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elle à ma 0and

vous faut.

tait, et de me parais fini, je me un air de ne l'avais embrassai.

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Oui sûrement je vous conterai mes aventures bonnes et mauvaises, tristes et gaies, car il m'en arrive des unes et des autres. Laissez-nous faire, cousine, on vous en donnera de toutes les façons. C'est un vers de La Fontaine.-Oh! m'allez-vous dire, on a lu La Fontaine; on sait ce que c'est que le Curé et le Mort. Eh bien pardon. Je disais donc que mes aventures sont diverses, mais toutes curieuses, intéressantes il y a plaisir à les entendre, et plus encore, je m'imagine, à vous les conter. C'est une expérience que nous ferons au coin du feu quelque jour. J'en ai pour tout un hiver. J'ai de quoi vous amuser, et par conséquent vous plaire, sans vanité, tout ce temps-là; de quoi vous attendrir, vous faire rire, vous faire peur, vous faire dormir. Mais pour vous écrire tout, ah! vraiment vous plaisantez: madame Radcliffe n'y suffirait pas. Cependant je sais que vous n'aimez pas à être refusée, et comme je suis complaisant, quoi qu'on en dise, voici, en attendant, un petit échantillon de mon histoire; mais c'est du noir, prenez-y garde. Ne lisez pas cela en vous couchant, vous en rêveriez, et pour rien au monde je ne voudrais vous avoir donné le cauchemar.

Un jour je voyageais en Calabre. C'est un pays de méchantes gens, qui, je crois, n'aiment personne, et en veulent surtout aux Français. De vous dire pourquoi, cela serait long; suffit qu'ils nous haïssent à mort, et qu'on passe fort mal son temps lorsqu'on tombe entre leurs mains. J'avais pour compagnon un jeune homme d'une figure... ma foi, comme ce monsieur que nous vêmes au Rincy; vous en

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cela pour vous intéresser, mais parce que c'e Dans ces montagnes les chemins sont des pré chevaux marchaient avec beaucoup de peine; rade allant devant, un sentier qui lui parut plu et plus court nous égara. Ce fut ma faute; d fier à une tête de vingt ans? Nous cherchâme fit jour, notre chemin à travers ces bois; mais cherchions, plus nous nous perdions, et il était quand nous arrivâmes près d'une maison fort no y entràmes, non sans soupçon, mais comment nous trouvons toute une famille de charbonniers du premier mot on nous invita. Mon jeune ho fit pas prier: nous voilà mangeant et buvant, lui car pour moi j'examinais le lieu et la mine de Nos hôtes avaient bien mines de charbonniers maison, vous l'eussiez prise pour un arsenal. Co que fusils, pistolets, sabres, couteaux, coutelas. déplut, et je vis bien que je déplaisais aussi. M rade, au contraire: il était de la famille, il riait, avec eux; et par une imprudence que j'aurais d (mais quoi! s'il était écrit...) il dit d'abord venions, où nous allions, qui nous étions; Français, un peu! chez nos plus mortels ennemis, seuls, égar de tout secours humain! et puis pour ne rien one! qui pouvait nous perdre, il fit le riche, promit à pour la dépense, et pour nos guides le lendemain,

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Pest la vérité.
récipices, nos
; mon cama-

lus praticable
devais-je me
mes, tant qu'il
ais plus nous
ait nuit noire
noire. Nous
nt faire? Là
ers à table, où
homme ne se
lui du moins,
de nos hôtes.
Gers; mais la
Ce n'étaient -
as. Tout me

Mon cama-
iait, il cansait
ais dû prévoir
rd d'où nous
çais, imaginez
égarés, si loin
omettre de ce
mit à ces gens
main, ce qu'ils
fort qu'on en
lit; il ne

jeunesse! que votre âge est à plaindre! Cousine, on crut
*que
nous portions les diamants de la couronne: ce qu'il y
avait qui lui causait tant de souci dans cette valise, c'étaient
les lettres de sa fiancée.

Le souper fini on nous laisse; nos hôtes couchaient en bas, nous dans la chambre haute où nous avions mangé; une soupente élevée de sept à huit pieds, où l'on montait par une échelle, c'était là le coucher qui nous attendait, espèce de nid, dans lequel on s'introduisait en rampant sous des solives chargées de provisions pour toute l'année. Mon camarade y grimpa seul, et se coucha tout endormi, la tête sur la précieuse valise. Moi, déterminé à veiller, je fis bon feu, et m'assis auprès. La nuit s'était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand sur l'heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j'entendis au dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer; et prêtant l'oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d'en bas, je distinguai parfaitement ces propres mots du mari: Eh bien enfin voyons, faut-il les tuer tous deux? A quoi la femme répondit: Oui. Et je n'entendis plus rien.

Que vous dirai-je ? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme un marbre; à me voir, vous n'eussiez su si j'étais mort ou vivant. Dieu! quand j'y pense encore!.... Nous deux presque sans armes, contre eux douze ou quinze qui en avaient tant! Et mon camarade mort de sommeil et de fatigue! L'appeler, faire du bruit, je n'osais; m'échapper tout seul, je ne pouvais; la fenêtre n'était guère

haute mais en bas deux gros dogues hurlent comme des

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loups... En quelle peine je me trouvais, imag Vous pouvez. Au bout d'un quart d'heure qui j'entends sur l'escalier quelqu'un, et par les fer porte, je vis le père, sa lampe dans une main, da un de ses grands couteaux. Il montait, sa fem lui; moi derrière la porte; il ouvrit; mais avan il posa la lampe que sa femme vint prendre; pu pieds nus, et elle de dehors lui disait à voix basse, avec ses doigts le trop de lumière de la lampe, do va doucement. Quand il fut à l'échelle, il m couteau dans les dents, et venu à la hauteur du lit vre jeune homme étendu offrant sa gorge découver main il prend son couteau, et de l'autre..... 4 sine.... Il saisit un jambon qui pendait au plan coupe une tranche, et se retire comme il était ve porte se referme, la lampe s'en va, et je reste se réflexions.

Dès que le jour parut, toute la famille, à gran vint nous éveiller, comme nous l'avions recommand apporte à manger, on sert un déjeuner fort propre, je vous assure. Deux chapons en faisaient partie. fallait, dit notre hôtesse, emporter l'un et manger En les voyant je compris enfin le sens de ces t mots: faut-il les tuer tous deux? Et je vous cro sine, assez de pénétration pour deviner à présent cela signifiait.

Cousine, obligez-moi; ne contez point cette

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aginez-le, si i fut long

entes de la dans l'autre

mme après nt d'entrer

c'est votre figure qui nuirait à l'effet de ce récit. Moi,
sans me vanter, j'ai la mine qu'il faut pour les contes à
faire peur. Mais vous, voulez-vous conter? prenez des su-
jets qui aillent à votre air, Psyché; par exemple.
PAUL LOUIS COURIER (1773-1825).

uis il entre

masquant

doucement,

monte, son

XII.

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UNE VISITE À LA MÈRE DE L'EMPEREUR. PENDANT mon séjour à Rome, en 1834, la mère de l'Empereur Napoléon me fit l'honneur de m'admettre presque journellement dans son intimité.

La première fois que j'obtins l'insigne faveur d'être introduit au palais Rinuccini, auprès de l'illustre exilée, ce qui me frappa tout d'abord dans Madame Lætitia, ce fut la fermeté de son organe. Je la voyais si faible, si décharnée, si souffrante, si dévastée par les chagrins, la maladie et l'âge, qu'il me semblait que chacune de ses paroles devait être la dernière, et que cette galvanisation d'organe était comme une lueur qui éclate plus vive dans une lampe qui s'éteint.

Lorsque j'entrai, l'auguste malade était couchée sur un petit lit étroit que, depuis quatre ans, elle ne pouvait plus quitter. Insensiblement, et avec l'aide de sa dame de compagnie, elle parvint à s'asseoir sur son lit en s'étayant

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