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SECTION XI

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H. 5.

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En voyant l'aveuglement et la misère de l'homme, en regardant tout l'univers muet', et l'homme sans lumière, abandonné à lui-même, et comme égaré dans ce recoin de l'univers, sans savoir qui l'y a mis, ce qu'il y est venu faire, ce qu'il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j'entre en effroi comme un homme qu'on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui

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Cf. B., 90; C., 116; P. R., VIII, 1 et ult., II, 12; Bos., II, vi, 1; et II, iv, 8; Hav., XI, 8; MoL., I, 281; MICH., 3.

1. C'est peut-être en vue de ce développement que Pascal avait jeté son cri: « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie >> (fr. 206).

2. [Enfant.]

3. [Bois effroyable.]

4. Comparaison utilisée, dans une autre intention, pour les Discours sur la condition sur les grands: « Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image: un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue », etc.

+ éxallarat same contre où lest, et sans moyen Ze sort. E sur la Jadmire comment on a entre pocit en désespoir d'un si misérable état. Je vous autres persones auprès de moi, d'une semBalue mate' - je leur demande sils sont mieux baris pe bo: Is me Esent que non. Et sur cela, ces misérables égarés, ayant regardé autour dean, et ayant va quelques objets plaisants, s'y scot donnés et s'y sont attachés *. Pour moi, je n'ai F" y prendre d'attache, et, considérant combien il y a plus d'apparence qu'il y a autre chose que ce que je vois, j'ai recherché si ce Dieu n'aurait point laissé quelque marque de soi.

Je vois plusieurs religions contraires, et partant toutes fausses, excepté une. Chacune veut être crue par sa propre autorité et menace les incrédules: je ne les crois donc pas là-dessus. Chacun peut dire cela, chacun peut se dire prophète. Mais je vois la

1. Sans force pour marcher, sans compagnie, sans assistance.] 2. [Voyant d'autres personnes auprès de moi de même nature.] 3. Depuis je leur demande jusqu'à sur cela, en surcharge, Pascal avait d'abord écrit: [Et ce qui est prodigieux, est que.]

4. Havet a rapproché de ce passage un fragment célèbre de Bossuet dans ses Notes pour un sermon de jour de Pàques à Meaux (16 avril 1702): « La vie humaine est semblable à un chemin dont l'issue est un principe affreux. On nous en avertit dès le premier pas, mais la loi est prononcée, il faut avancer toujours... On se console pourtant, parce que de temps en temps [on rencontre des] objets qui nous divertissent, des eaux courantes, des fleurs qui passent... On se console parce qu'on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu'on voit se faner entre ses mains du matin au soir, quelques fruits qu'on perd en les goûtant. »>

5. [Chacun.]

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chrétienne où je trouve des prophéties, et c'est ce que chacun ne peut pas faire.

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Et ce qui couronne tout cela est la prédiction, afin qu'on ne dît point que c'est le hasard qui l'a faite.

Quiconque n'ayant plus que huit jours à vivre ne trouvera pas que le parti est de croire que tout cela n'est pas un coup du hasard...

Or, si les passions ne nous tenaient point, huit jours et cent ans sont une même chose3.

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Cf. B., 165; C., 198; P. R., VII, 2; Bos., II, 1, 5; Faug., II, 275; HAV., XV, 4; MOL., II, 5; MICH., 503.

2. C'est-à-dire, au sens où Pascal a étendu ce mot, la probabilité. On dit que c'est le hasard pour se débarrasser d'une question gênante; mais si on était en face de la mort, alors on envisagerait sérieusement le problème de la religion, on ne serait plus tenté de tout rejeter sur le hasard. C'est la mauvaise volonté qui fait l'incrédulité (fr. 200 et 237).

3. Cf. fr. 203: « Afin que la passion ne nuise point, faisons comme s'il n'y avait que huit jours de vie », et fr. 204: « Si on doit donner huit jours de la vie, on doit donner cent ans. >>>

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Cf. C., 205; FAUg., II, 274; Hav., XXV, 164; MOL., II, 14; MICH., 891. 4. Allusion à un récit mystérieux qui nous a été transmis par Plutarque (De defectu oraculorum, XVII): Un certain Thamus aurait, à

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Susceperunt verbum cum omni aviditate, scrutantes Scripturas, si ita se haberent1.

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On n'entend les prophéties que quand on voit les choses arrivées: ainsi les preuves de la retraite, et de la discrétion, du silence, etc., ne se prouvent qu'à ceux qui les savent et les croient.

l'époque de Tibère, entendu une voix qui lui aurait commandé d'annoncer que le Grand Pan est mort. Sans doute Pascal avait eu connaissance du récit par Charron : « Dès les temps d'Auguste, et à la belle arrivée de Jésus-Christ, les oracles sont demeurés muets... Plutarque en a fait un traité exprès, où il se morfond pour en trouver la cause, et entre autres choses raconte la mort du grand Dieu Pan » (Les Trois Vérités, II, 8).

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Cf. B., 81; C., 107; FAUG., II, 274; Mich., 634.

1. Act. Apost., XVII, 11. Il s'agit des Juifs de Thessalonique, au moment où saint Paul vient porter chez eux sa prédication.

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Cf. B., 163; C., 192; Faug., II, 404; Mich., 154.

2. La première Copie donne prædicta qui a le même sens que prodita, et qui serait mieux attendu; il nous semble impossible de ne pas lire prodita, qui est d'ailleurs la leçon de la seconde Copie.

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Cf. FAUG., II, 177; HAV., XXV, 137; MoL., I, 202; Micп., 249.

3. [ne s'entendent que quand.]

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