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rançaises 1828)

IV.

LA MARSEILLAISE.

LA Marseillaise conserve un retentissement de chant de gloire et de cri de mort; glorieuse comme l'un, funèbre comme l'autre, elle rassure la patrie et fait pâlir les citoyens. Voici son origine.

Il y avait en 1792 un jeune officier d'artillerie en garnison à Strasbourg. Son nom était Rouget de Lisle. Il était né à Lons-le-Saunier, dans ce Jura, pays de rêverie et d'énergie, comme le sont toujours les montagnes. Ce jeune homme aimait la guerre comme soldat, la Révolution comme penseur; il charmait par les vers et par la musique les lentes impatiences de la garnison. Recherché pour son double talent de musicien et de poète, il fréquentait familièrement la maison de Dietrick, patriote alsacien, maire de Strasbourg; la femme et les jeunes filles de Dietrick partageaient l'enthousiasme du patriotisme et de la Révolution qui palpitait surtout aux frontières, comme les crispations du corps menacé sont plus sensibles aux extrémités. Elles aimaient le jeune officier, elles inspiraient son cœur, sa poésie, sa musique. Elles exécutaient les premières ses pensées à peine écloses, confidentes des balbutiements de son génie.

On était alors dans l'hiver. La disette régnait à Strasbourg. La maison de Dietrick était pauvre, sa table frugale, mais hospitalière pour Rouget de Lila

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s'y asseyait le soir et le matin comme un fils ou la famille. Un jour qu'il n'y avait eu que du nition et quelques tranches de jambon fumé su Dietrick regarda de Lisle avec une sérénité t dit: "L'abondance manque à nos festins; mais si l'enthousiasme ne manque pas à nos fêtes civ courage aux cœurs de nos soldats! J'ai encor nière bouteille de vin dans mon cellier. Qu'on dit-il à une de ses filles, et buvons-la à la liber patrie! Strasbourg doit avoir bientôt une céré triotique, il faut que de Lisle puise dans ces dernièr un de ces hymnes qui portent dans l'âme du peupl d'où il a jailli." Les jeunes filles applaudirent, ap le vin, remplirent le verre de leur vieux père et officier jusqu'à ce que la liqueur fût épuiséc. minuit. La nuit était froide. De Lisle était rêv cœur était ému, sa tête échauffée. Le froid le rentra chancelant dans sa chambre solitaire, cherc ment l'inspiration tantôt dans les inspirations de de citoyen, tantôt sur le clavier de son instrument composant tantôt l'air avant les paroles, tantôt les avant l'air, et les associant tellement dans sa pen ne pouvait savoir lui-même lequel de la note ou était né le premier, et qu'il était impossible de sé poésie de la musique et le sentiment de l'express chantait tout et n'écrivait rien.

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moire, comme les impressions d'un rêve. Il les écrivit, les nota et courut chez Dietrick. Il le trouva dans son jardin, bêchant de ses propres mains des laitues d'hiver. La femme et les filles du vieux patriote n'étaient pas encore levées. Dietrick les éveilla, il appela quelques amis, tous passionnés comme lui pour la musique et capables d'exécuter la composition de de Lisle. La fille aînée de Dietrick accompagnait. Rouget chanta. A la première strophe les visages pâlirent, à la seconde les larmes coulèrent, aux dernières le délire de l'enthousiasme éclata. La femme de Dietrick, ses filles, le père, le jeune officier se jetèrent en pleurant dans les bras les uns des autres. L'hymne de la patrie était trouvé! hélas, il devait être aussi l'hymne de la terreur. L'infortuné Dietrick marcha peu de mois après à l'échafaud, aux sons de ces notes nées à son foyer, du cœur de son ami et de la voix de ses filles.

Le nouveau chant, exécuté quelques jours après à Strasbourg, vola de ville en ville sur tous les orchestres populaires. Marseille l'adopta pour être chanté au commencement et à la fin des séances de ses clubs. Les Marseillais le répandirent en France en le chantant sur leur route. De là lui vint le nom de Marseillaise. La vieille mère de de Lisle, royaliste et religieuse, épouvantée du retentissement de la voix de son fils, lui écrivit : "Qu'est-ce donc que cet hymne révolutionnaire que chante une horde de brigands qui traverse la France et auquel on mêle votre nom?" De Lisle lui-même, proscrit en qualité de royaliste, l'entendit, en frissonnant, retentir comme une menace de mort à ses oreilles, en fuyant dans les sentiers

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"Comment appelle-t-on cet hymne? demand. guide.-Marseillaise, lui répondit le paysan." qu'il apprit le nom de son propre ouvrage. suivi par l'enthousiasme qu'il avait semé derri échappa à peine à la mort. L'arme se retourn main qui l'a forgée. La Révolution en démence naissait plus sa propre voix.

ALPHONSE DE LAMARTINE (1

LE SACRE DE NAPOLÉON I.

Le dimanche, 2 décembre, 1804, par une journé froide mais sereine, cette population de Paris que n vue, quarante ans plus tard (15 décembre, 1840), acc un temps pareil au devant des restes mortels de N se précipitait pour assister au passage du cortége Le Pape partit le premier, dès dix heures du matin avant l'Empereur, afin que les deux cortéges ne pas obstacle l'un à l'autre. Il était accompagné d'u nombreux, vêtu des plus somptueux ornements, et par des détachements de la garde impériale. Un richement décoré avait été construit tout autour de Notre-Dame, pour y recevoir, à la descente de leurs

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nda-t-il à son C'est ainsi Il était pour rière lui. I -ne contre la

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Done et

l'Empereur s'y reposassent un instant. Après une courte station, le Pape entra dans l'Eglise, où déjà, depuis plusieurs heures, s'étaient réunis les députés des villes, les représentants de la magistrature et de l'armée, les soixante évêques avec leur clergé, le Sénat, le Corps Législatif, le Tribunat, le Conseil d'Etat, les princes de Nassau, de Hesse, de Baden, l'archichancelier de l'empire germanique, enfin les ministres de toutes les puissances. La grande porte de Notre-Dame avait été fermée, parce qu'on y avait adossé le trône impérial. On entrait par les portes latérales, situées aux deux extrémités de la nef transversale. Quand le Pape, précédé de la croix et des insignes du successeur de saint Pierre, parut dans cette vieille basilique de saint Louis, tous les assistants se levèrent, et cinq cents musiciens entonnèrent sur un air solennel le chant consacré, TU ES PETRUS. L'effet en fut subit et profond. Le Pape, marchant à pas lents, alla s'agenouiller d'abord à l'autel, et prendre place ensuite sur un trône préparé pour lui à droite de l'autel. Les soixante prélats de l'Eglise française vinrent le saluer l'un après l'autre. Il eut pour chacun d'eux la même bienveillance de regard. Puis on attendit l'arrivée de la famille impériale.

L'église de Notre-Dame était décorée avec une magnificence sans égale. Des tentures de velours, semées d'abeilles d'or, descendaient de la voûte jusqu'au sol. Au pied de l'autel, se trouvaient de simples fauteuils, que l'Empereur et l'Impératrice devaient occuper avant leur couronnement. Au fond de l'église, dans l'extrémité opposée à l'autel, un trône immense, élevé sur vingt

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