CHEZ MICHAUD FRÈRES, LIBRAIRES, DE L'IMPRIMERIE DE L. G. MICHAUD. M. DCCC. XII. PRÉFACE UNE société de personnes spirituelles et polies, réunies pour s'entretenir ensemble et s'instruire, dans une conversation agréable, par la communication mutuelle de leurs idées et de leurs sentiments, m'a toujours paru la plus heureuse représentation de l'espèce humaine et de la perfection sociale. Là, chacun apporte son désir et ses moyens de plaire, sa sensibilité, son imagination, son expérience, le tout embelli par la politesse et contenu par la décence; là, se montre un instinct mutuel d'affections bienveillantes, un doux sentiment de confiance, inspirée par le caractère et fortifiée par l'habitude; là, sans réglement, sans contrainte, s'exerce une douce police, fondée sur le respect qu'inspirent les uns aux autres les hommes réunis, sur le besoin qu'ils ont d'être bien ensemble, et sur une sorte de pudeur qui, devant un grand nombre d'auditeurs et de témoins, repousse tout ce qu'il y a d'offensant, de maladroit et d'injuste; là, un mot, un coupd'œil, fait sortir un aveu, prévient une inconvenance, commande un égard, réveille l'attention, réprime la pétulance; là, l'esprit exercé par l'observation et par l'expérience, lit dans les yeux, sur le visage, dans le maintien de chacun, ce que son amourpropre craint ou désire d'entendre, et, assurant à la société l'équilibre des prétentions e, 1. opposées et des vanités rivales, forme de Lorsque je ne suis décidé à composer |