend nos sages. Voilà des nœuds encore tout entiers, ou, pour parler sans figure, nos phrases restées sans analyse. Il faut l'avouer: Port - Royal était encore bien loin de s'élever à la hauteur de ce principe; savoir que, dans chacune des deux phrases ci-dessus, il y a, non pas une, non pas deux, mais trois propositions au moins. 1o. Non objicio hoc; 2o. Je suppose ceci, 2o. { qui est, ou } 3°. Vous serez sage. Condillac cite cette phrase: Je vous assure que les connaissances sont surtout nécessaires aux princes, et il l'analyse ainsi : Je vous assure cette chose, Que, quel que soit, est donc toujours un adjectif déterminatif on un adjectif qualificatif. C'est par les faits et par l'analyse que nous allons le prouver. qui est : les connaissances sont surtout nécessaires aux princes. Il conclut que << la conjonction que n'est autre chose que l'adjectif conjonctif qui, que; et » que, pour avoir cette conjonction, il n'a fallu que prendre l'habitude d'o» mettre quelques mots,» Jamais rien d'aussi lumineux n'a été dit sur la conjonction que. « Mais il resterait à expliquer, dit M. de Tracy, comment on a imaginé un adjectif, conjonctif, ou un mot conjonctif quelconque. » Or, en effet, Condil» lac n'explique, ne décompose nulle part son adjectif conjonctif. » On s'attend que M. de Tracy va lui-même descendre au fond du puits, et qu'il en va retirer la partie de la vérité qu'y a laissée Condillac: mais ce n'est pas même dans le puits qu'il entre.. « La signification propre du mot français que est, dit-il, d'exprimer la liaison » d'une proposition avec une autre ; » et il triomphe avec Beauzée et Court de Gebelin, en prononçant « que le que français est la conjonction fondamentale, » élémentaire, qui ne peut plus se décomposer, parce qu'elle est arrivée au » terme le plus simple. » Il termine par cet ayeu remarquable : « Il serait intéressant de savoir com» ment les hommes sont arrivés à inventer ce signe de liaison, et par quelle analogie on a été conduit à en faire cet usage. Mais j'avoue que je ne trouve » rien dans les auteurs qui me satisfasse sur ce fait important. » M. de Tracy voudrait savoir comment on a pu inventer un mot qui lie des phrases!!! Ce mot est la CHIMÈRE, la chimère des chimères. #VOLT, au roi Stanislas. |