Petits traités, Volume 4

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Pagnerre, 1848 - France
 

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Popular passages

Page 31 - ... d'arbres qui n'auront pas grandi pour lui, mais pour eux. Alors à la propriété mobilière du nomade succède la propriété immobilière du peuple agriculteur; la seconde propriété naît, et avec elle des lois compliquées, il est vrai, que le temps rend plus justes, plus prévoyantes, mais sans en changer le principe, qu'il faut faire appliquer par des juges et par une force publique. La propriété résultant d'un premier effet de l'instinct, devient une convention sociale, car je...
Page 8 - H ne s'agit plus d'embellir les demeures qu'habitent nos familles ; il s'agit d'empêcher qu'elles ne s'écroulent dans les abîmes, et pour cela il faut porter la main aux fondements mêmes qui leur servent d'app.ui. Je vais donc porter la main aux fondements sur lesquels la société repose. Je prie mes contemporains de m'aider de leur patience, de me soutenir de leur attention , dans la pénible argumentation...
Page 13 - En eût-on la force , qu'on peut quel quefois acquérir en agitant un peuple souffrant, il faut en trouver la matière? Il faut avoir une société à réformer. Mais si elle est réformée depuis longtemps , comment s'y prendre? Ah ! vous êtes jaloux de la gloire d'accomplir une révolution sociale , eh bien ! il fallait naître soixante ans plus tôt , et entrer dans la carrière en 1789. Sans tromper, sans pervertir le peuple, vous auriez eu alors...
Page 159 - Voici enfin une dernière raison de vous rassurer, c'est qu'après tout l'espace n'est rien. Souvent sur la plus vaste étendue de terre les hommes trouvent de la difficulté à vivre , et souvent au contraire ils vivent dans l'abondance sur la plus étroite portion de terrain. Un arpent de terre en Angleterre ou en Flandre nourrit cent fois plus d'habitants qu'un arpent dans les sables de la Pologne ou de la Russie. L'homme porte avec lui la fertilité; partout où il paraît, l'herbe pousse, le...
Page 157 - ... bientôt plus. On a consommé presque tout le bois de nos forêts, et vous voyez qu'on a su trouver le moyen de se chauffer. La société qui ne permettrait pas la propriété foncière, de crainte qu'un jour toute la surface de la terre ne fût envahie, serait aussi extravagante. Rassurons-nous. Les nations de l'Europe n'ont pas encore cultivé les unes le quart , les autres le dixième de leur territoire , et il n'ya pas la millième partie du globe qui soit occupée. Les grandes nations connues...
Page 131 - ... siècle, et vous disputer une terre, en prouvant qu'un seigneur l'enleva à son vassal, la donna à un favori ou à un de ses hommes d'armes , lequel la vendit à un membre de la confrérie des marchands, qui la transmit lui-même de mains en mains à je ne sais quelle lignée de possesseurs plus ou moins respectables...
Page 88 - ... son père? Premièrement, le bien dont vivra l'oisiveté supposée de ce fils, que représente-til après tout ? un travail antérieur, qui aura été celui du père , et en empêchant le père de travailler pour obliger le fils à travailler lui-même, tout ce que vous gagnerez , c'est que le fils devra faire ce que n'aura pas fait le père. Il n'y aura pas eu un travail de plus. Dans le système de l'hérédité, au contraire, au travail illimité du père se joint le travail illimité du fils...
Page 31 - ... leurs terriers. Il finit par choisir un territoire, par le distribuer en patrimoines où chaque famille s'établit, travaille, cultive pour elle et sa postérité. De même que l'homme ne peut laisser errer son cœur sur tous les membres de la tribu, et qu'il a besoin d'avoir à lui sa femme, ses enfants, qu'il aime, soigne, protège, sur lesquels se concentrent ses craintes, ses espérances, sa vie enfin, il a besoin d'avoir son champ, qu'il cultive, plante, embellit à son goût, enclôt de...
Page 61 - L'égalité des biens est ou n'est pas le droit de l'humanité : si elle est ce droit, l'égalité serait autant violée aux premiers jours des sociétés, quand le sauvage plus adroit, plus intelligent, est plus riche en produits de sa chasse ou de sa pêche, mieux pourvu des moyens de se défendre ou de soumettre les autres, que lorsque, plus tard, ce sauvage devenu membre d'une société civilisée est un seigneur immensément riche, à côté d'un pauvre homme privé du nécessaire. Mais moi,...
Page 47 - ... file la toison de ses moutons, qu'il en rapproche les fils par le tissage, pour en faire une toile continue qui lui serve de vêtement. Cela ne lui suffit pas, il faut qu'il se dérobe aux variations de l'atmosphère , qu'il se construise une demeure où il échappe à l'inégalité des saisons , aux torrents de la pluie , aux ardeurs du soleil , aux rigueurs de la gelée. Après avoir vaqué à ces soins, il faut qu'il...

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